La Chronique Agora

Sur-réaction et sous-enthousiasme

La Fed a baissé ses taux, mais les marchés n’ont pas été convaincus. C’est normal… et les vraies conséquences sont à chercher ailleurs.

La décision de la Fed – une baisse « surprise » de 50 points de base de ses taux, annoncée hier – n’a pas enthousiasmé les marchés.

On s’en doutait, car l’Histoire est formelle : les baisses de taux ne suffisent pas en elles-mêmes.

Je voudrais cependant signaler que ce n’est pas pour cela qu’elles n’ont pas d’importance. Il ne faut pas se braquer sur les marchés actions, ils sont inefficaces et stupides.

Les effets de la baisse des taux et de l’aisance monétaire vont se faire sentir dans la tuyauterie, en profondeur, là où les choses sont graves, dans les sous-sols.

Je craignais des accidents, je les crains un peu moins.

Pour résumer, les actions menées jusqu’à présent ne devraient produire aucun effet économique pour le moment, faute d’action budgétaire et fiscale – mais elles ont un effet d’endiguement sur le risque financier. Pour peu que l’on réussisse à faire baisser un peu le dollar, les tensions vont s’apaiser.

Les vrais facteurs

Ce qui va jouer sur les économies, ce sera la météo, l’évolution/rythme de la transmission, le nombre de nouveaux cas déclarés, etc.

Selon moi, nous sommes dans une situation de sur-réaction, de psychose, de mouvement de foule – situation à laquelle les gouvernements et les médias ont fort mal répondu : après avoir nié la gravité du mal, ils courent derrière et en rajoutent.

On a enfoncé un clou avec un marteau-pilon.

Bien entendu je peux me tromper et je sors de ma pratique habituelle en écrivant ceci, mais il y a certains signes qui vont dans mon sens.

Je ne dis pas que les choses ne sont pas graves, je dis que les sur-réactions sont inadaptées et excessives.

Tout cela pourrait déboucher sur un printemps et début d’été qui surprendra beaucoup de gens : on aura créé beaucoup trop d’argent, bradé le crédit… et surtout on aura bandé le ressort de l’activité.

[NDLR : Retrouvez toutes les analyses de Bruno Bertez sur son blog en cliquant ici.]

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