La Chronique Agora

Subprime, les dessous d'une affaire non-classée (2)

Par Frédéric Laurent (*)

Qui a dit que la crise touchait à sa fin ?
Beaucoup de dirigeants de grandes banques s’évertuent à affirmer encore aujourd’hui que les difficultés sont derrière nous. Est-ce de la méthode Coué ? Tout le laisse à penser. Car les vrais professionnels qui n’utilisent pas la langue de bois s’accordent à dire que l’essentiel va se produire au second semestre et au début de l’année 2009.

Ainsi la Royal Bank of Scotland vient d’annoncer les pires résultats de la banque depuis un demi-siècle. En passant 7,5 milliards d’euros de provisions au premier semestre — afin d’éponger les dépréciations d’actifs et les conséquences des expositions aux  produits financiers contaminés par la crise des subprime –, l’établissement britannique a présenté lors des résultats trimestriels une perte de 877 millions d’euros. Pour un établissement bicentenaire habitué aux bénéfices en régulière croissance, l’annonce fait froid dans le dos.

Effet domino, acte V
Dans le premier numéro de Protection & Rendements, je mettais en garde contre l’effet domino qui menaçait la planète financière. Il est en train de se mettre en place sous vos yeux. Tous les grands établissements financiers ont pratiqué des provisions pour faire face à la crise qui les touche depuis un an. Certains ont fait des appels au marché pour améliorer leurs liquidités et leurs bilans.

D’autres moins chanceux ont déjà fait faillite ou tout comme, avec Bear Stearns repris par JP Morgan. Des banques comme Merrill Lynch ont cédé une partie de leur capital à des fonds souverains, mais continuent à accumuler dépréciations et sortie de capitaux avec les nouvelles obligations ARS, sujet de nouveaux déboires. Certes, nous avons constaté un rebond depuis le début du mois, au cours duquel les marchés ont profité de la baisse de l’euro revigorant le dollar, et de la baisse importante du prix du baril.

Cette situation a automatiquement profité aux marchés qui ont pris leurs bénéfices sur les matières premières, et même sur l’or — entraînant une consolidation de ces produits au profit d’un rebond des marchés traditionnels.

Plus on monte, plus dure sera la chute
Il semble pourtant certain qu’avec l’accumulation de mauvaises nouvelles économiques, la montée de l’inflation, la baisse de la croissance au niveau mondial, — car les pays émergents seront touchés par contrecoup –, continueront à peser sur les marchés au moins jusqu’à la fin de l’année. La prudence s’impose donc. Les saisies immobilières dans les pays les plus touchés — les Etats-Unis, l’Angleterre, l’Espagne — vont se multiplier, fragilisant les établissements exposés aux prêts hypothécaires. Il va sans dire que cette situation touchera encore plus les ménages concernés au niveau de leur consommation.

Toujours d’actualité, les licenciements des métiers de la finance devraient augmenter de 40 000 postes d’ici la fin de l’année, uniquement sur la place de Londres. Ce qui représente la bagatelle de 11% des postes de la City. Autre conséquence toujours pour la capitale britannique : une dégradation du marché de l’immobilier de bureaux entraînant immédiatement un arrêt de la construction ou de projets de construction d’une demi-douzaine de tours de 200 mètres de haut, qui se voulaient représentatives de la puissance de la première place financière européenne…

[NDLR : Les choses se gâtent à la vitesse grand V sur les marchés, quoi qu’en dise la presse grand public. Comment protéger votre argent — et le faire prospérer ? Et si l’assurance-vie était la solution ? Frédéric Laurent nous en dira plus sur le sujet dans son prochain numéro de Protection & Rendements : ne le manquez pas !]

Meilleures salutations,

Frédéric Laurent
Pour la Chronique Agora

(*) Frédéric travaille depuis plus de 20 ans dans la gestion de patrimoine. Il a fait ses débuts dans une société d’assurance avant de s’intéresser de plus près à la finance et aux marchés. Il a alors travaillé pendant quelque temps pour Merrill Lynch, puis s’est exilé au Luxembourg, où il a appris jusqu’aux moindres détails de la gestion de fortune et de patrimoine.

Frédéric a ensuite fondé sa propre société de gestion de patrimoine. Cela lui permet de mener ce qu’il considère comme une véritable mission : aider les investisseurs comme vous à prendre réellement soin de leur patrimoine — le protéger, le faire croître quoi qu’il arrive… sans prendre de risques. C’est ce qu’il fait semaine après semaine dans le cadre du service Protection & Rendement : n’attendez pas pour profiter de ses conseils, vos finances  pourraient s’en trouver transformées !

 

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