La Chronique Agora

Spoliés, brisés et maltraités

Une nouvelle génération de brillants technocrates piétine les travailleurs.

A quoi ressemble Paris, de nos jours ?

Le pauvre Emmanuel Macron, chef de la tribu française, est l’un des porte-flambeaux de cette nouvelle génération montante de technocrates sans vergogne. Son gouvernement se présentait comme le garant de l’égalité, de la justice et de la neutralité carbone.

Mais désormais, deux de ses ministres sont accusés de viol. Le chef d’accusation est « violence sexuelle », ce qui permettra peut-être au plaintif d’obtenir plus facilement gain de cause.

Dans le même temps, le gouvernement a levé les restrictions qui avaient été mises en place pour endiguer la pandémie de Covid. Plus de masques, plus de passeports sanitaires. La vie reprend son cours normal dans la capitale française.

Tout ce qui a été écrit au sujet de Paris est vrai. Il est inutile d’ajouter quoi que ce soit. C’est une belle ville, surtout actuellement. Le soleil illumine les terrasses des cafés. Les marques de luxe scintillent dans les vitrines. Et les touristes nous bouchent encore le passage sur le trottoir.

Une classe à part

Les prix augmentent également. Et les élites, les technocrates et bobos gauchistes qui gèrent le pays, sont de plus en plus téméraires. Leur programme : pourrir la vie des petites gens pour atteindre leurs objectifs pathétiques.

« Les citoyens devront apprendre à vivre avec moins et à obéir à nos injonctions pour que nous puissions réduire notre empreinte carbone. »

« L’heure de la décroissance est arrivée. Et si c’est le peuple qui doit en faire les frais, tant pis. » Voilà en substance leur raisonnement.

Le parisien, fort de ses diplômes et de sa clairvoyance, pense que le monde serait meilleur si les péquenauds incultes et ignorants restaient à leur place. Il aimerait qu’ils consomment moins d’énergie, qu’ils restent chez eux, qu’ils éteignent le chauffage et qu’ils arrêtent de faire tout un foin de la hausse des prix.

En France, comme aux Etats-Unis, les décideurs sont une classe à part. Ils ont leur programme, leurs espoirs, leurs combines et leurs délires. Et ils ne veulent pas que le peuple se mette en travers de leur chemin.

Les chiffres publiés la semaine dernière aux Etats-Unis montrent que « le peuple » est en train de décrocher. Les grands groupes de distribution (Costco, Walmart et Target) ont été frappés de plein fouet. Les résultats se sont révélés décevants et ont provoqué le plus gros krach boursier depuis le lundi noir de 1987. Comme l’expliquait Tom vendredi dernier, Target a enregistré sa pire journée depuis 35 ans.

Compter les coûts

Les entreprises doivent également composer avec la flambée des prix du carburant. Elles dépensent des centaines de millions de dollars en énergie. Mais la hausse des prix de l’énergie (et notamment du diésel) érode leurs marges.

Les chiffres dont nous disposons montrent que les clients (le sel de la terre) ont de plus en plus de mal à maintenir le train de vie auquel ils se sont habitués. Les aides financières de l’Etat prennent fin. Les salaires sont censés augmenter à un rythme de 5% par an, mais les prix à la consommation augmentent encore plus vite. L’essence, par exemple, a vu son prix augmenter de plus de 30% au cours des douze derniers mois.

Les dépenses essentielles (alimentation, logement, carburant) augmentent tellement vite que les ménages se retrouvent avec toujours moins d’argent pour les dépenses « discrétionnaires ». Les grandes surfaces se retrouvent par conséquent avec de nombreux invendus.

Aujourd’hui, nous ressentons la douleur, la misère, le désarroi et l’angoisse des classes populaires, aux Etats-Unis et à l’étranger. Ce sont ces hommes et ces femmes équipés de tronçonneuses et de ceintures à outils, qui conduisent des camions sur des routes escarpées, qui doivent travailler toute la nuit sans dormir un instant, qui préparent nos croissants et lavent notre linge.

Ce sont les gens qui font du monde ce qu’il est. Ils sont tombés sur les plages de Normandie, ils ont construit le pont de Brooklyn, les autoroutes, ils préparent les cookies que nous mangeons, nous livrent le courrier.

Deux vitesses

Ce sont ces gens qui apportent une réelle valeur ajoutée à notre quotidien. Pas les gérants de fonds, les influenceurs ou les dirigeants politiques. Ce sont les routiers, les agriculteurs, les livreurs, les cuisiniers, les serveurs, les charpentiers, les plombiers, les maçons…

Et c’est là où je veux en venir : ils ont été spoliés, brisés et maltraités. Et la situation va empirer.

Pour faire court, alors que le gouvernement fédéral a multiplié les cadeaux pour les élites et les plus riches, la classe ouvrière (c’est-à-dire la plupart d’entre nous) n’a rien eu. Les 1% les plus riches ont vu leur patrimoine croître de 36 000 Mds$ depuis 1999, ce qui représente environ 3 M$ par personne. Les 50% les plus pauvres ont également vu leur patrimoine croître, mais à hauteur de 13 000 $ par personne seulement. Chaque personne au sommet de la pyramide a gagné 230 fois plus d’argent que celles se trouvant à la base.

Mais cette gabegie a un coût. Comme le gouvernement fédéral n’avait plus d’argent dans les caisses, il lui a fallu abaisser les taux d’intérêt et emprunter de l’argent. Il a fait tourner la planche à billets pour couvrir les coûts supplémentaires que cela représentait. Cela a eu pour conséquence de faire gonfler la dette des Etats-Unis de 50 000 Mds$ depuis 1999.

Qui paiera l’ardoise ? Nous « le peuple », bien sûr. C’est tout l’intérêt de la taxe qu’est l’inflation.

Affaire à suivre…

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