La Chronique Agora

S&P 500 : quel scénario pour la rentrée ? (1)

Le rally d’été impulsé par les bons résultats publiés par les entreprises se poursuit sur les marchés. Et ce, malgré des statistiques économiques contrastées. Ne nous méprenons pas pour autant, à ce stade, le consensus reste toujours aussi baissier.

Alors où en sommes-nous véritablement ? Que se passe-t-il sur les marchés américains ? Quelles perspectives pouvons-nous dégager ? Tel est l’objet de mon texte du jour. En effet, je vais revenir avec vous sur la configuration technique des marchés américains et, plus particulièrement, sur celle du S&P 500.

L’idée est d’envisager ensemble les scénarios possibles pour les prochains mois sur la base de l’analyse graphique, des indicateurs mathématiques, mais aussi de la théorie elliottiste basée sur les cycles économiques. Mais avant cela un court passage en revue de la situation antérieure et actuelle me paraît utile.

▪ Un consensus baissier
Commençons tout d’abord par dresser un rapide état des lieux de la situation au moyen du graphique journalier du S&P 500 ci-dessous. Cela nous permettra de mieux appréhender la configuration graphique actuelle au travers d’une petite rétrospective qui me semble nécessaire. Ainsi nous pourrons affiner notre analyse avant de considérer ensuite — avec l’aide d’Elliott — les scénarios qui en découlent.

Le S&P 500 a corrigé son précédent mouvement de hausse — amorcé depuis mars 2009 — en avril. Contrairement aux indices européens, il a fait un plus bas en juillet, et non dès le mois de mai comme ce fut le cas pour le CAC 40. C’est ainsi que l’on a noté, à partir du mois de juin, une surperformance assez nette des indices européens — qui avait fait leur point bas à court terme dès mai. En effet, ces derniers ont montré de nets signes de force par rapport aux indices américains, annonçant ainsi le rally d’été qui s’est mis en place début juillet.

Début juillet, après avoir perdu 17% par rapport à ses plus hauts d’avril à 1 219 points, le S&P 500 s’est nettement repris au-dessus de la zone de support des 1 010 points. Dans le même temps, les indices européens se sont solidement tenus au-dessus de leurs plus hauts de mai. Parallèlement, l’euro/dollar se reprenait également. Le consensus était alors très baissier, et en bon contrarien je m’en méfiais fortement.

▪ Retour sur la death cross du 2 juillet
Certains évoquaient en effet une death cross sur le S&P 500. Ce croisement des moyennes mobiles à 50 et 200 jours est effectivement apparu le 2 juillet mais n’a pas vraiment eu l’effet escompté. Tout le monde peut se tromper, mais cela montre qu’il faut manier les signaux techniques avec précaution. En effet, un signal sur un indicateur doit être cohérent avec un ensemble d’éléments graphiques et techniques confirmé par un scénario d’ensemble. Gardons donc à l’esprit qu’il ne se produit de manière aléatoire.

Ainsi, une death cross pertinente doit se matérialiser après un top majeur. Comme vous pouvez le constater sur le graphique ci-dessous, la death cross intervenue en décembre 2007 sur le S&P 500 en est le parfait exemple ce qui n’a pas été le cas le 2 juillet dernier.

De même, les moyennes mobiles sont des indicateurs de tendance et doivent être utilisées comme tels — c’est-à-dire pour suivre une tendance. Par exemple, si nous sommes dans un range de consolidation à moyen terme comme cela semble être le cas ces derniers mois, les moyennes mobiles ne constituent pas un indicateur pertinent. C’est donc un indicateur intéressant, mais à confirmer et à ne pas utiliser n’importe comment.

▪ Où en sommes-nous ?
Pour revenir à la situation actuelle du S&P 500, l’indice a dépassé fin juillet une oblique baissière depuis les plus hauts d’avril. Il s’est ensuite heurté à la résistance intermédiaire des 1 130 points.

Il s’inscrit maintenant dans un canal ascendant depuis ses points bas de juillet, et s’est repris au-dessus des 1 070 points — correspondant à 50% du précédent mouvement de hausse à court terme.

Les indicateurs mathématiques confirment cette amélioration à court terme, en particulier le MACD, qui se maintient au-dessus d’un support horizontal à -2, et a dépassé le niveau symbolique du 0.

En cas de dépassement de la résistance intermédiaire des 1 130 points, il est donc probable que nous allions tester la résistance des 1 181 points, correspondant à l’ancien plus bas du 18 avril. Ce niveau constitue une zone de résistance majeure, avec juste au-dessus les 1 219 points, plus haut de l’année.

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile