Des politiciens ont des solutions pour réparer le capitalisme et corriger ses inégalités. Nous allons assister à encore plus d’escroqueries.
Pour commencer, selon les chiffres de l’emploi publiés vendredi dernier, les embauches s’effondrent aux Etats-Unis. Les chiffres officiels parlent de 20 000 emplois créés en février, bien loin des 170 000 attendus.
Ensuite, la Fed d’Atlanta a déclaré que la croissance du PIB estimée pour le T1 avait lamentablement ralenti : elle n’atteindrait que 0,2%.
Et maintenant… voici ce que dit le Washington Post :
« Les avoirs des ménages [américains] au quatrième trimestre 2018 ont enregistré leur plus grosse chute depuis le quatrième trimestre 2008, lorsque le pays traversait une profonde récession, selon des données publiées jeudi par la Réserve fédérale.
La valeur totale nette du patrimoine des ménages mesure les actifs — biens immobiliers, actions, comptes bancaires… — des familles et associations à but non-lucratifs, moins leurs dettes. Au quatrième trimestre 2018, cette valeur a chuté de quelque 3 700 milliards de dollars, un déclin trimestriel de 3,5% environ. Si l’on revient à 1952, date à laquelle débutent de ces données, seuls trois trimestres — les troisième et quatrième trimestres 2008 et le deuxième trimestre 1962 — ont enregistré de plus grands déclins de la valeur nette des ménages en termes de pourcentage ».
Oui, la « reprise » semble être en train de rendre l’âme. Attendons toutefois d’entendre quelques notes supplémentaires avant de tenter de deviner la mélodie.
Le capitalisme est-il irréparable ?
En attendant, la foule commence à préparer le goudron et les plumes. Déjà, quasiment tous les démocrates visant la Maison Blanche ont proposé de nouvelles manières de punir les riches.
Taxer leurs revenus, taxer leurs fortunes, taxer leurs propriétés… et même leur interdire de devenir milliardaires. Dernier épisode en date, la proposition de Brian Schatz, sénateur d’Hawaii, de taxer leurs transactions d’investissement.
A La Chronique, nous avons des sentiments mitigés sur le sujet… comme sur de nombreux autres. D’un côté, la plupart des gens nous mettraient dans la catégorie des « riches » quand bien même aucun club de gens vraiment riches ne nous accepterait…
D’un autre côté, la foule n’a pas tort. Une bonne partie de la fortune des riches leur est arrivée injustement. Ce n’est pas le fruit d’une expansion économique honnête ; à la place, les autorités ont truqué le système.
Elles ont étouffé les taux d’intérêt, injecté 4 000 milliards de dollars dans le marché des actifs et emprunté 13 000 milliards de dollars — depuis 2009 — pour protéger les riches contre les pertes.
Ceci dit, la foule et les candidats démocrates ne semblent pas se soucier de ce qui se passe vraiment. Ils offrent des solutions à des problèmes qui n’existent pas… et des remèdes qui ne feront qu’aggraver les injustices.
Le week-end dernier, par exemple, Mme AOC a prononcé un discours au Texas. Bloomberg nous en dit plus :
« La démocrate Alexandria Ocasio-Cortez — qui suite à son ascension soudaine est devenue une cible des républicains ainsi que, parfois, un élément irritant pour les dirigeants de son propre parti –, a appelé le capitalisme un système ‘irréparable’ responsable de l’inégalité des revenus ».
Vraiment ? Les inégalités sont de la faute du capitalisme ?
Les inégalités méritent-elles toutes une correction ?
Dans un système (capitaliste) libre, il y aura toujours des gens qui travailleront plus dur, auront plus de chance, investiront plus sagement leur temps et leur argent, et deviendront plus riches.
Le travailleur moyen fait ses huit heures par jour et ne se creuse pas trop la tête sur le reste du tableau. Que fait-il ? Pourquoi ? Comment pourrait-il faire plus, travailler plus efficacement, créer un meilleur produit ou un meilleur service à un prix plus bas ? Il ne se pose pas la question.
D’autres, en revanche, viennent travailler à 8h du matin… et ne repartent pas avant 8h du soir. Même ensuite, ils essaient de trouver comment rendre l’activité plus profitable… comment éviter les plaintes des clients… comment battre la concurrence.
Ils manquent le match de foot du petit dernier… ne se souviennent pas de leur anniversaire de mariage… restent muets lors des fêtes, ignorant les discussions banales des convives tandis que leur cerveau travaille à résoudre les problèmes de leur entreprise.
Ceux-là, généralement, gagnent plus d’argent.
Est-ce que c’est mal ? Existe-t-il une « solution » qui n’empire pas les choses ?
Toujours des escroqueries
Les solutions en question sont toujours des escroqueries — taxer, réglementer, redistribuer. Et elles sont toujours contrôlées par les élites… pour qui rendre l’argent à ses propriétaires légitimes n’est pas franchement au sommet de la liste des priorités.
Et Mme AOC ? A-t-elle de meilleures idées que tous les réformateurs et révolutionnaires qui l’ont précédée ? Contrairement à eux, est-elle exempte de tout péché, de toute ignorance et de tout égoïsme ? Devrait-elle décider qui gagne quoi ?
La lourde paluche de l’Etat socialiste — au lieu de la main invisible du capitalisme capricieux — devrait-elle déterminer quels produits et services offrir… à quel prix… et quelle marge ?
Les sociétés humaines ont suffisamment emprunté ce chemin pour savoir que personne n’apprécie généralement là où il mène. Nous avons eu un petit aperçu de la destination jeudi : la valeur nette du patrimoine des ménages américains a chuté — la quatrième plus grosse dégringolade en un demi-siècle.