La Chronique Agora

Une situation critique

Baisse des salaires et guerres incessantes.

Michael Snyder rapporte :

« Dites adieu à la classe moyenne : La moitié des travailleurs américains ont gagné moins de 40 847,18 dollars l’année dernière.

Si vous vous demandez pourquoi tant d’Américains sont stressés par leurs finances ces jours-ci, il suffit de regarder les chiffres. L’administration de la sécurité sociale vient de publier des statistiques nationales sur les salaires de 2022, et les chiffres qu’elle a communiqués ne sont pas du tout réjouissants. Nous devrions tous être alarmés par le fait que le salarié médian n’a gagné que 40 847,18 dollars l’année dernière. Cela représente environ 3 400 dollars par mois, avant impôts. Inutile de dire qu’il est impossible de vivre dans la classe moyenne américaine aujourd’hui cette somme. Dans la plupart des ménages, plus d’une personne doit travailler, et dans de nombreux cas, plus d’une personne cumule plusieurs emplois.     

Chaque jour, de plus en plus d’Américains appartenant autrefois à la classe moyenne tombent dans la pauvreté, ce qui provoque une augmentation alarmante de la demande auprès des banques alimentaires d’un bout à l’autre du pays…

Les conditions économiques se sont considérablement détériorées en 2023, et je suis entièrement convaincu que 2024 sera encore pire… »

Et voici ce que nous dit Business Insider :

« Les Américains croulent sous les dettes – et l’économie en paiera le prix

 Selon Carl Weinberg, l’endettement record des cartes de crédit risque de provoquer un ralentissement des dépenses de consommation dans un avenir proche.

 ‘Les consommateurs commencent tout juste à se rendre compte qu’ils financent leurs dépenses en utilisant leurs cartes de crédit, et que les intérêts sur ces cartes de crédit sont exorbitants, hors de contrôle, et hors de portée en ce moment’, a déclaré Carl Weinberg à CNBC mercredi.

Musk a dépeint un tableau similaire en octobre. ‘Un grand nombre de personnes vivent d’un salaire à l’autre et sont très endettées, avait-il déclaré, soulignant que les paiements sur les cartes de crédit ont atteint des niveaux « extrêmement pénalisants. Si vous ne pouvez pas les rembourser, et que vous continuez à accumuler des intérêts de 20%, vous vous vous retrouverez au mieux dans une mauvaise situation.’ »

La fuite en avant

Cette mauvaise situation est celle vers laquelle nous pensons nous diriger. Nous allons donc continuer à essayer de comprendre comment nous y parviendrons.

Comme nous l’avons expliqué, la période de 1950 à 1980 était fructueuse. Puis vint une période ahurissante de 40 ans, de 1980 à 2020, qui aurait dû être la période la plus étonnamment riche de notre Histoire. Elle s’est révélée être un grand échec. Malgré l’émergence de certaines des innovations technologiques les plus remarquables, les taux de croissance ont baissé. Les salaires réels ont stagné. Selon la quasi-totalité des indicateurs, les Etats-Unis ont régressé.

La question la plus importante de notre siècle est de savoir ce qui n’a pas fonctionné. La Fed n’a-t-elle pas suffisamment stimulé l’économie ? Non, ce n’est pas possible… La Fed ne l’a jamais autant stimulé autant qu’elle l’a fait lors de cette période, en particulier dans la dernière moitié.

Un manque de chance, peut-être ? Au XIIIe siècle, la peste a frappé l’Europe et décimé environ un tiers de la population. Ça, ce n’était pas de chance. En comparaison, le COVID n’a été qu’une douce nuisance. Nous n’avons pas connu de fléau majeur au cours des 40 dernières années. Pas de véritable catastrophe climatique. Aucun météore géant ne s’est écrasé sur la Terre.

Alors, qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ? Voici une hypothèse : la plupart des progrès réalisés au cours des 150 dernières années sont dus à des machines fonctionnant à l’énergie fossile. Et cette avancée a peut-être atteint un point naturel de déclin en 1980. Il est certes devenu possible d’avoir des machines plus nombreuses et plus performantes, mais les gains obtenus ne sont devenus que marginaux et progressifs.

Mais cela ne semble pas expliquer l’ensemble du ralentissement que nous connaissons… et cela n’explique certainement pas comment la presque totalité des gains produits, quels qu’ils soient, se sont retrouvés dans les poches des élites. Et ce n’est peut-être pas une simple coïncidence si cette période a également été marquée par une augmentation vertigineuse du nombre de membres de l’élite – docteurs, ingénieurs et scientifiques, mais aussi ingénieurs sociaux, responsables politiques et politiciens. Tous se sont mis au travail pour tenter d’améliorer les conditions matérielles de notre vie.

Ont-ils tous échoué ? Ou bien le poids de tant d’améliorateurs a-t-il entraîné l’ensemble de l’économie dans sa chute ?

Une main lourde

L’une des caractéristiques les plus insidieuses des politiques gouvernementales est que les mesures d’amélioration ne semblent jamais disparaître… même si elles sont désastreusement erronées.

Les guerres se poursuivent pendant des années – entraînant des coûts faramineux – alors qu’aucun bénéfice plausible ne se profile à l’horizon. Des carrières entières sont consacrées à la lutte contre la drogue ou la pauvreté, par exemple, sans montrer aucun signe de victoire.

Agences, projets, commissions… La liste s’allonge sans jamais se réduire. Les autorités fédérales annoncent la création d’un organisme destiné à faire face à une situation d’urgence. Le groupe reçoit des droits de propriété, des bureaux et un budget. Il se met au travail et on n’entend plus jamais parler de lui. Il devient aussi éternel que le péché, confortablement installé dans le luxe des bayous de Washington D.C., tandis que les projecteurs se déplacent vers la prochaine croisade.

Cette situation n’est pas propre au gouvernement américain. C’est une caractéristique du gouvernement lui-même. Au fil du temps, le trou marécageux creusé par les programmes bancals, les profiteurs et les croisades insensées devient de plus en plus profond. Et puis, les choses se corsent. Tout le monde se débat dans le bourbier des réglementations… et se noie dans la boue de la politique.

Mais attendez. Qu’est-ce que cela signifie ? La classe moyenne est-elle condamnée ?

Nous reviendrons demain sur ce qui n’a pas fonctionné…

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