La Chronique Agora

Si vous voulez qu'on vous prête de l'argent, vous devez pouvoir payer vos factures

▪ Ce week-end, nous avons réparé le toit d’une grange… comme nous l’avions fait il y a 30 ans. Lundi matin, en revanche, nous n’avions pas l’impression d’avoir 30 ans. Nous avions encore des courbatures dans les jambes.

Nous aimons le travail physique. Dehors, au grand air. Les deux pieds sur terre… les muscles qui travaillent… Concentrant notre esprit sur un problème que nous pouvons résoudre ! Comme par exemple maintenir un morceau de tôle sur une grange sans qu’il ne s’envole comme un cerf-volant dans le vent. Comment ôter les lames d’une débroussailleuse pour les affûter. Ou comment installer un échafaudage sur une colline sans qu’il s’écroule.

Simple ? Oui… et satisfaisant.

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LA DEUXIEME GRANDE DEPRESSION
Une catastrophe économique est en train de se dérouler : elle va réduire à néant l’épargne de millions de Français…

… alors que d’autres doubleront leur patrimoine dans le même temps.

Nos spécialistes avaient vu venir la catastrophe des subprime… la hausse spectaculaire de l’or… l’effondrement du système bancaire et financier. A présent, ils vous révèlent comment sortir gagnant d’une crise telle que nous n’en avions pas connu depuis les années 20 : continuez votre lecture pour tout savoir…

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L’homme a passé des millions d’années à résoudre des problèmes pratiques. Il avait besoin d’un abri. Il avait besoin de nourriture. Il avait besoin de repousser les prédateurs… sans quoi il deviendrait de la nourriture !

Son esprit a évolué comme une machine à résoudre des problèmes. Il liait les choses entre elles… il découpait… il lançait… il transportait. C’était un mathématicien sans chiffres… un climatologue sans thermomètre… un géographe sans carte. C’était un homme pratique, qui devait résoudre des problèmes pratiques. Sa vie en dépendait. Voilà pourquoi il est si doué en la matière. Il peut construire des trains qui vont à 400 km/heure et des pyramides qui restent en place.

Peut-être est-ce pour cette raison que nous aimons travailler avec nos mains. Nous étions fait pour ça.

Mais jamais, en 10 millions d’années, une créature n’a résolu le problème d’une économie dans le cirage. C’est seulement ces 100 dernières années que l’homme a osé s’y essayer.

Oui, cher lecteur, désormais, nos dirigeants doivent résoudre des problèmes pour lesquels ils ne sont pas équipés. Ils ne sont pas prêts à relever ce défi. Ils ne peuvent pas le faire. Même les meilleurs esprits du monde donnent leur langue au chat.

▪ Les dernières nouvelles importantes sont sorties vendredi. 18 mois. 2 000 milliards de dollars. Et le chômage américain continue de grimper !

Le taux de chômage remonte lentement vers les 10%. Mais ce chiffre ne tient compte que des gens qui ont cherché un emploi au cours de l’année passée. Le problème, c’est que de plus en plus de gens cessent de chercher. Le nombre de personnes sans emploi depuis six mois ou plus a doublé, passant de 3,2 millions à 6,7 millions. On trouve désormais plus de huit millions d’Américains officiellement sans emploi. Des millions d’autres sont officieusement sans emploi — 17% de la population en tout.

Et même ceux qui ont un emploi voient leurs revenus diminuer. Eh oui. Avec tant de chômeurs, les augmentations de salaires n’ont plus de sens ; au contraire, les salaires baissent. L’offre augmente, les prix baissent.

Tous ces faits sont cohérents avec une Grande Correction. C’est ce que nous prévoyions. Ce sont simplement des choses qui arrivent comme elles sont censées arriver.

Mais ces événements ne sont pas compatibles avec les prétentions des empêcheurs de tourner en rond économiques. Tim Geithner, par exemple. Le pauvre est frustré par ses homologues européens. Alors que lui et ses collègues américains continuent de stimuler l’économie pour rendre le monde meilleur… les Européens ont décidé de mettre de l’ordre dans leurs comptes. Et cela signifie des réductions de dépense.

▪ De notre point de vue, à la Chronique Agora, voilà ce qui se passe : les empêcheurs de tourner en rond ont fait une grosse erreur. Ils ont dépensé trop d’argent… et mis une trop grande partie de l’économie sous le contrôle du gouvernement. A présent les marchés — et la réalité économique — passent à une correction forcée.

Mais de nombreux économistes ne voient pas d’erreur et pensent que l’austérité est optionnelle. Paul Krugman, par exemple. Comme M. Geithner, l’éditorialiste du New York Times pense que c’est juste une affaire de gestion. Il pense que le gouvernement devrait augmenter les dépenses, durant un ralentissement — même si le gouvernement n’a pas d’argent.

"La bonne chose à faire, sans aucun doute, c’est d’agir de manière à réduire les dépenses et/ou augmenter les revenus après que l’économie se sera remise — plus spécifiquement, d’attendre que l’économie soit assez vigoureuse pour que la politique monétaire puisse compenser les effets de contraction de l’austérité budgétaire. Mais non : les faucons des déficits veulent faire leurs coupes alors que les taux de chômage sont à des taux quasi record et que la politique monétaire est encore proche du zéro".

En d’autres termes, Krugman pense que l’excès de dépenses suite à une consommation nourrie par le gouvernement n’est pas le problème. Le problème est plutôt la correction elle-même. Une fois que la correction aura été stoppée — avec plus de dépenses gouvernementales ! –, alors seulement les autorités pourront réduire leurs dépenses.

La chose la plus importante, lorsqu’on pose un toit, c’est de travailler à partir de la base. Les pièces du haut doivent êtres posées sur les pièces du bas, pour évacuer l’eau du toit.

Il est probable que ni Geithner ni Krugman n’ont jamais posé de toit. S’ils l’avaient fait, ils auraient peut-être une meilleure compréhension du côté pratique des choses. Les faucons des déficits ne mettent pas les tuiles en partant du bas parce qu’ils sont grognons et manquent de sucre. Ils le font parce que c’est la solution pratique et sensée au problème de la qualité du crédit. Si vous voulez que les gens vous prêtent de l’argent, vous devez pouvoir payer vos factures.

La solution de Krugman est profondément mauvaise — à tel point qu’elle en est absurde. Il suggère que les autorités dépensent de l’argent qu’elles n’ont pas pour résoudre les problèmes engendrés par le fait qu’elles ont dépensé de l’argent qu’elles n’avaient pas. C’est un peu comme de commencer la toiture en commençant par l’arête de la charpente. Ça ressemblera à un toit… mais ça n’évacuera pas l’eau.

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