La Chronique Agora

Si la Grèce s'apparente à Bear Stearns, qui sera notre Lehman Brothers ?

▪ Pour vous dire mes plus profondes impressions, la crise grecque me rappelle bigrement le début des subprime avec Bear Stearns. Le big problème, c’est que six mois plus tard survenait Lehman Brothers…

Pourquoi faire ce lien entre l’épisode Bear Stearns d’hier et la crise grecque d’aujourd’hui ? A l’époque en 2008, on savait que les banques s’étaient empêtrées dans des produits hautement toxiques même si l’étendue des dégâts n’était pas totalement mesurée. Afin d’éviter l’effondrement de tout notre système bancaire, les dettes privées ont été remplacées par des dettes publiques. Les Etats sont ainsi venus à la rescousse des établissements bancaires et financiers en danger.

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51,47% en 48 heures !
Alors que la volatilité a refait son apparition sur les marchés… certains investisseurs bien informés en profitent pour faire des gains à deux chiffres ultra-rapidement : ne manquez pas la prochaine occasion !

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Aujourd’hui, c’est le sauveur d’hier qui est dans le pétrin.

Sachant que l’ensemble des dettes européennes représentent la bagatelle de 7 000 milliards d’euros, le plan historique à 1 000 milliards de dollars (l’équivalent des 750 milliards d’euros) sera-t-il suffisant pour faire face aux dettes extravagantes qui pèsent sur nos têtes européennes ?

▪ Plan de stabilisation : 750 milliards d’euros pour rassurer les marchés
Le rebond technique constaté sur la Bourse de Paris n’aura pas fait long feu. Comme la réaction des marchés le laisse penser, croyez-vous réellement à la fin de tous les maux qui pèsent sur ces dits marchés ? Les dettes souveraines ont-elles été annulées ? Non, elles sont toujours là et bien là. Même si un plan historique de 750 milliards d’euros a été mis en place.

Ces mesures étaient destinées à rassurer et ramener le calme sur les places financières. Au vu des réactions, le calme a tenu trois jours, même si aujourd’hui, enfin, les Bourses semblent se stabiliser. Les économistes se disaient impressionnés par la réponse financière et politique européenne. Les marchés ne sont pas dupes — ou du moins, ils avaient trouvé là un prétexte pour vendre, ou au contraire, se racheter à bon prix. Mais le problème budgétaire fondamental demeure et les pays mettent en place des mesures d’austérité.

L’Espagne avait annoncé 50 milliards d’économies sur trois ans, elle a rajouté 15 milliards supplémentaires. Idem pour le Portugal qui a annoncé jeudi une hausse des impôts, une baisse des salaires de la fonction publique ; toutes ces mesures doivent permettre de réduire le déficit budgétaire. C’est peut-être bien, mais c’est tellement tardif…

Et l’inquiétude grandit vis-à-vis de ces politiques de rigueur qui risquent de tuer dans l’oeuf la faible croissance qui s’était déjà difficilement amorcée.

Comme le pressent le président du directoire de la Deutsche Bank, si la Grèce venait à s’effondrer, il y aurait un risque de contagion à d’autres pays et cela pourrait se traduire par "une sorte d’effondrement".

Les marchés manifestent de l’inquiétude quant à la garantie de leurs précédents investissements. Car effectivement, qui dit dette, dit créanciers… donc prêteurs. Avouez qu’il y a de quoi se faire un peu de bile si toute votre épargne a été investie sur d’aussi sécurisants placements. Avec en ligne de mire, ni plus ni moins qu’un risque de faillite. Risque qui se fait grandissant, jour après jour.

Il me reste à espérer que vous avez bien suivi mes recommandations dans Vos Finances en évitant soigneusement tout emprunt d’Etat, qui risque fort de passer un jour dans la rubrique "Pertes sans Profits".

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