Des ponts détruits, des échecs militaires et des magouilles monétaires…
« Piller, massacrer, voler, ces choses qu’ils nomment injustement ‘empire’ : ils créent de la désolation et appellent cela la paix. » – Tacite
Baltimore a fait la une des journaux mondiaux ce mardi 26 mars.
« Six personnes portées disparues après l’effondrement d’un pont », titrait le Irish Times.
Cette une est quelque peu trompeuse. On ne peut pas dire que le pont s’est simplement effondré, pas plus qu’on ne peut dire d’une personne qui a reçu une balle dans la tête qu’elle n’a fait que « mourir ». Le pont a été détruit.
Pas d’inquiétude, ceci dit. Le Guardian est là pour nous apporter plus de précisions :
« Biden a assuré que le gouvernement fédéral des Etats-Unis prendrait en charge la totalité des frais de reconstruction du pont de Baltimore, dont l’effondrement a également interrompu l’activité d’un port important du pays. ‘C’est de mon intention de faire prendre en charge la totalité des frais de reconstruction du pont par le gouvernement fédéral, et je m’attends à ce que le Congrès soutienne ma décision’, a annoncé le président des Etats-Unis. »
C’est plus que trompeur. Biden n’a pas le pouvoir d’engager des fonds américains pour la construction de ponts. Et l’argent dont dispose le gouvernement fédéral ne sert pas à réaliser des travaux. Le coût devra être payé par le public, d’une manière ou d’une autre.
Showbiz et propagande
Pendant ce temps, les responsables de Baltimore ont annoncé l’instauration d’un « état d’urgence », sans jamais préciser la nature de cette urgence. Le pont est déjà sous l’eau.
Beaucoup de ce qui est considéré comme des « infos » n’est rien d’autre que du showbiz, de la propagande et du bla-bla. Ce qui importe vraiment sont les tendances actuelles et les événements importants. Des ponts tombent à l’eau. Des gens meurent. Et la dette continue d’augmenter.
L’annonce de la Fed la semaine dernière a dissimulé un certain nombre de détails contradictoires, qui ont à peine été remarqués. Le président de la Réserve fédérale Jerome Powell a déclaré vouloir stabiliser les taux, mais que les investisseurs pourraient tout de même s’attendre à trois baisses de taux cette année.
La Fed est attachée – que l’enfer ou qu’un tsunami s’abattent… par la pluie ou par le beau temps… – à un taux d’inflation de 2%. Mais, là aussi, ce n’est que du cinéma. Les données de la semaine dernière comprenaient les propres prévisions de la Fed concernant la croissance du PIB et de l’inflation (2,6% pour l’indice des prix à la consommation de base). Il est insensé de promettre des taux d’emprunt plus bas si l’on prévoit également une inflation plus élevée… tout en continuant à affirmer que l’objectif d’inflation est de 2%.
La réalité derrière tout cela, comme l’indique Charlie Bilello est la suivante :
« L’objectif d’inflation de 2% de la Fed est une farce… Ils veulent feindre l’erreur pour se faciliter la tâche et commencer à réduire les taux avant que la guerre contre l’inflation n’ait été définitivement gagnée. »
Laissez l’argent circuler
Le plus important est que l’argent continue de circuler. Tout le reste n’est que de la comédie. Les taux d’inflation annuels ont avoisiné les 5,7% au cours des trois dernières années, et 2,8% au cours des dix dernières. Il n’y a aucun signe de ces 2% d’inflation que la Fed prétend rechercher. La cible des 2% est un faux-semblant commode. Toujours dans le royaume des faux-semblants, on retrouve la politique étrangère américaine.
Rien que dans les six derniers mois, les Etats-Unis ont perdu deux batailles importantes.
En Ukraine, les troupes équipées d’armes fournies par les Etats-Unis et l’OTAN et guidées par des conseillers militaires et des doctrines propres aux Etats-Unis et à l’OTAN se sont fait massacrer par les forces russes.
Si l’Occident a été vaincu militairement en Ukraine, il pourrait avoir subi un coup encore plus dur à Gaza.
Des interprétations sélectives
La semaine dernière, le Conseil de Sécurité des Nations Unies a appelé Israël à un cessez-le-feu.
Les Etats-Unis, pour préserver ce qui leur reste de prestige et de réputation, se sont abstenus de voter. L’équipe Biden, ayant en tête les prochaines élections, et remarquant peut-être que le vent se met à tourner dans d’autres directions, cherche à se positionner parmi les « gentils »… alors qu’elle continue de fournir des armes aux Israéliens.
Mais Mathew Miller, porte-parole du département d’Etat, a révélé qu’il ne s’agissait que d’une mise en scène : « Nous interprétons cette résolution comme étant non contraignante. »
Non contraignante ? Un ordre fondé sur des règles dans lequel les règles ne sont que des suggestions ?
C’est là ce qu’on pense. Tout cela n’est que du théâtre… sauf la partie qui ne l’est pas. Les paroles ne sont pas contraignantes. Mais la mort, la dette et la destruction – comme celle d’un pont heurté par un porte-conteneurs – sont, elles, très contraignantes.