▪ Achetez au creux, vendez au sommet…
Plus facile à dire qu’à faire ! Car il faut avoir une sacrée expérience. Et des nerfs d’acier pour oser acheter alors que tout le monde abandonne le secteur.
Dans le cas d’un creux, quand un secteur est lâché par les investisseurs effrayés, il faut être capable de cerner si les craintes du marché sont en ligne avec la réalité, ou si elles sont excessives et déraisonnables.
▪ Look at "The big picture"
Un marché survendu, où règne la peur, offre bien souvent des opportunités inouïes. Encore faut-il s’y intéresser. Et prendre un peu de recul pour analyser la situation fondamentale, hors excès émotionnels des marchés. "Find out ‘the Big Picture’", comme disent les Américains. A savoir, qu’en est-il de la réalité et des perspectives, très concrètement.
C’est ce que nous allons voir avec le solaire. Ou plus précisément avec le photovoltaïque. Petit historique du secteur…
▪ 2007/2008 est un marché haussier exceptionnel
Rappelez-vous : le baril s’envole vers les 150 $, direction les 200 $. Le brut se tarit, la planète est inquiète. Les politiques jouent la carte de "l’indépendance énergétique" et il devient urgent de trouver des énergies alternatives, de préparer "l’après-pétrole".
A cette époque-là, l’argent coule à flots. Et l’investissement dans les valeurs solaires est gigantesque. Certes elles ne sont pas franchement rentables, mais leurs perspectives sont énormes, les investisseurs se ruent dessus. Sans discernement.
Le cours des valeurs solaires s’envole sur la période. Quelques exemples :
– First Solar passe de 28 $ à 311 $ : +1 010% ;
– SunPower de 37 $ à 165 $ : +345% ;
– Q-Cells de 34 euros à 98 euros : +188% ;
– Solar World de 18 euros à 48 euros : +165% ;
– et Solon de 24 euros à 92 euros : +283%.
▪ 2008/2009 : surcapacité, surendettement et krach
Devant tant d’engouement, les valeurs du solaire ont massivement emprunté pour ouvrir des usines (pour produire du silicium et des panneaux solaires). Ceci afin de pouvoir répondre à la demande qui devait exploser. Il fallait être prêt, au bon moment, pour faire face à "la lame de fond".
D’où un accroissement gigantesque des capacités de production du secteur. Bien entendu, quand tout le monde raisonne et pense la même chose, les choses se compliquent. La loi de l’offre et de la demande est implacable. Trop d’offres, timing prématuré côté demande… les prix se sont effondrés, les marges volatilisées, et le peu de profits parti en fumée. Ne restaient que les dettes, des stocks bondés et les usines à l’arrêt.
Côté Bourse, forcément, le secteur dévisse…
Ajoutez à cela le krach des indices actions de l’automne 2008. Le clou est enfoncé.
▪ Résultat des courses : les cours s’effondrent, l’indice du secteur perd 80%
L’action Q-Cells passe de 103 à 6 euros : -94% ;
Celle de Solon de 94 à 4 euros : -96% ;
First Solar de 317 à 136 $ : -57%.
L’indice des 10 plus grosses valeurs du secteur dévisse de 80%. Regardez :
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