La patience et la régularité valent souvent mieux que tous les pronostics boursiers.
Il y a quelques années, ma fille entamait sa troisième saison de football itinérant. Son équipe se distinguait par un fait rare : la plupart des parents avaient la tête froide. Vous voyez bien le genre de parents que l’on croise parfois sur les bords de terrain, persuadés que leur enfant deviendra un futur joueur professionnel et convaincus que chaque match de jeunes est une affaire capitale.
Dans notre équipe, la majorité des parents étaient formidables : ils voulaient que leurs filles réussissent, mais ne s’arrachaient pas les cheveux à la moindre erreur d’arbitrage. J’ai lié de belles amitiés avec nombre d’entre eux. Mais l’un d’eux m’a particulièrement marqué par sa sagesse.
Il avait quelques années de moins que moi, un simple diplôme de baccalauréat en poche et dirigeait une petite entreprise de services manuels. Travailleur acharné, il semblait bien subvenir aux besoins de sa famille.
Un soir, alors que nous regardions nos filles jouer, nous avons commencé à parler de la Bourse.
« J’espère qu’elle va continuer à baisser, m’a-t-il lancé sans détour. J’investis chaque mois : plus ça baisse, plus j’achète d’actions, et plus j’encaisse de dividendes à réinvestir. »
Il n’avait jamais lu mon livre Get Rich with Dividends. Je doute même qu’il ait su que je prône l’investissement axé sur les dividendes. Et pourtant, c’était l’un des rares parents que j’aie rencontrés à vraiment comprendre comment bâtir l’avenir financier de sa famille grâce à l’investissement.
La plupart des gens, quand ils découvrent mon métier, me bombardent de questions sur telle ou telle action qu’ils détiennent, ou me demandent s’ils doivent tout vendre parce que le marché est haut (et « ça ne peut pas monter éternellement ») ou parce qu’il baisse (et « on va droit dans un marché baissier »).
Lui, se moquait bien de mon avis. Il m’a expliqué qu’il était là à long terme. Chaque mois, il investit dans des actions de sociétés qui versent des dividendes et il réinvestit ces dividendes. Que le marché monte ou baisse, ça ne change rien : son plan est en pilote automatique. L’argent est investi chaque mois, et il n’y touche pas.
Je passe énormément de temps à analyser les marchés, à rechercher des actions et à dénicher les meilleurs placements pour mes lecteurs. Mais, au fond, le plus efficace pour votre portefeuille est d’adopter la même approche que mon ami.
Choisissez quelques entreprises solides, investissez régulièrement et complétez votre portefeuille au fil du temps, sans vous soucier des hauts et des bas.
Vous redoutez d’acheter au plus haut ? Même ceux qui ont investi au sommet juste avant la grande récession affichent aujourd’hui un rendement total de 289,6 %. Et en réinvestissant les dividendes, ce chiffre grimpe à 443,9 %.
Vous hésitez à passer au mode pilote automatique ? Une étude de Fidelity a révélé que les comptes les plus performants étaient ceux dont les propriétaires étaient décédés ou avaient oublié leur existence. Je ne dis pas qu’il faut ouvrir un compte et ne jamais y jeter un oeil. Il est essentiel de suivre l’évolution des fondamentaux de vos entreprises.
Mais tant que vos sociétés ne flirtent pas avec la faillite, le meilleur moyen de vous enrichir reste de laisser vos investissements tranquilles, et de renforcer vos positions lorsque les cours chutent.
Mon ami est peut-être l’investisseur le plus avisé que j’aie jamais croisé. Son patrimoine sera bien plus conséquent que s’il avait essayé d’anticiper le marché, ou s’il s’était laissé gagner par la panique à chaque baisse. Son secret ? Rester imperturbable. Et c’est exactement ce qui le rendra riche.