La Chronique Agora

Russie : le dossier Crimée est-il clos ?

« Ils disent que nous avons violé le droit international. Au moins se souviennent-ils qu’il y a un droit international. Mieux vaut tard que jamais ».
— Vladimir Poutine au sujet des Etats-Unis et de l’Occident

▪ Une fois encore, la géopolitique — ou les affaires étrangères — dominent les nouvelles. Le dossier Crimée semble refermé. Les Russes ont fait ce qu’on pourrait attendre d’eux. La Crimée aussi.

La Crimée a voté en majorité pour rejoindre la Russie. Le marché semble s’en réjouir : les actions ont grimpé suite à la nouvelle, pendant que l’or reculait.

Nous vous avions promis une deuxième exploration de ce sombre avenir où les choses qui ne peuvent durer éternellement prennent fin. La question sur la table hier était, « quand ». Nous n’avions pas de réponse.

La question d’aujourd’hui était « comment »… sur laquelle nous avons plus de choses à dire. Tant de choses, en fait, que nous allons devoir laisser ça pour demain. Au lieu de ça, nous allons divaguer sur la géopolitique… au sujet de laquelle nous en savons encore moins que sur l’économie !

Le peuple de Crimée a parlé. Naturellement, les défenseurs de la démocratie sont consternés

▪ Pourquoi se mettre dans un tel état ?
Le peuple de Crimée a parlé. Naturellement, les défenseurs de la démocratie sont consternés. Dans le Los Angeles Times :

 

« Durant ce qui est la confrontation Est-Ouest la plus directe depuis la Guerre froide, la Maison Blanche et l’Union européenne ont imposé des sanctions à plus de deux douzaines d’officiels russes et ukrainiens lundi, menaçant de nouvelles pénalités si Moscou ne recule pas en Crimée.

Cependant, le président russe Vladimir Poutine a émis un décret reconnaissant la Crimée comme étant ‘souveraine et indépendante’ après le vote de dimanche, largement favorable à une sécession de l’Ukraine ».

CNN continue :

« Le vice-président américain Joe Biden, lors d’une réunion avec le Premier ministre polonais Donald Tusk mardi, a accusé les dirigeants russes d’une ‘incursion militaire éhontée, éhontée’ et déclaré que l’OTAN ‘émergerait de cette crise plus forte et plus unifiée que jamais’.

Le secrétaire aux Affaires étrangères britannique William Hague, s’exprimant mardi, a déclaré que la Russie ‘choisissait la voie de l’isolation, refusant aux citoyens de son propre pays et de la Crimée un partenariat avec la communauté internationale’.

Hague a également averti d’un ‘grave danger de provocation ailleurs en Ukraine qui deviendrait un prétexte pour une nouvelle escalade militaire’.

La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré que ‘le soi-disant référendum’ et l’acceptation de la Crimée au sein de la Fédération russe étaient une violation du droit international ».

« L’auto-détermination » a toujours été une forme utile et pratique de sottises

Pourquoi l’Occident se met-il dans un tel état ? Le principe de l’auto-détermination n’est-il pas un élément essentiel de la Déclaration d’indépendance aux Etats-Unis ? N’a-t-il pas été répété dans les documents d’intention de la Société des Nations… ainsi que des Nations Unies ? Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes — et à décider par qui ils seront mal gouvernés — n’est-il pas le socle même de la démocratie ?

Oh, cher lecteur, parfois, vous nous surprenez. « L’auto-détermination » a toujours été une forme utile et pratique de sottises. Elle n’est pratique que lorsque vous avez assez d’armes pour la soutenir. Sinon, ce n’est que du vent.

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