La Chronique Agora

Rien ne vaut une bonne guerre et quelques millions de milliards de becquerels de plus !

Le dollar australien en grand danger : une opportunité unique !

Bonjour,

 

▪ Les investisseurs se réjouissent. La situation semble se normaliser dans la centrale de Fukushima. Tout se passe en Bourse comme si les pompiers japonais venaient à bout d’un simple départ de feu dans un local de poubelles du site nucléaire.

Nous ne sommes pas expert en questions de fusion et d’émissions de particules radioactives. Mais le fait que les équipes d’ingénieurs nippons aient décidé de pratiquer une ouverture dans le toit des blocs des réacteurs 5 et 6 ne nous semble pas très rassurant.

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S’il y a un dégagement d’hydrogène, c’est qu’il a un processus de fusion des barres de combustible. Autrement dit, les six réacteurs dégagent une radioactivité mortelle pour qui s’en approche. De plus, il va s’avérer impossible d’extraire des piscines tout le matériel contaminé depuis le début de la catastrophe. Pensons notamment aux tonnes de MOX (mélange uranium/plutonium) qui constituent l’essentiel du combustible.

En ce qui concerne les centaines de milliers de litres d’eau de mer déversés depuis jeudi dernier, qui se préoccupe de savoir où les flots chargés de particules nocives vont se déverser ?

Combien de milliers de tonnes de poissons seront déclarés impropres à la consommation ? Un vrai drame alimentaire pour un pays dont la principale source de protéines provient de la mer.

Lors de la catastrophe de Tchernobyl, les Russes avaient choisi de déverser du sable. Ce dernier ne risquait pas de s’écouler et d’entraîner avec lui des centaines des tonnes de poussières (et autres fins débris radioactifs) susceptibles de s’infiltrer dans le sol jusqu’aux nappes phréatiques.

Nous sommes stupéfait de l’approche quasi abstraite de ce problème très concret par les marchés ! Ils cherchent à déterminer le coût de la catastrophe — et l’impact sur le PIB japonais — en recombinant des données chiffrées provenant de l’après-Kobe et de l’après-Tchernobyl. En l’occurrence, le 1+1 n’est pas égal à 2 mais au minimum à 3, voire au carré de 2 !

▪ Pour un peu, on aurait pu croire ce lundi qu’il ne s’était rien passé durant le week-end. Il est vrai que quelques petits bombardements visant les troupes d’un dictateur à demi-fou, cela n’a rien d’alarmant. Les marchés pouvaient donc repartir d’un pas assuré vers un avenir radieux (ou irradié ?).

Aux épisodes de stress suivis de bouffées d’espoir de rebond a succédé une période d’eaux calmes complètement surréaliste sur les places occidentales.

Les sherpas ont décidé de reprendre en main les indices boursiers. Les robots de trading algorithmiques se sont remis à la manoeuvre et les cours ont été enserrés au sein d’un canal ascendant d’une singulière étroitesse.

A croire que la volatilité intraday se serait totalement évanouie en l’espace d’un week-end…

Un stratège de chez Nomura explique la situation. « Nous estimons que les marchés, aussi bien au Japon qu’à l’international, ont exagéré l’impact économique des événements tragiques de la semaine précédente ».

De notre côté, nous avons surtout lu que le risque de catastrophe nucléaire de grande ampleur semble seulement avoir cessé de s’accroître… et non d’avoir disparu.

▪ La Bourse de Paris (+2,47%) termine au plus haut du jour (scénario inverse de mercredi dernier avec une clôture au plus bas), sur un gain de près de 100 points. Le CAC 40 a fusé par-delà les 3 900 points, avec 100% de ses composantes dans le vert. Il devance ainsi Francfort et Madrid (2,3%), ainsi que Londres (1,3%) et les principaux indices américains. En effet, le Nasdaq gagnait au mieux 2% quelques minutes après l’ouverture.

Le scénario a été un peu différent à Wall Street qui progressait de près de 1,8% d’entrée de jeu. Cependant il a perdu doucement de sa vélocité haussière au fil des heures. Du point de vue technique, cela peut s’expliquer assez aisément puisque le S&P est revenu au contact des 1 300 points, le Nasdaq des 2 700 points tandis que le Dow Jones a refranchi les 12 000.

Pendant ce temps, la coalition internationale poursuit ses opérations aériennes dans le pays, afin de soutenir les insurgés face au colonel Kadhafi.

Ces frappes ciblées, dans une région du monde si stratégique, rendent nerveux les spécialistes de l’or noir. Le baril WTI américain s’est envolé jusque vers 103,5 $ avant de se tasser un peu vers 102,3 $.

Les troubles géopolitiques potentiels ne se limitent pas à la Libye. Des émeutes ont également éclaté en Syrie et se poursuivent au Yémen et à Bahreïn.

En admettant que tout se termine bien (pour une fois), les incertitudes sur l’avenir politique de la Libye — et sa capacité à reprendre ses exportations de pétrole — restent immenses.

▪ Wall Street s’est trouvé une bonne raison de grimper avec le rachat par AT&T de la filiale américaine T-Mobile Etats-Unis de Deutsche Telekom, pour 39 milliards de dollars. Cela fait d’AT&T le premier opérateur sur le sol américain.

La hausse des indices US ne s’explique certainement pas grâce à la statistique américaine du jour. Les ventes de logements anciens pour le mois de février ont plongé de 9,6% au mois de février, à 4,88 millions, contre 5,40 millions en janvier. C’est deux fois plus que prévu, selon la NAR (National Association of Realtors).

La faiblesse du dollar (qui chute sous les 1,421/euro) pourrait s’expliquer par ce mauvais chiffre, mais la baisse avait débuté bien avant sa parution.

▪ Les cambistes recommencent peut-être à s’interroger sur la mise en oeuvre d’un éventuel QE3 de la Fed, soucieuse d’éviter aux Etats-Unis le pénible scénario d’une récession à la portugaise. Le gouvernement de M. Socrates vit ses dernières heures alors que l’opposition appelle déjà l’Europe aux secours. Lisbonne est la nouvelle capitale du refus de l’austérité à l’allemande. Une rigueur et un non-interventionnisme militant qui ont bien du mal à s’acclimater à l’ouest comme au sud du Rhin.

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La Grande Correction s’intensifie…

Bill Bonner

 

▪ Nous avons vu passer un graphique censé prouver que le PIB américain est de retour à ses niveaux de 2007, après n’avoir perdu que 4% durant la crise.

Nous n’y croyons pas ; ils ont truqué les chiffres.

Aucun des composants clés du PIB US ne s’est remis. Les mises en chantier, par exemple, sont toujours inférieures d’un million à ce qu’elles étaient avant le début de la crise. L’emploi est de retour à son niveau d’il y a dix ans — avec sept millions d’emplois en moins qu’en 2007 ! Les ventes au détail grimpent — mais n’ont toujours pas récupéré leurs niveaux de 2006 ou 2007.

Comment l’économie globale peut-elle se remettre si ses éléments les plus importants ne le font pas ?

La vraie réponse : l’économie ne s’est pas remise. Et la Grande Correction n’a pas disparu. Elle est plutôt comme un ouragan qui stationnerait non loin d’une côte : il a lancé une première attaque contre les terres, et il est de retour en mer ; ses vents sont en train de prendre de la vitesse. Il devient plus grand… plus fort. Il s’intensifie.

Pourquoi ?

Comme nous l’avons dit à de trop nombreuses reprises, aucun des problèmes ayant mené à la crise de 2007-2009 n’a été corrigé. Ils ont plutôt été tordus et déformés ; ils ont pris des formes hideuses et nouvelles. Ils sont encore là — tourbillonnants, pires que jamais.

Environ 73% de l’économie américaine provient des dépenses de consommation. Pour que l’économie se développe, les consommateurs doivent donc pouvoir dépenser, n’est-ce pas ? Mais comment ?

Si l’on tient compte de l’inflation, le salaire US moyen est plus bas aujourd’hui qu’en 1973. Absolument presque 40 ans de stagnation.

▪ Attendez… nous savons ce que vous pensez : « qu’est-ce que vous racontez ? Il y a eu d’excellentes années pour l’économie américaine entre 1973 et 2007 ! »

Et vous avez raison. Mais elles ne provenaient pas d’une augmentation réelle et solide du pouvoir d’achat des consommateurs. Cette croissance venait de deux sources :

Premièrement, les consommateurs ont emprunté plus. La dette totale est passée d’environ 150% du PIB à plus de 370%. Le secteur financier a perdu la tête… prêtant de l’argent à des gens n’ayant ni revenus ni emploi… écrivant des contrats de prêts bourrés de dynamite prête à exploser.

Ce n’était pas de la croissance saine. Elle n’était pas durable. Elle ne faisait que prendre de la « croissance » future pour l’avancer à aujourd’hui. Vous voulez savoir pourquoi l’immobilier américain est si lent aujourd’hui ? Facile : les maisons d’aujourd’hui ont été construites hier.

Pourquoi un boom nourri par le crédit n’est-il pas durable ? Parce que les marchés de crédit grimpent et baissent, comme tous les autres marchés. Lorsque le crédit est moins cher, les gens empruntent plus et achètent plus. Lorsqu’il devient plus cher, ils doivent rembourser leurs prêts et cesser de tant acheter.

Deuxièmement, durant la période 1974-2007, on trouvait plus de gens travaillant plus longtemps. Tout le monde s’est mis au travail, pas uniquement le chef de famille. Et on travaillait plus. On a proclamé que c’était une ère glorieuse pour les femmes. Elles sont allées à l’université. Elles ont obtenu des emplois. Et elles avaient aussi une famille. A présent, elles ne complètent plus le salaire de leur mari. Elles sont devenues des partenaires à égalité dans le ménage… voire plus. Quelle chance, elles occupent désormais deux emplois — un au bureau et l’autre à domicile !

Jusqu’en 2007, les autorités ont pu compenser toutes les tentatives de correction en rendant plus de crédit disponible à des prix plus bas. Mais en 2006, la machine à crédit ne fonctionnait plus. L’économie du secteur privé était saturée de dettes. Elle n’en pouvait plus.

Seules les autorités pouvaient encore emprunter librement — ce qu’elles ont fait. En 2009 et 2010, le gouvernement américain a emprunté TOUTE l’épargne des Etats-Unis, et plus encore. Depuis novembre 2010, la Fed ne fait qu’imprimer de l’argent — assez pour couvrir 109% des besoins d’emprunt du gouvernement sur cette période.

Pour la plupart, les ménages ne peuvent toujours pas emprunter… et ne le veulent pas. A moins d’emprunter au gouvernement. Toutes les récentes augmentations du crédit à la consommation, par exemple, peuvent s’expliquer par la hausse des prêts étudiants.

Les consommateurs ne sont pas en position d’emprunter… ni en position de mener une vraie reprise. Ils continuent de clouer des planches sur leurs fenêtres et de déménager leurs meubles au premier étage. Ils n’ont pas d’emplois. Ils n’ont pas de crédit. Et leurs maisons — qui auraient pu servir de nantissement à des crédits hypothécaires — sont encore en train de couler.

Ah, et la prochaine vague de réajustements de taux et de défauts de paiement commence le mois prochain.

Ayez pitié du pauvre lumpenconsommateur. Il était si pressé de consommer durant les années de bulle. Maintenant, il ne peut pas du tout consommer. Ses revenus stagnent. Sa valeur nette chute. Et comme si ça ne suffisait pas, ses coûts grimpent.

En gros : le coût de la vie pour les Américains est maintenant plus élevé que ce qu’il était durant la période où les prix de l’immobilier étaient dans une bulle, les prix des actions étaient à des sommets record, le chômage était bas et la confiance des consommateurs grimpait en flèche. Quelque chose doit céder.

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Multiplier vos profits boursiers par 7 ?
En indiquant 5 petits chiffres à votre courtier, vous pourriez transformer le moindre mouvement de cours en profits potentiels à deux ou trois chiffres… que les marchés soient à la hausse ou à la baisse.

Ce « Code Profits » a déjà rapporté des gains de 105,56%, 95,77%, 84,62%, 77,43%, 109,38%… et bien d’autres encore : tout est expliqué ici — pourquoi attendre pour faire passer votre portefeuille à la vitesse supérieure ?

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Le dollar australien en grand danger : une opportunité unique !

Jérôme Revillier

▪ Une opportunité UNIQUE
Le dollar australien est une « victime collatérale » de l’incroyable envolée du yen. Vous le savez, via la stratégie de carry trading, les investisseurs empruntent en yen à taux zéro, pour placer en devises à fort rendement, comme justement le dollar australien qui procure un rendement de 4,75%.

Face à la violente remontée du yen (devise d’emprunt), les investisseurs doivent revendre leurs dollars australiens pour racheter des yens et rembourser leurs emprunts en yens. Mais là non plus, le tsunami n’explique pas tout.

▪ L’Australie va se faire rattraper rapidement
Outre le yen, elle va se faire rattraper, à la fois par les autres banques centrales mais surtout, je le crains… par la réalité ! Le différentiel de taux entre le dollar australien et le reste des pays occidentaux a servi de catalyseur à la devise, tout comme la bulle des matières premières.

La donne a changé : la Banque d’Angleterre, la BCE et la Fed (qui ont leurs taux au plancher) devront tôt ou tard remonter leurs taux pour enrayer l’inflation montante. L’effet immédiat sera un coup d’arrêt au carry trading qui devient de fait moins intéressant.

Mais ce n’est pas tout : la situation locale en Australie inquiète désormais. Après avoir été les premiers à relever leur taux de façon assez surprenante du fait de la bonne tenue de leur croissance économique — tirée par la Chine, les matières premières et un plan de travaux publics et d’infrastructures –, l’Australie pourrait subir un revers inattendu.

▪ L’horizon s’assombrit…
– D’un côté, la Chine, qui veut éviter la surchauffe économique, devrait être moins gourmande en matières premières.
– A l’inverse, en cas d’éclatement de la bulle sur les matières premières, la baisse des prix serait un véritable coup de frein aux entrées d’argent pour le gouvernement australien, sans parler des dégâts pour l’emploi fortement corrélé au secteur minier.

▪ AUD/USD : essoufflement avant la crise cardiaque ?
D’un point de vue technique, les signaux se cumulent pour annoncer un retournement.

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Alors que la paire plafonnait depuis des mois, les cours sont à présent entrés dans une phase de contraction illustrée par la baisse de la volatilité.

Enfin, la rupture de la moyenne mobile à 100 jours et le test en cours sur la moyenne à 200 jours me poussent à anticiper l’extension de la baisse, qui pourrait être d’une ampleur exceptionnelle.

A titre d’exemple, les abonnés FxProfitTrader se sont positionnés la semaine dernière sur l’EUR/AUD et ont cumulé plus de 500 pips de gains, ce qui est très significatif.

[Jérôme Revillier est issu de l’industrie spatiale européenne. Passionné de finance, autodidacte, il a passé plusieurs années à chercher un marché de référence, pour finalement se spécialiser sur le Forex. Cette autoformation financière et son expérience technique lui permet de trouver toujours des opportunités originales et parfois à contre-courant de la pensée de la sphère financière. Quelques traders privilégiés suivent ses recommandations quotidiennes dans le cadre du service FxProfitTrader.]

Première parution dans l’Edito Matières Premières et Devises le 18/03/2011.

 

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(©) Les Publications Agora France, 2002-2011

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