La Chronique Agora

Rien ne se perd, rien ne se crée, sauf pour certains

▪ "Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme", comme le disait un célèbre physicien dont je ne me souviens absolument plus du nom.

A l’évidence, cette maxime est vraie… sauf pour les devises fiduciaires. Des dollars, des euros, des yens ou des dollars zimbabwéens : toutes ces monnaies peuvent être créées simplement en appuyant sur le bouton "marche/arrêt" de la planche à billets — à partir de rien (sinon d’un morceau de papier ne correspondant en rien à la valeur qu’il est censé représenté).

Et, comme le dit souvent Bill, avec un tel outil à leur disposition, la tentation est trop forte pour les autorités : elles en usent d’abord avec prudence… puis perdent toute mesure. De l’enivrant "effet de richesse" aux nécessités électorales en passant par des problèmes économiques structurels, les raisons ne manquent pas d’imprimer de l’argent.

Ce sont les conséquences qui sont un peu plus fâcheuses, comme nous l’expliquions jeudi dernier :

"La masse monétaire américaine a grimpé de 1 300% depuis 1970. Et maintenant que l’économie corrige, les autorités pensent pouvoir corriger le problème avec la chose même qu’on trouve à l’origine d’une bonne partie des problèmes : plus de dollars", écrivait Bill.

"Selon le Financial Times, Ben Bernanke hésite. ‘Bernanke envisage une deuxième vague d’assouplissement quantitatif pour maintenir les Etats-Unis à flot’."

"Voilà ! Voilà la solution ! Inonder l’économie de dollars !"

Et Bill d’évoquer ce que l’histoire retiendra peut-être de notre période d’inflation effrénée, dans 50 ans :

"Puis l’enfer se déchaîna. Tout à coup, les gens perdirent foi dans le dollar. Ils se précipitèrent pour essayer de s’en débarrasser. Ils achetèrent des maisons, des voitures, des actions, du papier-toilette — tout et n’importe quoi. Surtout, ils achetèrent de l’or. Lorsqu’ils pouvaient en obtenir. Le prix passa à 5 000 $ l’once…"

Mais en attendant l’hyper-inflation et ses conséquences désastreuses, un autre conflit surgit pour nos monnaies papier : les autres pays ne voient jamais d’un bon oeil un gouvernement "laisser filer" sa monnaie pour gagner un avantage compétitif et/ou réduire sa dette extérieure à néant.

Philippe Béchade abordait le sujet cette semaine : "la thématique de la guerre des devises a cessé d’être un concept abstrait", disait-il. "Le Congrès américain vient en effet de voter une loi qui permet de surtaxer les produits exportés par un pays qui ‘manipule sa devise’. On ne saurait désigner plus explicitement la Chine sans la nommer expressément…"

Le problème, c’est que désormais, le pouvoir est en train de passer d’Ouest en Est. Et face aux menaces et protestations verbales des Etats-Unis, l’empire du Milieu peut rétorquer de manière bel et bien concrète :

"Pékin a protesté pour la forme mais elle dispose d’un moyen bien plus efficace de faire valoir son point de vue et manifester sa désapprobation", explique Philippe. "Il lui suffit de profiter des 10% gagnés par Wall Street pour engranger quelques bénéfices de façon un peu trop enthousiaste… et d’attendre que la Maison Blanche sollicite un temps mort lorsque les indices américains auront reperdu 7% ou 8% en l’espace de quelques séances !"

Attendez-vous à d’intéressants rebondissements sur le marché des changes dans les prochains mois, cher lecteur…

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Meilleures salutations,

Françoise Garteiser
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