La Chronique Agora

Richard Russell, RIP

▪ Richard Russell est décédé ce lundi. Il était l’auteur de la Dow Theory Letter et la source de nombreuses "remarques de vétérans" que nous citons depuis 15 ans.

Richard était partisan de la "Théorie de Dow". Le principe de base tel que nous le comprenons est le suivant : les marchés suivent des tendances longues et profondes… du sommet vers le plancher… de cours très élevés à des cours très bon marché… et retour. La Tendance Primaire, c’est ainsi qu’il appelait cela. Le but était de toujours se trouver du bon côté. Il avait même un indicateur personnalisé — le PTI — dont il disait qu’il était plus intelligent que lui.

Cela semblait relativement aisé. On essaie d’identifier la tendance primaire… et on s’y tient, à l’achat ou à la vente, jusqu’à ce qu’elle ait atteint son point culminant.

Nous avons toujours admiré l’instinct boursier de Russell

Nous avions quelques doutes, en ce qui nous concerne, sur l’efficacité prédictive de cette théorie, mais nous avons toujours admiré l’instinct boursier de Russell. Le "vétéran" en lui avait toujours une idée utile : une comparaison avec une situation de marché dans les années 50… un souvenir de sa carrière de trader dans les années 70… une chose qu’un grand investisseur lui avait dite dans les années 90… Autant de choses qui faisaient que les Dow Theory Letters valaient toujours la peine d’être lues.

Et puis il y avait les récits de guerre. Plus tard dans sa vie, il se rappelait de sa carrière de pilote de chasse durant la Deuxième Guerre mondiale. Il avait accompli des dizaines de missions en Allemagne et en Italie. Il vivait dans la terreur d’être abattu. En tant que juif, il se disait que même s’il survivait au crash, il aurait de gros problèmes. Et plus il faisait de vols, plus les probabilités de ne pas revenir augmentaient.

Une fois terminée la guerre en Europe, l’unité de Russell se prépara à attaquer le Japon. Ayant eu la chance de survivre en Europe, il était certain de ne jamais revenir vivant du Japon. Il se rappelait souvent son soulagement lorsque Truman avait largué la bombe atomique sur Hiroshima et Nagasaki, mettant fin à la guerre.

Russell était un penseur. Il réfléchissait à la politique. A l’art. A la musique (il adorait le jazz… et dormait avec sa radio allumée sur une station de jazz). Il nous distrayait et nous informait tous avec ses réflexions et ses souvenirs.

Mais il était surtout obsédé par les marchés. Son enthousiasme, ses connaissances et son expérience étaient visibles dans ses écrits quotidiens, qu’il continués jusqu’à ses 91 ans.

Richard, vous nous manquerez. RIP.

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