« Tout peut attendre, mais pas l’agriculture ».
Cette phrase n’a pas été prononcée par un agriculteur de la Beauce, ni par un éleveur du Midwest, mais par un Indien, en 1948. Il s’agissait de Jawaharlal Nehru, le Premier ministre indien et père de l’indépendance indienne. La population indienne était alors sur le point de tripler en un demi-siècle. La question de l’alimentation était ainsi vitale pour la survie de la nation.
Dès les années 1960, un risque de famine menaça le sous-continent indien. L’Inde réussit finalement à nourrir cette population grâce à un doublement de sa production agricole, notamment de blé et de riz.
Ce succès porte un nom : la « révolution verte ». Elle seule permit de nourrir la population, et ainsi d’éviter une explosion sociale. L’agriculture était devenue le nouvel opium du peuple.
▪ L’agriculture retrouve son rôle stratégique en 2007
Aujourd’hui, la raréfaction des terres agricoles et la poursuite de la hausse de la population mondiale ont redonné des sueurs froides à de nombreux pays. Un premier coup de chaud sur les prix en 2007 et 2008 a provoqué les dramatiques émeutes de la faim. Depuis lors, la course à la productivité a repris de plus belle. Nous avons cruellement besoin d’une nouvelle révolution verte pour éviter des explosions de violences.
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Cependant, notre situation reste différente des années 1960. Aujourd’hui, nous disposons de davantage de technologies. C’est elle qui nous nourrira. Voici mon conseil pour profiter du boom technologique de l’agriculture.
▪ Qu’est-ce qu’une « révolution verte » ?
Une révolution verte consiste à améliorer les rendements d’une terre par divers moyens. L’objectif est de réussir à produire plus avec autant de terre, voire moins.
Ainsi les révolutions vertes des années 1950 et 1960, aux Etats-Unis, au Mexique et surtout en Inde, se distinguèrent par :
– le choix de semences hyper-productives ;
– l’utilisation d’engrais ;
– l’irrigation des campagnes ;
– l’électrification des campagnes.
En Inde, le succès fut tel que cette politique essaima dans l’ensemble des pays asiatiques. On retrouva rapidement la variété de riz hyper-productive sur l’ensemble du continent asiatique.
Ainsi, dans les années 1980, des pays qui étaient dépendants depuis des décennies sont devenus auto-suffisants. Ce fut le cas notamment en Asie du sud-est, avec l’Indonésie et les Philippines. Le Vietnam est même devenu un important exportateur de sucre.
▪ Pourquoi une révolution verte aujourd’hui ?
L’agriculture internationale n’a plus le choix, elle va devoir encore évoluer profondément dans les années à venir.
J’ai consacré le dernier numéro de Matières à Profits à la prochaine révolution verte. Vous y retrouverez les raisons profondes pour lesquelles le marché évoluera, et surtout comment en profiter — il suffit de cliquer !
Dans les pays émergents d’abord, la transition démographique, c’est-à-dire la phase où la population nationale augmente fortement, ne devrait s’achever qu’à l’horizon 2050. Ainsi la hausse de la population mondiale, qui atteindra neuf milliards en 2050, va soutenir la demande.
Surtout, l’émergence des classes moyennes à Jakarta, Pékin ou Bangalore, renforce la demande alimentaire. En effet, la hausse de la demande en viande nécessite en amont d’importantes quantités de maïs et de soja pour nourrir les animaux. Et cette tendance ne fait que débuter.
Par exemple, la Chine produit déjà le double de viande comparé aux Etats-Unis… pour une consommation par habitant moitié moins importante ! La Chine va devoir sérieusement faire monter en gamme son agriculture.
▪ Une révolution verte pour éviter une révolution rouge ?
Un autre argument plus inattendu profitera au développement d’une agriculture moderne, le risque politique.
Dans les années 1950, la révolution verte s’est concrétisée à l’origine pour rendre une majorité de pays auto-suffisants. L’ambition du camp occidental était d’éviter que les pays du Tiers-Monde, alors en forte croissance démographique, ne deviennent les « obligés » d’une autre puissance. On comprend l’importance de ce type de lien en pleine guerre froide.
A ce jour, les crises alimentaires ont secoué nombre de pays en 2007 et 2008. Et les liens entre la hausse des prix agricoles et les révolutions arabes, qui se sont produites quelques années après, restent encore à éclaircir.
Ainsi le lancement de nouvelles révolutions vertes au Moyen-Orient, en Asie, et à plus long terme en Afrique, renouerait avec les origines politiques de ces mouvements.
Première parution le 27/06/2012 dans l’Edito Matières Premières & Devises