La Chronique Agora

Retour en force des OPA, avec primes fracassantes à la clé

Entre chômage US et dette irlandaise, les marchés sont nerveux

Bonjour,

▪ LVMH s’offre Bulgari… et offre à la clé une prime de 40% pour les actionnaires du groupe italien.

Le Belge Solvay acquiert Rhodia : plus-value de 50% pour les actionnaires de notre ancien champion national.

Texas Instruments rachète National Semiconductor. C’est cette fois une prime de près de 80% qui vient garnir les poches des actionnaires.

Vous l’avez constaté, les opérations de fusions/acquisitions se multiplient ces dernières semaines. Pour les actionnaires des sociétés rachetées, cette période est synonyme de gains conséquents et rapides. Croyez-moi, ce n’est qu’un début. Il est encore temps d’en profiter !

▪ La tendance des fusions acquisitions va se poursuivre
Il y a plusieurs raisons à cela. Les multinationales se sont restructurées et sont pleines de cash. La crise des subprime a forcé les grands groupes à réduire leurs coûts drastiquement et à se restructurer. Aujourd’hui, la rentabilité de la plupart des géants n’a donc jamais été aussi importante. La question maintenant est : quelles solutions pour faire croître le chiffre d’affaires ?

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Investissez dans les Cobras !
Le potentiel des BRIC n’est plus celui qu’on croit — désormais, les profits potentiels se trouvent ailleurs. Où exactement ? Quelques éléments de réponse sont ici

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Deux possibilités :

– soit l’entreprise est exposée à la forte croissance des pays émergents. Dans ce cas la croissance organique est tirée par le dynamisme économique « local » ;

– soit l’entreprise est exposée aux économies occidentales (Europe/Etats-Unis) atones. Dans ce cas, elle n’a d’autre choix que de grossir par croissance externe. 

Nous avons ici notre premier argument pour expliquer l’engouement actuel pour les OPA.

▪ Les valorisations ne sont pas excessives
Le PER (Price Earning Ratio ou rapport cours sur bénéfice par action) du CAC 40 est d’un peu plus de 12 tandis que celui du S&P 500 dépasse les 15. Dit autrement, les valeurs du CAC 40 se payent 12 fois leurs bénéfices attendus. 15 fois pour les actions de l’indice élargi américain.

Ces deux chiffres restent inférieurs aux moyennes historiques. Par exemple, à titre de comparaison, le PER moyen du CAC 40 entre 1987 et 2008 ressort à plus de 20.

Les marchés actions restent donc relativement bon marché d’un point de vue historique. Dit autrement, il y a des affaires à faire.

Les taux longs remontent : c’est MAINTENANT qu’il faut agir
Mais ce n’est pas tout. Il existe un autre facteur qui explique la reprise des fusions-acquisitions en ce début d’année 2011 : la montée des taux longs.

Que se passe-t-il aujourd’hui ? Les taux d’intérêt qui étaient tombés au plus bas du fait de la crise sont en train de remonter en flèche. Cela veut dire qu’emprunter devient tous les jours un peu plus cher pour les entreprises

Comme vous le savez, dans la majorité des OPA, le prédateur rachète sa cible en partie avec des liquidités, en partie avec de l’emprunt. Donc plus le taux d’intérêt est bas, plus l’opération est rentable et relutive pour l’actionnaire… et voilà pourquoi vous voyez fleurir les OPA, fusions et acquisitions

En résumé : toutes les conditions sont donc réunies
Le contexte est donc aujourd’hui idéal pour les OPA. La question que vous vous posez désormais est de savoir sur quelles valeurs miser ? J’y travaille d’arrache-pied depuis maintenant plus d’un mois — car j’ai anticipé le mouvement actuellement en cours depuis février : restez à l’écoute pour tout savoir sur les conclusions de mes analyses… et les opportunités qu’elles offrent !

[Mathieu Lebrun est spécialiste de l’analyse technique et du trading. Il a commencé sa carrière chez Fortis Banque, avant d’intégrer la table de négociations sur devises au sein de la salle des marchés du groupe Natexis Banques Populaires. Aujourd’hui, il est aux commandes du service Agora CFD… et le moins qu’on puisse dire, c’est que sa technique de « l’onde de choc » donne de vrais résultats : depuis le début de l’année, ceux qui ont suivi ses conseils ont pu enregistrer 182% de performance cumulée, 75% de positions gagnantes, avec des gains de l’ordre de 30,5%, 21,2%, 20,7%, 42,6%en moins de deux séances à chaque fois ! Tout est expliqué ici…]

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La technologie vieille de 27 ans qui pourrait renverser les géants de l’informatique

Patrick Cox

Par le passé, j’ai souvent évoqué la bataille qui fait rage entre Microsoft et Google. Toutefois, cette bataille est en réalité la conséquence d’une autre tension fondamentale au sein du secteur des technologies de l’information (IT).

Je parle ici du débat de l’open source par rapport au système d’exploitation propriétaire. Ce débat est tout d’un coup devenu d’autant plus important que nous assistons à la fin d’une autre ère de l’informatique.

En particulier, l’ordinateur portable, qui a détruit le poste fixe, est à son tour détruit par les terminaux mobiles — à la fois les tablettes tactiles et les téléphones. Une des plus importantes conséquences de cette destruction créatrice est le remplacement des adresses e-mail par des numéros de téléphone. Les textos sont déjà beaucoup plus importants en termes de volume que les e-mails. Bientôt, le SMS surpassera l’e-mail en termes d’utilité. Puis il supplantera une bonne fois pour toutes le bon vieil e-mail.

A présent que plusieurs gagnants sont apparus dans l’espace mobile, il s’agit de bien comprendre les enjeux de cette bataille. Car non seulement elle relancera la course des logiciels, mais elle créera également de grands gagnants dans toute une gamme de domaines des mobiles, des services aux fabricants de composants et aux éditeurs d’applications. Il y aura également de grands perdants lorsque la prochaine grande vague de destruction créatrice balayera les technologies de l’information.

▪ Grosso modo, la technologie SMS (Short Message Service) est née d’une technologie créée il y a 27 ans utilisée pour transmettre des messages textuels courts à des appareils radio comme les pagers et les combinés téléphoniques. La technologie SMS utilise une partie sous-utilisée et très petite du protocole de signalisation utilisée pour contrôler le trafic du téléphone standard. Au début des années 1980, cela fut identifié comme un objectif à atteindre, en grande partie parce qu’il permettrait des communications d’urgence lorsque les capacités vocales normales ne fonctionnaient pas convenablement. La véritable application SMS fut développée en 1984 grâce à une collaboration franco-allemande, en particulier par Bernard Ghillebaert et Friedhelm Hillebrand.

Le génie de cette innovation était que les messages texte pouvaient être intégrés dans les formats de signalisation existants, exploitant ainsi des largeurs de bande inutilisées sans coût supplémentaire. Toutefois, la nature de cet ajout signifiait que les textes étaient extrêmement limités en termes de taille. Pour mettre en oeuvre la technologie SMS il suffisait simplement que les appareils mobiles existants améliorent leur logiciel pour reconnaître et afficher des données texte SMS. A partir de ce moment, les capacités de messagerie SMS ont été construites dans tous les terminaux mobiles et les réseaux.

Il fallait également un nouveau service réseau pour acheminer les messages SMS : les centres de service SMS. Une fois tout cela mis en place, la messagerie SMS fut rendue possible mais peu utilisée. Pendent plus de deux décennies, ce fut une capacité largement inappliquée. Toutefois, un beau jour, les adolescents tombèrent dessus. Aujourd’hui, c’est l’application de données la plus utilisée de l’histoire.

Le texte est, sans conteste, l’application dominatrice de notre époque. Au premier abord, le SMS apparaît n’être qu’une technologie simple, voire primitive. Pour cette raison, à mon avis, les grands acteurs comme Google et Microsoft ont totalement sous-estimé son potentiel et l’ont ignorée. Comme ils l’apprendront à leurs dépens, ce fut une grosse erreur.

Le fait d’être des sociétés technologiques agitatrices couronnées de succès semble aveugler ces entreprises face aux menaces les plus simples et les plus évidentes à leur hégémonie. Les grands acteurs recherchaient une nouvelle technologie futuriste et qui fasse du bruit afin de la racheter entièrement et de la contrôler.

Résultat : le SMS — un protocole téléphone vers radio technologiquement simple — menace aujourd’hui de renverser les géants assis sur le magot des technologies de l’information. C’est vrai, ce sont les nouvelles avancées technologiques qui rendent les SMS si utiles aujourd’hui. Cependant, la simplicité même des SMS en fait une technologie massivement bouleversante. Jusqu’à quel point ?

On compte plus de 4,2 milliards d’utilisateurs de SMS, ce qui représente plus de 60% de la population de la planète. Moins de la moitié ont un accès Internet. L’année dernière, l’industrie des SMS a augmenté de près de 25% et certains analystes prévoient que la taille de l’industrie sera multipliée par cinq. Déjà, le SMS a remplacé l’e-mail comme l’application dominatrice.

En termes de volume, le SMS est sans égal. Le trafic Internet représente à peine un tiers de celui des SMS. Les nouveaux services SMS tarifés dépassent déjà les abonnements presse quotidiens. A l’échelle internationale, les services bancaires sont en train de passer rapidement à des plates-formes SMS. La Suède et la Norvège possèdent à présent des services bancaires SMS entièrement fonctionnels. D’autres pays, comme l’Estonie, remplacent les appareils à pièces et à billets par des services basés sur SMS.

▪ Les applications potentielles de la technologie SMS sont très vastes. Nous sommes aujourd’hui au même stade concernant les SMS que nous l’étions avec l’Internet lorsque la plupart des gens considéraient le Web comme une diversion amusante mais sans intérêt. Quelques personnes ne l’ont pas vu de cet oeil, y compris Larry Page et Sergey Brin chez Google. D’autres n’ont saisi le potentiel que lorsqu’il était trop tard pour se tailler une part importante dans le business (on parle entre autres d’hommes aussi intelligents que Bill Gates).

En coulisses, les développeurs qui comprennent ce qui est en train de se passer reproduisent la course frénétique au succès à laquelle j’ai assisté dans la Silicon Valley aux premiers jours d’Internet. C’est incroyablement grisant. Cette industrie va être un important moteur dans la création de nouveaux emplois.

Une autre raison pour laquelle certains n’ont pas compris l’importance de la messagerie SMS est qu’on supposait que quelque chose de plus brillant viendrait et remplacerait les SMS. Une fois que tout le monde possèdera son téléphone avec interface Internet, pensait-on, les SMS disparaîtraient.

Cela n’aura pas lieu et ce pour plusieurs raisons. L’une d’entre elles est que nous avons besoin d’une compatibilité ascendante. Les plus jeunes utilisateurs ont tendance à avoir des téléphones portables simples, sans accès Internet, c’est pourquoi nous avons un unique protocole qui puisse être utilisé par tout le monde. Toutefois, encore plus important, les appareils mobiles accordent beaucoup d’importance à la durée de vie de la batterie et au poids. Le SMS est efficient. Il réduit radicalement les besoins en énergie. Cela permet d’avoir des puces plus petites et une plus longue vie de batterie, ce qui est essentiel pour les ordinateurs portables et les téléphones mobiles. En fait, il va y avoir une accélération rapide dans l’adoption de Smartphones très bientôt. C’est parce que l’Android OS a pratiquement gagné la bataille technologique des bandes. Cela deviendra le standard.

Microsoft a été battu dans l’espace mobile et son système d’exploitation propriétaire disparaît rapidement. Nokia a fabriqué une série de loupés également et perd aujourd’hui l’espace des OS pour mobiles qu’il semblait autrefois devoir posséder pour toujours. Pour les investisseurs dans les technologies transformationnelles, ce sont là des informations extraordinaires. Les opportunités sont énormes… et elles se présentent en ce moment même.
[NDLR : Pour profiter de telles opportunités — et de toutes les autres que Patrick détecte jour après jour –, il suffit de continuer votre lecture. Et n’oubliez pas : lorsqu’on révolutionne tout un secteur… des plus-values spectaculaires peuvent être à la clé pour les investisseurs qui se sont positionnés au bon moment !]

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Comment ça ?

Tout est expliqué ici

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Entre chômage US et dette irlandaise, les marchés sont nerveux

Françoise Garteiser

 

▪ Les sujets d’inquiétude se multiplient sur les marchés. La tension grimpe… et si j’osais marcher sur les plates-bandes de Bill Bonner, je dirais qu’il est temps de ressortir le drapeau d’Alerte au Krach, tant le temps semble virer au sombre ces dernières séances.

Ce qui me fait froncer les sourcils d’un air soucieux devant mon écran ce matin, c’est que partout, il y a de mauvaises nouvelles. Dette souveraine en Europe, surchauffe en Chine, refroidissement aux Etats-Unis… QE bientôt terminé pour la Fed, hausse des taux pour la BCE… Difficile d’accrocher une hausse solide des cours à de tels éléments.

▪ Prenons les choses dans l’ordre. Côté européen, l’Irlande a vu sa note dégradée une nouvelle fois par l’agence Moody’s. Elle se retrouve au niveau le plus bas pour les emprunteurs fiables… avec le risque très net de se voir encore rétrogradée, et donc de passer dans une catégorie jugée plus dangereuse.

« La décision de Moody’s intervient […] au lendemain d’une nouvelle révision à la baisse des prévisions de croissance de la Banque centrale d’Irlande, ramenées à 0,9% pour 2011 et 2,2% pour 2012, en raison notamment de l’impact sur la consommation du dernier plan de rigueur gouvernemental », précise Les Echos. « L’agence souligne également que les ‘stress tests’ récemment conduits sur les banques vont conduire à un renchérissement du coût du sauvetage du système financier irlandais pour l’Etat — qui, avec une facture de 70 milliards d’euros, est déjà l’un des plus coûteux de l’histoire — et que ce facteur affecte négativement la note du pays ».

Grèce, Espagne, Portugal, Irlande : à qui le tour ensuite ? Il se murmure que la France serait une candidate passable à la dégradation…

En tout cas, les places européennes ont passé une mauvaise journée hier. Le CAC 40 est repassé sous les 4 000 après le répit de jeudi, terminant à 3 970,39 points, soit une chute de 0,89%. A Londres, le Footsie a abandonné 0,78%, tandis qu’à Francfort, le DAX reculait de 0,44%.

▪ Passons maintenant aux Etats-Unis : là-bas, le bal des trimestriels occupe un peu les investisseurs… mais sur la journée d’hier, ce sont surtout les chiffres de l’emploi que nous retenons — et ils n’ont rien de bon à dire.

Les inscriptions au chômage ont grimpé lors de la semaine du 9 avril — une hausse surprise, apparemment. Elles sont ressorties à 412 000, soit bien plus que les 385 000 enregistrées la semaine précédente… et surtout bien plus que les 380 000 attendues par le consensus.

De quoi là encore justifier une journée bien baissière ; cependant, les indices américains ont résisté, bouclant une séance sans vraie tendance. Le Dow Jones a grimpé de 0,12%, à 12 285 points, alors que le Nasdaq terminait sur une légère perte de 0,05%, à 2 760 points. Le S&P 500 de son côté ne bougeait pas d’un iota, à 1 315 points.

▪ Du côté des devises, l’euro ne sait plus très bien quel chemin prendre. Le dollar n’est toujours pas sûr, mais la monnaie unique voit peser sur elle de lourdes menaces — elle valait 1,4465 $ en tout début de journée, contre 1,4488 $ la veille au soir… et après avoir touché les 1,4520 $ en début de semaine.

Vous connaissez mon point de vue sur la question, cher lecteur : privilégiez la monnaie « réelle » — celle qui ne disparaîtra pas du jour au lendemain ! (Et qui, accessoirement, cotait 1 468 $ en fin de journée hier).

▪ Ah, un dernier mot, cher lecteur — de pure information : après Philippe Béchade (qui sera de retour la semaine prochaine), c’est au tour de Bill Bonner de prendre une semaine de vacances. Nous le retrouverons dans quelques jours… lorsqu’il sera descendu des hauteurs argentines !

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(©) Les Publications Agora France, 2002-2011

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