Des voix se font entendre à la BCE pour une suppression des mesures de relance actuelles. Considérant l’inflation et l’état du marché obligataire, l’heure du resserrement monétaire a-t-elle sonné en Europe également ?
Je ne crois pas au resserrement monétaire en Europe. Pour moi, c’est une posture visant à tromper l’opinion publique allemande. Un hommage du vice à la vertu ancienne, disparue.
Nous avons eu une remontée soudaine de ce thème cette semaine.
Premièrement, l’inflation dans la Zone euro a augmenté plus que prévu.
Ensuite, nous avons reçu des commentaires bellicistes de la part de décideurs de la Banque centrale européenne, Klaas Knot et Robert Holzman, qui ont plaidé pour la suppression progressive des mesures de relance.
Les rendements du Bund à dix ans ont dûment augmenté. La courbe des taux s’est immédiatement accentuée.
Parallèlement, les émissions obligataires devraient également reprendre après une accalmie estivale.
La balance penche
Knot et Holzman sont des faucons bien connus, donc d’une certaine manière leurs positions ne sont pas surprenantes. Cependant, le fait que l’inflation ait surpris et que les conditions financières se tendent fait quelque peu pencher la balance.
Chez ING, les stratèges ont souligné que même le vice-président le plus centriste de la BCE, Luis de Guindos, a déclaré qu’il s’attend à ce que les prix à la consommation continuent de monter et que la reprise continuera d’être « assez forte » – ce qui pourrait signifie que l’idée de réduire les achats d’actifs suit son chemin.
Nous avons vu une forte baisse des rendements obligataires de la Zone euro tout au long de l’été, donc la réaction brutale à présent n’est pas surprenante.
[NDLR : Retrouvez toutes les analyses de Bruno Bertez sur son blog en cliquant ici.]