▪ Il se passe (enfin) des choses pour les marchés actions. Ils baissent. Et pour l’or. Il grimpe.
Ce n’est bien entendu qu’une supposition… mais l’or et les actions prennent sans doute la direction qu’ils "devraient" prendre. Les actions semblent vouloir baisser et l’or semble vouloir grimper. Si c’est ce qu’ils veulent faire… qui sommes-nous pour nous y opposer ?
Mais aujourd’hui… nous jetons un coup d’oeil à l’immobilier US. Que veut-il faire ?
"La région de Miami est en plein boom", nous a dit un ami hier.
"Je suis à Key Biscayne. L’immobilier a grimpé de 20% environ l’an dernier dans mon quartier. On se croirait revenus aux jours d’avant-crise"…
"Tout le monde parle espagnol. Je pensais donc que les nouveaux venus viendraient de Colombie ou du Mexique. Pas du tout. Les plus gros acheteurs sont russes. Ensuite, il y a les Français. Je suppose que les Russes ont beaucoup d’argent. Et quand on compare à la France, tout est encore bon marché".
"Le troisième grand groupe d’acheteurs provient du Brésil. Ils semblent avoir beaucoup d’argent aussi".
"Les Argentins sont en quatrième place. Ils viennent à Miami parce qu’ils pensent que l’économie argentine se prépare à une crise. Ils ont probablement raison sur le sujet".
Les prix de l’immobilier américain font les gros titres. La pierre se sent pousser des ailes. Elle s’envole partout dans le pays.
▪ Le retour des beaux jours ?
A Miami, le marché est nourri par les étrangers. A Long Island, les plus gros acheteurs viennent de Wall Street. Le New York Times nous en dit plus :
"[…] Il n’y a pas signe plus certain du retour des habitudes de dépenses ayant caractérisé l’ère précédant la crise financière que la multiplication des affiches bleues ‘Farrell Building’ le long des paysages immaculés de la région des Hamptons, ainsi que celle des maisons à plusieurs millions de dollars qu’elles signalent. C’est un processus que certains appellent la ‘Farrellisation’, et ce n’est pas forcément positif".
"’Nous sommes plus occupés que jamais’, a déclaré Joe Farrell, président de Farrell Building […] Avec une clientèle composée en majeure partie de financiers de Wall Street, M. Farrell a plus de 20 nouvelles demeures en construction ou prêtes à être construite, ce qui fait de lui le plus gros constructeur de la région, et de loin. Il a des plans pour d’autres, dont nombre de maisons spéculatives — construites avant d’avoir des acheteurs".
Qu’est-ce que Robert Shiller pense de ce boom de l’immobilier ?
"L’immobilier est un marché de momentum", a-t-il déclaré à CNBC, "et pour l’instant, ce momentum est à la hausse". Mais "rien de tout cela n’est réel, le marché de l’immobilier est devenu très spéculatif. […] Pour l’acheteur de long terme, le fait que [les prix] grimpent maintenant ne signifie rien sur leur niveau lors de la revente".
Le Wall Street Journal, de son côté, explorait le sujet depuis un angle plus négatif.
Le retour des demeures géantes, rapporte-t-il, est nourri par des règles de crédit qui freinent les primo-accédants à la propriété.
Lesdits primo-accédants n’ont pas beaucoup d’argent. Les constructeurs bâtissent des maisons pour des acheteurs plus vieux et plus riches. Pourquoi ? Parce que c’est là qu’est l’argent.
▪ Même à Baltimore…
Le centre-ville de Baltimore, parallèlement, semble résister à la majeure partie des tendances immobilières. En termes réels, il est probablement à la baisse depuis 80 ans. Cependant, la ville semble n’avoir pas raté le coche cette fois-ci. Récemment, nous avons trouvé bien peu de bonnes affaires… et des acheteurs étonnamment solides.
Lorsque nous sommes arrivés à Baltimore après 18 ans en Europe, nous avons cherché un petit appartement au coeur de la ville. Nous l’avons acheté et l’avons rénové de fond en comble. Puis nous avons réalisé que nous avions besoin d’un appartement plus grand. Même si les enfants ont techniquement "quitté le nid", nous nous sommes rendu compte que le nid était en fait souvent bondé. Généralement, nous avons un ou deux enfants… plus quelques amis… en résidence.
De plus, nous n’étions pas fait pour la vie en appartement — pas à Baltimore. Notre immeuble avait un portier. Un syndic. Et beaucoup de voisins. Impossible d’être poli avec autant de gens à la fois !
Nous avons donc décidé de vendre l’appartement. Nous nous attendions à une perte — après avoir trop dépensé pour les travaux. Mais nous avons été surpris de voir un acheteur se présenter presque immédiatement… et prêt à payer un bon prix.
Une renaissance de l’immobilier à Baltimore. Difficile à croire.