Si toutes les petites choses qui ont permis à l’économie de fonctionner correctement pendant des siècles ne le permettent plus, c’est que quelque chose se met en travers du chemin…
Nous avons vu hier que le monde connaît actuellement un phénomène pratiquement inédit depuis 2 000 ans : des perturbations sur les chaînes d’approvisionnement.
La première explication est simple : l’économie s’est de plus en plus complexifiée, depuis quelques siècles, avec des réseaux mondiaux liant, d’un bout à l’autre, ceux qui extraient les matières premières aux consommateurs qui achètent des produits finis.
Au fil d’une complexité grandissante, la nécessité d’unités de mesure précises et honnêtes s’accroît également. Il importe peu, en réalité, que ces valeurs soient élevées ou basses… mais elles doivent être exactes.
Au micron, microradian, ou à la longueur de Planck près… un groupe doit forger ses composants à la dimension précise qui rentrera dans les modèles d’un autre.
Il doit savoir précisément combien il peut se permettre de dépenser pour les fabriquer… ainsi que quand et où, précisément, ils doivent être livrés.
La moindre minuscule pièce aux dimensions faussées d’une fraction de millimètre… n’ayant pas les bonnes spécifications… livrée au mauvais endroit le mauvais jour et au mauvais coût… et c’est le désastre !
Les flux tendus
La monnaie fait partie des innovations grâce auxquelles l’économie moderne a pu exister. Il était inutile de connaître l’individu à qui l’on achetait quelque chose, ni même de parler sa langue. Il suffisait de savoir ce qu’il faisait et à quel prix.
Le système de gestion de stock « à flux tendu » est une innovation plus récente. Au lieu de conserver les choses sous la main, il est devenu moins cher de les faire livrer au moment où elles étaient nécessaires. Cela a rendu le processus moins coûteux et plus fluide… mais également plus fragile.
Il est surprenant que cela ait fonctionné si bien. Cependant, en général, les gens pouvaient se fier les uns aux autres pour réaliser des composants conformes à leurs spécifications et les livrer à temps.
Ensuite, l’Etat est intervenu.
L’interférence de l’Etat
D’abord, par l’intermédiaire des banques centrales, il a trafiqué la monnaie. Le dollar a déjà perdu 98% de sa valeur au cours des 100 dernières années… Et l’inflation augmente. À mesure que le dollar s’affaiblit, il est de plus en plus difficile de réaliser des projections sur le long terme.
Ensuite, il a détruit les taux d’intérêt. Le commerce mondial fonctionne sur la base de crédits et de débits à satisfaire plus tard. Mais on ne sait pas ce qu’ils valent, à moins d’avoir un taux d’intérêt précis.
Dans ce contexte de taux réels négatifs (corrigés de l’inflation) que nous vivons depuis près de 12 ans, le moindre calcul n’est qu’un assortiment de suppositions.
Et ensuite, il y a eu les tarifs douaniers instaurés par l’Etat, les restrictions commerciales, et les sanctions, qui ont encore plus compliqué la situation. Eux-mêmes suivis par le confinement, la fermeture des frontières, l’obligation du port du masque et de distanciation sociale.
Les usines ont fermé. Les salariés sont restés chez eux.
Et ensuite… Faute d’un fer, le cheval est perdu. Faute de cheval, le cavalier est perdu. Faute d’un cavalier, la bataille est perdue. Et faute de bataille… toute la chaîne d’approvisionnement… est foutue.
Le coup final
Et comme si cela ne suffisait pas… l’Etat a stimulé la demande en distribuant de l’argent falsifié.
Grâce aux chèques de stimulus et indemnités de chômage, les commandes se sont mises à pleuvoir et les ventes ont augmenté.
Mais les stocks existants n’ont pas permis de les satisfaire. Les fournisseurs n’ont pas pu les honorer et les transporteurs n’ont pas pu les expédier.
La chaîne d’approvisionnement s’est écroulée.
Mais, grâce au Ciel, l’Etat est sur le coup !