La Chronique Agora

Trois questions que nous aimerions (enfin) voir posées à Emmanuel Macron et Marine Le Pen

Macron Le Pen

-1- Réduction du nombre des élus locaux et parlementaires

Avec un élu pour 108 habitants en France contre un élu pour 2 698 habitants en Allemagne – une république fédérale accordant une importante autonomie à ses länder – notre pays a une classe politique pléthorique.

« Une réduction du nombre d’élus, députés et sénateurs, c’est souhaitable mais… que fait-on de nos plus de 645 000 élus locaux ? »

La France compte un total de 925 parlementaires, dont 577 députés et 348 sénateurs. Au premier tour :

– François Fillon souhaitait ramener le nombre de députés à 400 et de sénateurs à 200 ;

– Emmanuel Macron proposait une réduction d’environ un tiers des parlementaires. Ce qui aboutirait à un nombre de parlementaires conservés, à peine supérieur à celui proposé par le candidat LR.

– Marine Le Pen, du Front National, est plus drastique dans la réduction des députés qu’elle indiquait vouloir diminuer à 300 pour les députés et à 200 pour les sénateurs.

Comparatif du nombre de parlementaires dans 10 pays

Réduire le nombre d’élus nationaux, c’est s’attaquer à la partie émergée de l’iceberg. La question des élus locaux reste entière.

-2- Le financement des syndicats

« Que ferez-vous concernant le financement des syndicats ? »

Avec moins de 8% de syndiqués et même moins de 5% dans le privé, la question de la faible représentativité des syndicats par rapport à leur influence se pose réellement. Plus de 80% de leur financement proviennent de nos impôts sans qu’ils nous représentent.

Taux de syndicalisation dans la population active dans huit pays d’Europe

L’iFRAP, think tank libéral, dénonce depuis plus d’une décennie le mode de financement opaque des syndicats. « Nos syndicats, tous les rapports le montrent, sont financés à plus de 80% par des fonds publics […]. Une règle simple consisterait à financer les syndicats par le biais des cotisations de leurs adhérents, au moins à hauteur de 50%. C’est déjà le cas dans de nombreux pays européens… » écrivait le directeur de la fondation, Agnès Verdier-Molinié, en décembre 2011.

Le pouvoir de blocage du pays par ces syndicats non représentatifs est indéniable mais nul candidat n’oserait donc toucher aux privilèges de la caste syndicale. Pourquoi pas un référendum ?

-3- Changer la vision de Bercy

« Comment mettre nos impôts au service de la création d’entreprises et donc d’emplois marchands ? »

Les emplois du secteur marchand sont les véritables créateurs de richesses d’un pays. A l’inverse, les solutions visant à augmenter les emplois publics, générateurs de dépenses publiques inévitables, sont une ineptie. Passé 36% de dépenses public rapportées au PIB, les politiques publiques freinent la croissance au lieu de la stimuler, comme le démontre un récent rapport de l’OCDE. En France nous en sommes à 57,5% !

Les entreprises nouvelles sont les premiers viviers de la création d’emplois marchands, c’est donc une politique favorable à la création d’entreprise et à l’allégement de leurs charges qui permettrait d’inverser la courbe du chômage.

La fiscalité à l’égard des PME de moins de 250 salariés est punitive : plus de la moitié des prélèvements obligatoires est supportée par ces dernières, l’autre moitié l’étant par les entreprises de taille supérieure.

Le taux normal de l’impôt sur les sociétés dans notre pays est de 33 1/3%. La fiscalité des entreprises en France est l’une des plus élevées de l’Union européenne, ce qui nuit à l’investissement.

Taxation des entreprises par pays de l’UE en 2016

La réduction de l’impôt sur les sociétés à 28% pour 2020 prévue par l’actuel gouvernement est insuffisante, et les plafonds de chiffres d’affaire prévus pour les taux réduits des TPE trop peu ambitieux.
[NDLR : Les grandes valeurs du CAC 40 vont profiter de la politique de Macron. Il n’est pas trop tard pour glisser ces trois sociétés dans votre PEA ! Lesquelles ? Cliquez ici.]

Ces trois questions s’attaquent à des privilèges de castes — celles des élus, des syndicats et des employés de grandes entreprises. Ces castes s’opposent à la remise en cause de modèles qui ont échoués et à l’imitation des modèles qui réussissent chez nos voisins.

Voilà pourquoi, une fois encore, ces questions n’ont pas été posées par des médias complaisants au premier tour.

Nous espérons que ce soit le cas au second tour.

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