▪ Mais bon sang de bonsoir, qu’est-ce que les marchés ont dans la tête ?!
Nous avions pu espérer un sursaut de bon sens mercredi avec la petite panique qui a accueilli l’annonce d’un déficit grec plus profond que prévu, ainsi que la dégradation des notes portugaise et espagnole… mais non.
Hier, les marchés ont regagné quasiment tout le terrain perdu — et pourquoi ? La Grèce a trouvé une mine d’or sur son territoire ? Des études géologiques inédites prouvent que le Portugal et l’Espagne reposent au-dessus du plus grand gisement de pétrole au monde ?
Non. Les Grecs se sont juste engagés à mieux faire, et les autorités ont confirmé qu’elles allaient faire ce qu’elles font depuis 2001 ou à peu près : ouvrir les vannes, et noyer le problème de dette par encore plus de dette.
Et je répète : avec quel argent ? Est-ce que personne ne se rend compte que ça n’est que reculer pour mieux sauter ? La Grèce est un petit pays, elle a des "grands frères" vers qui se tourner… Mais les grands frères en question ne sont pas exactement en bonne santé, eux non plus. Lorsque l’Espagne et le Portugal se seront joints au choeur des ruinés, pourront-ils encore les renflouer ?
Et quand les grands pays auront achevé de se mettre sur la paille… vers qui se tourneront-ils ? Une fois encore, c’est le court terme le plus aveugle qui prévaut. Peu importe les catastrophes de demain. La dette qui s’alourdit, les caisses qui se vident, les générations suivantes qui paieront, on s’en fiche ! Le CAC 40 à 4 500 avant l’été, ça c’est important !
▪ Ledit CAC 40 a donc repris 1,42%, terminant la séance d’hier à 3 840,62 points. Le Footsie a grimpé de 0,56% à Londres, et le DAX de 1,05% à Francfort.
Aux Etats-Unis, où la Fed s’est montrée optimiste sur l’économie américaine (en plus de maintenir le taux directeur au plus bas), même son de cloche triomphant : le Dow Jones a avancé de 1,1%, à 11 167,32 points… le S&P 500 s’est adjugé 1,29% à 1 206,78 points… et enfin le Nasdaq Composite a grimpé de 1,63% à 2 511,92 points.
Sur les autres marchés, l’euro a — forcément — repris un peu d’entrain : son espérance de vie semble bien plus longue avec le plan de sauvetage de la Grèce… La monnaie unique est ainsi passée à 1,3237 $ (contre 1,3114 $ la veille, un plus bas d’un an).
Les indicateurs de peur — l’or et le VIX — ont chuté : le métal jaune a perdu 3,25 $ entre le premier et le deuxième fixing de Londres, tandis que l’indice de la volatilité du CBOE baissait de plus de 12%.
Rassurés, donc, les marchés. Pour longtemps ?