La Chronique Agora

Quelques faits de mauvais augure

▪ Revenons quelques instants sur la baisse qui a affecté les marchés mardi, et jetons un bref coup d’oeil sur quelques chiffres enregistrés ce jour-là :

– tous les grands indices boursiers américains étaient en baisse d’au moins 1%. Selon Bespoke Investment Group, la dernière fois que le S&P a ouvert en baisse à ce point était le 21 novembre ;
– l’or a chuté de 2%, à 1 671 $. L’argent métal est repassé sous la barre des 33 $ ;
– l’indice du dollar est revenu à son plus haut depuis trois semaines à 79,8 ; l’euro est retombé à 1,313 dollar.

Les médias financiers ont expliqué cette chute par… [attention, on secoue la boule magique]… la Grèce ! Oui, c’est cela ! Les détenteurs privés d’obligations grecques avaient jusqu’à jeudi pour décider s’ils vont accepter « volontairement » d’effacer 53,5% de la dette grecque.

Et peu importe si cette date nous pendait au nez depuis des semaines.

Néanmoins, le Financial Times ne s’en laisse pas conter : « mardi, il n’y avait guère de nouveaux catalyseurs pouvant expliquer ce sérieux revers du marché ».

Et si le marché avait eu un sixième sens, cette semaine… pressentant quelque chose de mauvais augure — et qui n’a pas disparu en dépit du rebond qui s’en est suivi mercredi et jeudi ?

▪ Regardons les faits…
Le sommet du G8 qui aura lieu au mois de mai ne se tiendra pas à Chicago comme initialement prévu mais dans le périmètre sécurisé de Camp David dans le Maryland. Ceux qui y sont impliqués sont trop bien élevés pour l’avouer mais nous pensons qu’ils ont peur des manifestants du mouvement Occupy.

Les méchants sont peut-être en fuite… mais ils sont de plus en plus effrontés. Dans un discours donné il y a quelques jours, le ministre américain de la Justice, Eric Holder, a justifié l’élimination de citoyens américains sans autre forme de procès, simplement sur la parole du président — qualifiant même cette pratique de « légale et constitutionnelle »… le plus sérieusement du monde.

Naturellement, il y a aussi la montée illogique vers une guerre avec l’Iran. Mardi, dans un encart publicitaire couvrant une page entière du Washington Post, huit anciens hauts-gradés de l’armée et du renseignement américains ont expliqué pourquoi c’était une mauvaise idée.

Qu’arrive-t-il lorsque les gars en uniforme doivent empêcher les types en costume-cravate de faire des bêtises ?

Hum…

Le problème avec l’époque que nous vivons, si vous êtes directeur de la Réserve fédérale, supposons, c’est que toute votre stratégie consistant à punir les épargnants en les obligeant à rechercher des gains des capitaux sur le marché des actions est remise en question.

« Une économie saine avec des rendements adéquats », a déclaré le président de la Fed Ben Bernanke devant le Congrès US la semaine dernière, « est le meilleur moyen de satisfaire les épargnants ». Plus précisément, on demandait à M. Bernanke ce que devrait faire un épargnant lorsqu’un bon du Trésor sur 10 ans rapporte moins de 2%.

« Clairement », observe Jim Nelson de Lifetime Income Report’s, « Bernanke croit que les baisses de revenus auxquels ont dû faire face les épargnants et les retraités sur leurs comptes-épargne, les certificats de dépôts de banques et les bons du Trésor US sont une bonne chose ».

« Ils feraient mieux de miser sur les actions en plein essor de toute façon ».

« Au contraire. Nous sommes prêt à parier qu’il y a plein de retraités et de gens proches de la retraite espérant qu’ils n’ont pas à acheter massivement Apple ou Facebook pour financer leurs belles années ».

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