La Chronique Agora

Quelle semaine !

▪ Eh bien… quelle semaine ! Entre Goldman Sachs, la Grèce, la Chine, l’euro… Votre correspondante ne savait plus où donner de la tête — et puis est arrivée la journée de jeudi !

A son échelle, cette séance mérite de rejoindre les grandes heures de la théorie du complot — aux côtés de "on n’a jamais marché sur la Lune, c’est un truquage du gouvernement américain", "les extra-terrestres ont déjà débarqué sur Terre, ils collaborent avec le FBI" et autres "Elvis est vivant, je l’ai vu au supermarché ce matin".

Sérieusement, cher lecteur : une panne mystérieuse sur Euronext en milieu de journée… puis la catastrophe sur les places américaines suite à… à quoi, au fait ? Une erreur de Citigroup, un trader qui s’est trompé d’un zéro ?

Et hier matin dans les bureaux de la Chronique Agora, interruption totale et inexpliquée d’Internet à l’ouverture des marchés : "on" essaie de nous faire taire, c’est certain !

Je plaisante, cher lecteur, mais tout de même :

"Wall Street ne pourra plus faire l’économie d’une restructuration complète de l’architecture informatique, de l’encadrement technique des trading programs et du flash trading", conclut Philippe.

Plus grave : "tous les supports graphiques court ou moyen terme sont cassés. Ils ont ainsi libéré des forces baissières qu’il sera bien difficile de maîtriser, même en annulant des centaines de milliers de transactions jugées anormales".

Eh oui, quand ça ne passe plus… ça casse. Il y a une autre grande victime, dans tout ça — je veux parler de l’euro, bien entendu. Mais la baisse est-elle aussi catastrophique et incontrôlable qu’il y paraît ? Notre spécialiste du Forex, Jérôme Revillier, a son avis sur la question… parce que tout ce qui se passe en ce moment, il le prévoyait depuis un certain temps déjà :

"Je ne vais pas me gâcher le plaisir", déclarait-il il y a quelques jours dans Le Billet du Trader. "Cela fait plusieurs mois que j’anticipais une vague baissière sur la monnaie unique, au moment où tout les brillants économistes la voyaient revenir à 1,60 $. Ceux-là même qui aujourd’hui, annoncent le retour à la parité vers ses plus bas, voire l’explosion de la Zone euro. Il y a un mois, j’écrivais que la rupture des 1,35 accélérerait le mouvement baissier. Mon objectif à 1,2850 $ est toujours d’actualité".

Mais — car il y a toujours un mais… Jérôme n’est pas de l’avis général sur les conclusions de la crise grecque. Il est catégorique : "La Grèce ne fera pas défaut".

"Aussi difficile que cela puisse paraître", continue Jérôme, "les Etats européens, qui se satisfont tout à fait de la chute de l’euro et qui se plaisent à l’entretenir, ne laisseront pas tomber la Grèce. Une solution sera trouvée, les marchés se détendront et les sauveurs du monde auront repoussé le problème de quelques mois, années".

"Or si la monnaie unique conserve un vrai potentiel de baisse, il ne faut pas non plus croire qu’on reviendra à la parité. Ce serait bien mal connaître nos amis Américains qui ne voient pas d’un très bon oeil cette ‘appréciation’ du billet vert. Et je suis convaincu que cette crise viendra renforcer la cohésion de la Zone euro et sera finalement une bonne chose d’un point de vue politique".

Les faits lui donneront-ils raison ? Franchement, tout est possible. Les autorités économiques ont déjà accompli des exploits stupéfiants en défiant la logique économique la plus élémentaire… alors pourquoi pas ? Mais — comme le dit d’ailleurs Jérôme — je reste persuadée qu’il ne s’agira que de reculer pour mieux sauter.

Meilleures salutations,

Françoise Garteiser
La Chronique Agora

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile