La Chronique Agora

Que se passe-t-il avec l'emploi US ?

▪ Il neigeait quand nous avons quitté Baltimore. Le temps était mauvais…

La météo était bizarre, cette année. La Floride a vécu la vague de froid la plus sévère de son histoire.

Dans le sud de la Californie, les autoroutes ont été fermées à cause de la neige.

Les prévisionnistes prédisent le mois de janvier le plus froid depuis de nombreuses années aux Etats-Unis.

Et à Cancun, au Mexique, la température a atteint des plus bas record alors que les experts se demandaient comment mettre fin au réchauffement climatique.

▪ La première semaine de l’année a été calme. Les traders et les investisseurs sont revenus à leur bureau, lisant les journaux, essayant de comprendre ce qui est en train de se passer. Personne ne voulait paniquer avant de savoir à propos de quoi paniquer. Mais à part une belle chute de l’or en début de semaine dernière, il ne s’est pas passé grand’chose.

Les investisseurs semblaient en grande partie optimistes. La plupart pensaient qu’une reprise lente était vraiment en route. Mais les chiffres eux-mêmes étaient mitigés et embrouillés.

Jeudi dernier, par exemple, les chiffres de l’emploi américain étaient rapportés à la fois comme un triomphe et comme un revers de fortune.

De l’agence Associated Press :

"Washington (AP) — L’économie [américaine] a créé 103 000 emplois en décembre tandis que le taux de chômage chutait à 9,4% le mois dernier, son plus bas niveau en 19 mois".

Voilà qui semble de très bonnes nouvelles. Mais Bloomberg a donné un éclairage différent :

"L’économie américaine crée 103 000 emplois de moins que prévu. Les employeurs américains ont créé moins d’emplois que prévu en décembre et le taux de chômage a chuté, reflétant en partie une baisse de la main-d’oeuvre — le signe que la reprise du marché du travail mettra du temps à se mettre en place".

Hmm… les nouvelles ne sont pas si bonnes que ça, en fin de compte. Il s’avère que les employeurs privés ont créé 103 000 emplois le mois dernier aux Etats-Unis, tandis que le gouvernement en a supprimé 10 000. Mais ce n’est pas pour cette raison que le taux de chômage a baissé. L’article de l’AP nous en dit plus :

"… la croissance de l’emploi n’a pas atteint les espérances fondées sur une économie reprenant de la vigueur. Et la chute du chômage était due en partie au fait que les gens ont cessé de chercher du travail".

Où est la vérité ? Qu’est-ce qui se passe vraiment ? Les chiffres de l’emploi américain sont louches. L’an dernier, 1,1 million de nouveaux emplois ont été créés au total. Ce qui peut sembler pas mal — sauf quand on réalise que l’économie doit ajouter environ 120 000 emplois par mois — ou 1,4 million par an — simplement pour tenir le rythme de la croissance démographique.

Actuellement, on compte 130 millions d’Américains ayant un emploi. Si l’on en croit les autorités, 15 millions d’autres aimeraient avoir un emploi, mais ne peuvent en trouver. Cela porte la main-d’oeuvre totale à 145 millions.

Mais attendez : il y a 10 ans, la portion d’Américains voulant être employés dépassait de peu les 50% de la population. Cela ferait environ 160 millions aujourd’hui. Que s’est-il passé ? Trouve-t-on moins de gens voulant travailler aujourd’hui ? Ou bien y a-t-il en réalité moins d’emplois, et plus de gens au chômage, que ce que nous disent les chiffres officiels ?

Si l’on se base sur ces chiffres, le véritable recensement des chômeurs est probablement aux alentours des 30 millions, soit environ 18,5%.

La Grande correction se poursuit…

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