▪ Les Etats-Unis se consacrent entièrement à la dévalorisation de leur devise. Vous êtes-vous préparés ?
Il y a un risque à détenir des liquidités dans un environnement inflationniste — une situation qui se produit généralement quand les gouvernements créent de gros déficits fiscaux et gonflent l’émission d’argent. Cette pratique est généralement le fait des républiques bananières et autres empires sur le déclin… mais c’est ce qui arrive en ce moment même aux Etats-Unis.
La récession et la crise financière mondiale ont concentré l’attention sur les plans de relance du gouvernement. Ces plans visent principalement à augmenter les dépenses, en se basant sur le postulat que l’effet multiplicateur des dépenses sera supérieur à 1 – et donc que le PIB augmentera plus vite que les dépenses du gouvernement. Les plans de relance comprennent aussi généralement des réductions d’impôts, mises en place en partie pour relancer la demande des consommateurs (en augmentant les revenus disponibles) et en partie pour stimuler l’effort de travail, la production et l’investissement (en baissant les taux).
▪ Il n’est pas vraiment prouvé que le PIB réagisse aux dépenses supplémentaires du gouvernement et aux changements d’impôts… mais il existe une preuve concrète que ces politiques ont tendance à déclencher l’inflation.
Je suppose que même quelqu’un sans bon sens pourrait comprendre qu’une "devise forte" sur une longue période reflète un haut niveau de prospérité et de réussite économique, tandis qu’une devise faible de façon chronique est symptomatique de déséquilibres économiques, tels que le manque de compétitivité ou de surconsommation, résultant généralement d’un surplus d’argent et de crédit.
Je suppose également que même en ne voyageant jamais à l’étranger, on peut comprendre que si le dollar américain perd 50% de sa valeur face aux autres devises mondiales, cela signifie que les Etats-Unis sont 50% plus pauvres par rapport au reste du monde. (Enfin, ce n’est pas tout à fait correct, puisque les Etats-Unis ont des devises à l’étranger qui gagneraient en valeur en dollars américains.)
Qui plus est, les mouvements des prix des actions deviennent très volatiles et irréguliers dans les pays dont la devise est dévalorisée. A long terme, la dévalorisation de la monnaie ruine la performance de l’action. Alors qu’en 2007 le Dow Jones et le S&P 500 dépassaient leurs records précédents de 2 000 en dollars, ces indices n’ont pas réussi à atteindre de nouveaux records en euros. Et alors que l’économie américaine se développait en dollars américains entre 2001 et 2007, en euros, elle se contractait !
Même le S&P 500, qui a remonté de plus de 25% depuis le début de l’année, n’a fait que rester au niveau du prix de l’or. Et pendant les 10 dernières années, le S&P a traîné derrière les taux officiels d’inflation aux Etats-Unis… tout en traînant LOIN derrière l’euro et l’or. Depuis la fin 1999, le S&P 500 a délivré une performance totale après inflation de MOINS 25%.
▪ Malheureusement, les Etats-Unis ne sont pas le seul pays occupé à dévaloriser sa devise. Tout le monde fait pareil. A cause de la dévalorisation collective de toutes les devises papier par les banques centrales, il me semble évident que les métaux précieux et les entreprises minières vont maintenir leur pouvoir d’achat.
Dans les années 80, le dollar américain était une devise papier très forte comparé au peso mexicain. Aujourd’hui, il n’y a pas de devise qui soit aussi forte face au dollar américain que l’était le dollar américain face au peso dans les années 80 ! Les seules devises qui aient une chance d’être aussi fortes contre le dollar que l’était le dollar face au peso entre 1979 et 1988 sont les métaux précieux tels que l’or, l’argent, le platine et le palladium.
Je dois aussi ajouter que les métaux précieux pourraient augmenter même si le dollar remontait miraculeusement face aux devises étrangères pendant une longue période. Une telle force du dollar serait certainement le symptôme de problèmes économiques ou politiques terribles dans le monde, ce qui pourrait aussi être bénéfique aux métaux précieux.
▪ Les banques centrales et les experts semblent penser qu’ils ont évité la deuxième Grande Dépression, tout en ignorant le fait que de plus en plus de dettes entraînent de moins en moins de PIB et de moins en moins d’emplois.
Mais pour l’instant, le faible rendement des obligations à 10 ans est une corde de sécurité à laquelle tout le monde se raccroche. L’univers de l’investissement tient seulement parce qu’on peut encore avoir de l’argent pour pas cher – pas par la volonté d’un secteur privé coopératif, mais plutôt induit par un gouvernement américain qui distribue de l’argent gratuitement. Il n’y a que dans l’éprouvette d’une banque centrale qu’une idée aussi stupide a pu germer.
Les prêteurs privés comprennent la difficulté de faire des bénéfices quand on est forcé de prêter pour rien, alors le gouvernement se retrouve de plus en plus obligé de faire office de prêteur sans intérêts de dernier recours.
Dans l’absolu, si les banques centrales continuent ce processus suffisamment longtemps, c’est le dollar, et toute devise ou économie encore liée au dollar, qui va s’effondrer. Par conséquent, nous, investisseurs, nous retrouvons dans la situation difficile de devoir maintenir suffisamment de liquidités, mais pas trop, au cas où la valeur réelle de ces réserves en liquidités serait balayée par les politiciens et les banques centrales devenues folles.
D’où l’intérêt de posséder de l’or…