La Chronique Agora

Quand vous repositionner sur les actions ?

▪ Pauvre Obama. Le malheureux a perdu pied. Que peut-il faire ? Peu de gens comprennent ce qui se passe dans l’économie… et parmi eux, aucun ne travaille pour l’administration Obama, pour autant que nous puissions en juger. Le seul qui semblait un peu maîtriser son sujet était le conseiller Paul Volcker. Mais Volcker s’est fait éjecter par Larry Summers, un homme qui peut se vanter d’un long passé de mauvaises idées économiques.

Summers est un membre exemplaire d’un club très spécial — les économistes modernes. Jamais encore un groupe professionnel non-armé n’a causé tant de dommages à une société que Summers et ses collègues.

"Nous ne pouvons pas accepter — et nous n’accepterons pas — une limitation de vitesse à la croissance américaine", déclarait Summers dans un discours en 1995, rejetant l’idée d’une hausse des taux d’intérêt pour calmer la spéculation. En 2000, l’économie sans limitation de vitesse avait heurté un platane. Mais Summers n’a jamais compris où était le problème. Il était trop occupé à démolir une grande université. Il appliquait cette même philosophie de la "non-limitation de vitesse" à Harvard, où son programme de construction était si coûteux que l’université ne s’en remettra probablement jamais.

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Un gain de 114 euros le 10 décembre 2009 sur la paire livre/dollar…
Un gain de 102 euros le 16 décembre 2009 sur la paire euro/dollar…
Un gain de 166 euros le 17 décembre 2009 sur la paire dollar/franc suisse…
En tout, 26 gains sur 33 trades… soit 80% de réussite… et en misant seulement 2% d’un capital de 10 000 euros — soit 200 euros !

Prise de risque limitée, gains à répétition : qu’attendez-vous pour jouer le Forex avec nous ? Il suffit de suivre l’expert…

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Ben Bernanke, lui non plus, ne donne pas le moindre signe qu’il comprenne quoi que ce soit à ce qui arrive. Il maintient que les banques centrales modernes ne peuvent pas voir quand les économies entrent dans une période difficile. Mais lorsqu’elles le font… il sait exactement quoi faire pour rétablir la situation.

Quel étrange GPS est-ce là, cher lecteur ? Il n’a pas su nous dire où nous nous trouvions avant que nous tombions de la falaise… mais à présent, nous allons l’utiliser pour retrouver le chemin de la maison. Bonne chance !

Qui s’inquiète aujourd’hui, de toute façon ? Nous continuons notre bonhomme de chemin… convaincus que les problèmes sont derrière nous. La reprise est en cours, c’est ce que montrent les signes.

Mais attendez…

Le chômage américain est à un sommet de 26 ans, et continue de grimper…

Le crédit à la consommation vient de subir sa plus grande chute mensuelle… diminuant pour le dixième mois d’affilée.

Eh bien, quelle reprise !

▪ Mais le marché boursier ne semble pas s’en soucier. Ni même le remarquer. Les investisseurs semblent penser que les entreprises vont gagner beaucoup d’argent dans les années qui viennent. Comment ? Combien de choses peut-on vendre à des gens sans emploi ? Mais pour quelle autre raison les investisseurs seraient-ils prêts à payer une action 100 fois ses bénéfices ?

Les PER actuels font couler beaucoup d’encre. Les bénéfices se sont effondrés durant la dépression — pas les prix. Si on observe simplement les bénéfices actuels, on obtient un PER aux environs de 100. Cela signifie que les investisseurs paient 100 $ pour chaque dollar de bénéfice. S’ils veulent rentrer dans leurs frais — et que rien ne change par ailleurs — ça va prendre un siècle.

Mais on pense pourtant que les bénéfices vont grimper. Robert Shiller a donc utilisé une moyenne mobile à 10 ans pour calculer les bénéfices… les lissant à un niveau "normal". Même ainsi, dit-il, le S&P 500 est surévalué de 27% environ.

Bref, les actions sont chères. On peut donc se poser la question : que se passe–t-il ? Les investisseurs boursiers sont-ils vraiment aussi optimistes ?

A moins que le gouvernement fédéral ne manipule les cours ? Il dépense des milliers de milliards de dollars pour donner aux gens l’impression que les choses reviennent à la normale. Pourquoi ne pas dépenser quelques milliards de plus pour manipuler les cours ?

Nous n’en savons rien. Les autorités se sont montrées prêtes à faire n’importe quelle idiotie… mais de là à truquer les marchés ? Qui sait ?

Nous devons faire avec ce que nous avons. Et ce que nous avons, c’est un marché qui est soit manipulé… soit aveugle.

▪ Les actions ne pourraient valoir leurs prix actuels que si on était dans une récession normale. Mais si on vivait une récession normale, elle serait terminée, maintenant. Les actions grimperaient en anticipation de la prochaine phase de boom. Sauf que nous ne sommes pas dans une récession normale. Et elle n’a pas pris fin. On ne crée pas de nouveaux emplois. Le crédit à la consommation ne se développe pas. Et les seuls prix qui grimpent sont ceux qui font l’objet de spéculation.

La véritable raison pour laquelle les actions sont si chères (en partant du principe que le marché n’est pas truqué), c’est que nous sommes au début d’une dépression, non à la fin. Au début, les gens n’y croient pas tout à fait.

"Nous sommes en train de sortir d’une vilaine récession", déclarait un expert financier interrogé à la radio hier matin. "Et nous sommes tous heureux de mettre tout cela derrière nous dès que possible".

Les actions sont chères parce que les gens pensent qu’ils peuvent "mettre tout cela derrière eux". Ils ne peuvent imaginer que la récession dure cinq… 10… peut-être 15 ans encore. Pas plus qu’ils ne réalisent que l’économie américaine est handicapée de manière permanente… que les sociétés cotées à Wall Street auront beaucoup beaucoup de mal à faire des profits dans les années qui viennent… ou que la famille américaine moyenne a peut-être atteint le pic de sa richesse en 1973 !

La déception viendra… puis les désillusions… puis le dégoût… et enfin le désespoir. Ce sera comme descendre un escalier… chaque marche plus difficile… plus basse… et plus déprimante que la précédente. Et avec chaque marche, les actions chuteront. Les investisseurs commenceront à voir les choses sous un angle nouveau. Et parvenus au bout, les gens auront adopté un tout nouveau point de vue :

"Les Etats-Unis sont finis, en tant que puissance économique", diront-ils. "Les revenus baissent — pour toujours ; on ne peut pas faire concurrence aux Chinois. Les actions étaient terriblement surévaluées ; maintenant, elles sont moins chères… mais qui voudrait les acheter ?"

Cela ne se passera peut-être pas exactement comme ça. Mais d’une manière ou d’une autre… un jour… les actions américaines s’échangeront à nouveau à des PER bas. Sous les 10… voire sous les 5. A ce moment-là, ce sera une bonne affaire.

Quand saurez-vous que le moment est venu de vous repositionner ? Quand vous n’en aurez plus envie.

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