La Chronique Agora

Procès de Trump : qui a eu raison, et qui a eu tort ?

La loi risque de nous écraser à tout moment.

Tout le monde sait aujourd’hui que Donald Trump est la cible de ses détracteurs. Il a défié l’establishment (bien qu’il l’ait fait de manière clownesque et inefficace).

Si les électeurs l’élisaient à nouveau à la Maison-Blanche, la démocratie serait condamnée. C’est du moins ce qui a été dit à son sujet.

Les élites étaient là pour le piéger, pour faire dérailler sa campagne. S’ils parvenaient à l’écarter de la Maison-Blanche pendant quelques années encore, il serait bientôt trop vieux pour causer d’autres problèmes. C’est du moins ce qu’ils pensaient.

Alors, on a trouvé le crime… un ensemble de lois de l’Etat de New York qui, si on les mettait bout à bout, pourraient rendre illégal ce que M. Trump avait fait.

Il y avait l’embarras du choix. Selon nos estimations, il existe environ un demi-million de lois et de règlements fédéraux. Il existe également d’innombrables restrictions au niveau des Etats et des collectivités locales, dont beaucoup sont difficiles à comprendre. L’ignorance de la loi n’est peut-être pas la meilleure défense juridique, mais c’est probablement la plus honnête.

Qu’est-ce que M. Trump a fait de mal, exactement ? Curt Mills rapporte :

« L’aspect le plus troublant de cette affaire est qu’elle ne concerne ni les actes de M. Trump en tant que président, ni les actes de M. Trump au cours de sa campagne électorale actuelle, ni les actes de M. Trump au cours du macabre processus de transition il y a quatre ans. Elle concernait ses actions il y a près de dix ans, en rapport avec la dissimulation d’un crime présumé pour lequel d’autres procureurs ont refusé d’inculper l’ancien président. »

Le délit, la « falsification de documents commerciaux », ne semblait pas suffisant. Pas pour un drame judiciaire suivi par une grande partie du monde.

A Dublin, un chauffeur de taxi nous a demandé : « De quel côté pensez-vous que cela va pencher ? Peut-être que cela n’a pas d’importance. Maintenant, nous savons tous que Trump est un type sordide. »

Le verdict n’a pas vraiment d’importance. L’affaire elle-même n’est qu’une preuve supplémentaire du déclin. Le procès de Donald J. Trump n’était pas un renouveau ; il marque un nouveau glissement vers la corruption, le dysfonctionnement et le chaos.

Aujourd’hui, le verdict est tombé. Les deux camps s’affrontent à l’extérieur de la salle d’audience. Les démocrates disent que « justice a été faite », se félicitant eux-mêmes. Les républicains affirment que le verdict prouve simplement que Trump avait raison depuis le début. Le système est truqué. Les tribunaux ont été militarisés. Et l’argent afflue dans la campagne de Donald Trump de la part de partisans MAGA indignés dans tout le pays.

Selon nous, les deux camps ont raison… mais pas nécessairement comme ils l’espèrent.

Oui, le verdict montre que lorsqu’il y a trop de lois, autant ne pas en avoir du tout. La société est gouvernée non pas par les lois elles-mêmes, mais par les arrangeurs, les donateurs et les escrocs qui décident de quelle manière de les appliquer. Dans le cas présent, il est difficile d’imaginer qu’autant de ressources judiciaires aient été consacrées à une affaire aussi complexe, susceptible d’être rejetée.

Ce n’était pas une affaire facile. Mais arrêter Trump a dû sembler irrésistible.

Et oui, les républicains ont aussi raison. Le système est truqué. Il a été corrompu par trop de pouvoir et trop d’argent. Nous avons trop de lois, trop de réglementations, trop de dépenses, trop de dettes et trop de façons pour les législateurs d’interférer avec notre bonheur et notre productivité.

La dette augmente. La croissance du PIB diminue. Une part de plus en plus importante de l’économie est « fictive ». Et une crise du crédit se profile à l’horizon.

Et qui est à blâmer ? Les démocrates… et les républicains. Année après année, ils ont collaboré pour donner de plus en plus de pouvoirs aux procureurs, au FBI, à la sécurité intérieure, à la NSA et à leurs autres agents d’exécution… plus de crimes sur lesquels enquêter… plus de menaces et de punitions à infliger… plus d’argent à dépenser pour garder leurs opposants dans le droit chemin.

Maintenant, personne n’est au-dessus de la loi. Au contraire, nous sommes tous « sous » la loi… et risquons d’être écrasés à tout moment.

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