La Chronique Agora

Le problème, avec la dette…

Hier, nous avons parlé de la suggestion de Donald Trump : en tant que président, a-t-il annoncé, il pourrait faire défaut sur la dette américaine. Cela a provoqué des cris de doute et de douleur dans le monde financier.

La dette US, selon les experts, est le « ciment »… la « fondation »… le sine qua non… du système tout entier. Toute trace de « renégociation » ou de « remise » mènerait à une gigantesque crise.

M. Trump a raison : il y a trop de dette. D’une manière ou d’une autre, les Etats-Unis devront faire défaut. Donald propose simplement de le faire honnêtement — ouvertement.

Ses critiques ont raison également. Cela provoquera sans aucun doute une crise, lorsque les investisseurs en bons du Trésor US — dont des millions de retraités — réaliseront qu’ils subiront des pertes.

Un système absurde

Vous aurez peut-être remarqué que depuis des mois, nous tournons autour d’une idée.

Elle permet d’expliquer bon nombre des caractéristiques étranges et surprenantes du système financier mondial.

Par exemple, comment l’économie chinoise s’est développée aussi vite… ce qui a causé la crise de 2009… comment il se fait que 9 000 milliards de dollars de dettes s’échangent désormais à des rendements négatifs… et pourquoi la croissance a calé, malgré le fait qu’on dépense plus d’argent pour stimuler l’économie mondiale que jamais auparavant.

Le système financier US (et mondial, par extension) — en place depuis 1971 — fonctionne avec de la dette, non de la richesse

En deux mots, voici l’explication : le système financier US (et mondial, par extension) — en place depuis 1971 — fonctionne avec de la dette, non de la richesse.

Un dollar ne représente plus des revenus accumulés ou de l’épargne. Il naît grâce à quelques clics sur un écran, lorsque le gouvernement dépense ou lorsque quelqu’un contracte un crédit bancaire.

Il représente les attentes de richesse future, non plus la reconnaissance d’une richesse déjà accomplie. Et ce dollar n’aura pas de valeur réelle tant que l’économie n’aura pas assez cru pour qu’il vaille quelque chose.

Le système a fonctionné passablement bien pendant trois décennies. Mais, comme tout dans la nature — y compris un système monétaire absurde –, il y a des limites… des ratés… et des conséquences déplaisantes.

Un système basé sur la dette se heurte à un mur lorsque la croissance ralentit et que les débiteurs ne peuvent plus payer. C’est ce qui est arrivé au secteur hypothécaire américain en 2008. C’est ce qui est en train de se produire aujourd’hui avec la dette étudiante, la dette automobile et les junk bonds des entreprises.

Les dettes gouvernementales seront les dernières à tomber. C’est bien connu, les Etats remboursent toujours leurs dettes : après tout, ce sont eux qui impriment l’argent. Le problème, c’est que l’argent des Etats vaut parfois moins que le papier sur lequel il est imprimé.

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile