La Chronique Agora

Pouvoir et châtiment

Les actes ont toujours des conséquences. Et nous essayons ici de les comprendre…

« Dans les villes de ces peuples dont l’Éternel, ton Dieu, te donne le pays pour héritage, tu ne laisseras la vie à rien de ce qui respire. Car tu dévoueras ces peuples par interdit, les Héthiens, les Amoréens, les Cananéens, les Phéréziens, les Héviens, et les Jébusiens, comme l’Éternel, ton Dieu, te l’a ordonné. » – Deutéronome 20:16-17.

Quelle terrible mois d’octobre ! Deux événements sont venus piétiner, comme sur un mégot, le peu de foi qui nous restait dans le progrès social, la démocratie et l’humanité.

Tout d’abord, un groupe de terroristes, ou de combattants de la liberté selon le point de vue, a attaqué et assassiné des centaines d’Israéliens. Comme si cela ne suffisait pas, en représailles, les Israéliens ont commencé à bombarder Gaza.

Les gens règlent leurs différends du mieux qu’ils peuvent. Souvent, ils perdent patience. Ils perdent leur sang-froid. Ils perdent leur grâce et leur dignité.

Mais la honte touche leurs amis qui, au lieu de leur faire entendre raison, les encouragent… en leur fournissant davantage de munitions.

Nombre de morts jusqu’à présent : 1 400 Israéliens, 6 000 Palestiniens.

Rien de rien

Tout est dû à quelque chose. L’attaque des Palestiniens de Gaza contre les Israéliens, ainsi que les frappes des Israéliens sur Gaza (oeil pour oeil, dent pour dent) trouvent leurs racines dans de longues traditions, des choix politiques, la peur, la haine, la politique du Proche-Orient et la cruauté de l’humanité.

Que résultera-t-il de la destruction du ghetto de Gaza ? A titre d’hypothèse, elle entraînera une recrudescence de la violence… et de l’activité de l’industrie de la puissance de feu. Celui qui a le plus de puissance de feu gagne. Mais personne ne peut conserver le monopole de la puissance de feu très longtemps. De nouvelles armes légères, bon marché, guidées par l’IA et livrées par des drones pourraient faire pencher la balance de la puissance de feu. Alors, les derniers seront les premiers… puis à nouveau les derniers.

Dieu décidera lui-même qui a raison et qui a tort. « Ne juge pas, ou tu seras jugé », conseille-t-il à l’humanité. Mais quand on a un empire et une industrie de la puissance de feu de plusieurs milliards de dollars, on choisit son camp. Vous expliquez dans la presse pourquoi toute la « civilisation occidentale » est en jeu. Vos généraux à la retraite se rendent au Capitole pour expliquer aux politiciens comment ils doivent « assurer la sécurité des Américains » en dépensant plus d’argent. Et vous dormez sur vos deux oreilles, sachant que Dieu est dans votre camp, tandis que vos bombes tombent sur l’autre camp. Cela a fonctionné au Kosovo, en Irak, en Afghanistan et en Ukraine. C’est aussi un succès en Israël. Et, qui sait, on pourrait ajouter l’Iran à cette liste, et construire une piscine couverte dans votre maison à McLean.

Le porte-parole du Conseil national de sécurité, John Kirby, a déclaré que les Etats-Unis continuent de s’opposer à un cessez-le-feu, craignant que l' »ennemi » ne tire un avantage du fait de ne pas être tué.

Pendant ce temps, une commission du Congrès a suggéré que nous avons besoin de plus d’armes nucléaires, d’armes nucléaires plus performantes, parce que nous n’en avons tout simplement pas assez. The Washington Examiner rapporte : « Les Etats-Unis doivent actualiser leur dispositif nucléaire pour se défendre contre la Chine et la Russie. »

Le député Mike Rogers estime qu’il s’agit d’un « signal d’alarme ».

Quoi que l’on puisse dire d’autre à ce sujet, cela nous indique que peu de progrès ont été réalisés au cours des 3 000 dernières années. Les Israélites ont fait le sale boulot sur la terre promise. Puis, les croisés ont fait de même. Les Anglais l’ont fait en Irlande. Et maintenant, les Israéliens recommencent.

Mais de la part des Etats-Unis… en 2023… nous espérions mieux.

Un véritable économiste n’est qu’un observateur qui tente de comprendre comment l’os du genou est relié à l’os de la jambe, et comment ils permettent à l’homme de marcher. Contrairement à Bernanke ou Yellen, l’homme n’est pas une espèce de Frankenstein fou, dont la jambe serait attachée au coude, en prétendant que cela le fera marcher plus vite.

Les actes ont des conséquences. Et nous essayons ici de les comprendre.

L’autre événement qui a détruit le vestige de notre foi en la démocratie a été l’élection en Argentine. Le choix était clair.

Un candidat – Massa – représentait le statu quo. Il était le candidat présenté par le parti péroniste, qui est au pouvoir depuis 1946 et qui a fait de l’Argentine un pays absolument désastreux. De plus, Massa est actuellement le ministre des Finances ; il est donc plus responsable que quiconque sur cette planète de l’inflation actuelle de 200%. De l’autre côté, il y avait Javier Milei. Fou ? Peut-être. On dit qu’il est conseillé par son chien mort. Mais nous ne voyons pas en quoi cela pourrait le disqualifier. Mieux vaut un chien mort qu’un économiste vivant. Ses conseils seront sûrement meilleurs.

Le choix était clair. Toujours la même chose ou quelque chose de différent. Milei n’est pas un économiste mainstream et moderne, mais c’est un économiste sérieux. Il est un adepte de l’école autrichienne, qui est proche de l’approche de la philosophie morale à laquelle nous nous identifions. Il a probablement raison sur la façon d’améliorer l’état de l’économie argentine – en réduisant les dépenses, en utilisant le dollar comme monnaie et en détruisant la banque centrale – bien qu’il puisse rencontrer des obstacles politiques énormes et infranchissables pour atteindre ces objectifs.

Alors, qu’ont fait les électeurs argentins ? Ils ont voté pour Massa… l’homme responsable de leur misère !

« S’il vous plaît, donnez-nous un autre coup de pied dans la fourmilière, ont-ils supplié. Empoisonnez nos puits. Prenez nos femmes et nos filles. Volez notre argent. Trompez-nous. Por favor ! »

Deux torts

Quel spectacle pathétique. Mais nous comprenons maintenant pourquoi les Argentins sont dans cette situation. On n’obtient pas toujours ce que l’on veut dans la vie… ou ce que l’on attend. Mais on obtient ce que l’on mérite. Les gauchos l’ont bien mérité. Et maintenant, ils en redemandent. Allez-y, M. Massa, donnez-leur !

Le second tour des élections aura lieu en novembre.

Et les Palestiniens ? Que méritent-ils ? N’ont-ils pas voté pour le Hamas ? Ne méritent-ils pas de mourir ?

Nous n’en savons rien. Nous ne nous sentirions pas assez à l’aise pour porter ce genre de jugements. D’ailleurs, cela ne dépend pas de nous. Mais les anciens ont beaucoup de bons conseils à donner sur ce point. « Une mauvaise action n’en excuse pas une autre« , nous dit-on à l’école maternelle. « A moi la vengeance », dit le Seigneur. « Si vous cherchez à vous venger, préparez deux cercueils », dit un vieux proverbe sicilien.

Notre conseil aux décideurs américains et israéliens : préparez un cercueil supplémentaire, juste au cas où.

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