La Chronique Agora

Pourquoi le Japon peut nous amener l’hyperinflation

11 septembre 2001, 11 mars 2011 : vers un second basculement planétaire majeur ?

Bonjour,

 ▪ Le Japon va devoir panser des plaies profondes. Par rapport au désastre du dernier tremblement de terre de Kōbe en 1995, les dégâts sont plus importants, et surtout, le Japon est beaucoup plus profondément endetté. Le pays lutte contre la récession depuis deux décennies.

Les Etats-Unis perdent avec le Japon un gros acheteur de leurs obligations souveraines à un très mauvais moment. Les événements risquent bien de devenir hors de tout contrôle pour Ben Bernanke, pilote de la Fed et d’un hélicoptère censé déverser des liquidités pour ranimer une économie moribonde.

Pour ceux qui croient à la fable de la reprise économique américaine, un seul bon graphique vaut mieux qu’un long discours. Gardez à l’esprit que l’immobilier fut le moteur de l’économie américaine et de la consommation. Regardez maintenant les mises en construction de maisons neuves aux Etats-Unis.

Ce graphe montre que l’immobilier reste en état de mort clinique. N’oubliez pas également que l’immobilier résidentiel est précurseur des dépenses de consommation car beaucoup de l’argent des foyers se concentre sur l’équipement de leur home sweet home.

▪ Qui voudra des bons du Trésor américain ?
Les Etats-Unis vendent leurs obligations souveraines à quatre gros clients : le Japon, les pays du Golfe, la Chine et… la Fed.

« Le Japon et les pays du Golfe représentant à eux seuls 25% du total des 4 400 milliards de dollars de la dette fédérale US (décembre 2010) […] cette situation nouvelle qui s’affirme au cours de ce premier trimestre 2011, sur fond de réticence croissante de la Chine (20% des bons du Trésor US) a continué à investir dans les titres fédéraux US, porte en germe l’implosion du marché des bons du Trésor US pour le second semestre 2011 ; un marché qui n’a désormais plus qu’un seul acheteur : la Réserve fédérale US » analyse le dernier numéro (N°53) du Global Europe Anticipation Bulletin.

Donc la Fed — malgré ses dénégations — va poursuivre dans la voie de la monétisation de sa dette, ce qu’on appelle élégamment le quantitative easing ou plus crûment la politique de la planche à billets.

C’est évidemment la politique habituelle (et pacifique) quand un pays ne peut plus rembourser ce qu’il doit. Cependant, la monétisation à outrance a toujours conduit à l’hyperinflation. Aujourd’hui n’est pas différent d’hier et toutes les bêtises ayant été déjà faites, replongeons-nous dans l’Histoire.

▪ Création monétaire et hyperinflation de A (Allemagne) à Z (Zimbabwe)
Tout le monde se souvient de l’hyperinflation allemande, de celle du Zimbabwe, ou encore de la Hongrie ou du Brésil. On recense 30 cas d’hyperinflation dans le monde depuis le XXe siècle. Le dernier ouvrage de John Mauldin consacre un chapitre au passage de l’inflation à l’hyperinflation. Signalons que, même durant les règnes de monnaies métalliques, le monde a connu de l’inflation sans toutefois basculer dans l’hyperinflation.

Les observations montrent qu’un pays bascule de l’inflation vers l’hyperinflation lorsque son déficit atteint 40%, nous indique John Mauldin. Mais dans certains cas, il suffit de seulement 20%.

Aujourd’hui, les Etats-Unis sont à 10% de déficit. Nous avons de la marge, allez-vous me dire. Erreur, pour deux raisons fondamentales !

-1- Ce déficit arrive alors que l’endettement public est déjà très important. C’est un phénomène nouveau par rapport à la plupart des cas d’hyperinflation connus, car il s’agissait de pays pour lesquels les prêteurs internationaux se montraient beaucoup plus exigeants.

-2- Citez-moi un pays capable de réduire son déficit alors qu’il met en oeuvre une politique de Sécurité sociale, ce qui est le cas du gouvernement Obama. Ne cherchez pas : il n’y a pas d’exemple.

Nous sommes en réalité tout proches de la pente fatale. John Williams pense — statistiques à l’appui — que la transition inflation-hyperinflation se fera en 2014. Mais le fait que les Etats-Unis perdent avec le Japon un souscripteur complaisant majeur de leur dette rapprochera cette échéance.

Nous sommes ici face à une grande inconnue : que se passe-t-il lorsque la monnaie d’échange mondiale, le dollar, connaît une hyperinflation ? Cette histoire reste à écrire. Mais vous pouvez déjà imaginer que les conséquences pour vous et votre patrimoine seront immenses.

Pour rester clairement informé, choisissez bien vos sources. Nous vivons une époque extraordinaire. Par la magie d’Internet, les données brutes sont accessibles. Reste à réfléchir lucidement à partir de celles-ci et à en tirer toutes les conséquences pour vos investissements.

[Simone Wapler est analyste, journaliste et ingénieur de formation. Elle a déjà contribué à des publications telles que Le Point, Enjeux, Les Echos, Chart’s… Spécialisée dans les valeurs industrielles, les matières premières, les énergies, l’or, les minières Simone Wapler est passionnée par les investissements « tangibles » et c’est ce qu’elle met chaque semaine au service des abonnés de L’Investisseur Or & Matières. Elle est rédactrice en chef du magazine MoneyWeek, et analyse chaque mois le secteur aurifère dans la lettre d’investissement Vos Finances.]

Première parution dans La Quotidienne de MoneyWeek le 18/03/2011.

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Pétrole et récession

Bill Bonner

 

▪ Quelle corvée ! Notre ordinateur portable a rendu l’âme hier matin. Nous avons perdu des heures à essayer de le ressusciter. Nous sommes comme un charpentier sans marteau… un clown sans nez rouge… un idiot sans village.

En attendant, le monde financier semble lui aussi sur le point de rendre l’âme. C’est le genre de nervosité boursière qui se règle généralement d’elle-même — par un plongeon à pic. Oui, notre drapeau d’Alerte au Krach — en lambeaux, délavé et élimé — est ressorti. Ignorez-le à vos risques et périls !

La Fed injecte encore quatre milliards de dollars de nouvelles devises dans le système chaque jour. Et le gouvernement américain y rajoute cinq milliards de dollars de dépenses déficitaires quotidiennement.

Avec ce genre de soutien, on ne s’attendrait pas à ce que les prix des actifs chutent. Ils devraient plutôt grimper en flèche.

« Ne luttez pas contre la Fed », avertissent les vétérans.

Mais attention. La Fed pourrait avoir perdu le contrôle.

La Grande Correction ne disparaît pas. Elle s’intensifie.

Comme vous le savez, c’est la guerre, là-dehors. Les autorités contre le marché. Le marché veut du changement. Les autorités luttent pour protéger le status quo.

C’est une lutte antique. Mais cette phase dure depuis plus de dix ans. Les marchés essaient de baisser… pour corriger leurs erreurs… pour réduire la quantité de dettes dans le système. Et les autorités répliquent avec une puissance de feu gigantesque — forçant les prix à regrimper… ajoutant plus de dette empêchant les faillites. Et là, la bataille s’échauffe.

Que faut-il en penser ? Pour commencer, les autorités peuvent détruire la richesse. Elles peuvent l’empêcher. Mais seul le secteur privé — et les forces du marché — peuvent en créer.

Ensuite, plus les autorités se mêlent du marché, plus le résultat se déforme et devient grotesque. La réglementation, le trucage des marchés du crédit, les renflouages et les subventions — tous pervertissent l’issue naturelle des forces du marché.

Enfin, les autorités utilisent actuellement une force gigantesque pour bloquer une correction boursière — ce qui génère des problèmes inattendus, considérables et pernicieux. Elles ont mis de l’argent dans le système pour tenter d’encourager les dépenses et l’investissement. L’argent fait grimper les actions — donnant aux investisseurs plus de « richesse » à dépenser. Mais elle tente également les spéculateurs, les attirant dans des trades risqués… et fait grimper les prix du pétrole, donnant aux entreprises et aux consommateurs des prix de l’énergie plus élevés… et moins d’argent à dépenser sur d’autres choses.

Voyons ce qu’il se passe ensuite.

Certes, les autorités n’ont pas causé les tremblements de terres au Japon, ni les révolutions et les guerres civiles en Afrique du Nord. Mais elles ont créé une structure financière si branlante… si chargés de dettes… que presque n’importe quelle calamité peut la mettre à bas.

Il se trouve que les troubles politiques dans les Etats arabes et les problèmes nucléaires du Japon… entourent le marché le plus important au monde — le pétrole — comme les mâchoires d’un étau.

Les Arabes en produisent. Les Japonais en consomment. Sans ses réacteurs nucléaires, le Japon dépendra plus lourdement d’autres formes d’énergie… laissant encore plus de gens faisant la queue, des jerrycans vides à la main.

C’est là que les autorités interviennent — leur argent facile avait déjà envoyé le prix du pétrole d’un plus bas de 30 $ au plus dur de la crise de 2009… à un sommet de plus de 100 $ avant que la première tasse de café ne commence à trembler au Japon.

Où le prix va-t-il aller ensuite ? Nous n’en savons rien. Mais il est sous pression des deux côtés — l’offre et la demande — simultanément.

▪ Et voilà une petite chose que vous devriez savoir :

Selon Nomura Securities, chaque fois qu’il se produit une grande augmentation du prix du pétrole — 170% ou plus — il y a également une récession.

A chaque fois, depuis 40 ans — 1974, 1979, 1990 et 2000.

N’oubliez pas que la dette subprime des Etats-Unis n’était pas seule à causer la ruine de l’économie en 2008. Il y avait aussi la hausse des prix du pétrole… qui réduisait les budgets des ménages partout dans le monde. Et devinez quoi ? Le prix de l’or noir a déjà grimpé de plus de 170%. Il avait atteint le point critique avant même les révolutions au Proche-Orient ou les tremblements de terre sur la côte japonaise.

A présent, sous encore plus de pression, nous pouvons nous attendre à un prix du pétrole encore plus élevé… jusqu’à ce que la crise se déchaîne une nouvelle fois.

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Nucléaire et Transaction de la Décennie

Addison Wiggin

 

« La renaissance du nucléaire est morte ». Telle était la conclusion de Chris Mayer à l’issue de plusieurs jours de réflexion qui ont commencé après qu’il a pris connaissance des premières explosions dans la centrale de Fukushima.

« En investissement, lorsque les faits changent, il faut changer d’opinion. Ces deux derniers jours, l’avenir de l’industrie nucléaire s’est assombri — ô combien ».

« Le Japon à lui seul représente 11% de la demande mondiale en uranium. Je suppose qu’il en utilisera moins dans l’avenir. Et que le sort de nombreuses centrales en Europe, celles en projet comme celles qui existent déjà, est en péril ».

« Tout le processus du développement de l’énergie nucléaire va ralentir. L’industrie ressentira la terrible expérience japonaise pendant des années. Voilà mon avis ».

« Les faits n’auront pas d’importance. Regardez ce qui est arrivé dans le golfe du Mexique après la fuite de pétrole de BP. Tous les forages ont cessé, peu importe leurs bons résultats en matière de sécurité. Et même aujourd’hui, les autorisations de forage sont extrêmement difficiles à obtenir ».

« Les enjeux sont bien plus importants concernant le nucléaire ».

▪ La semaine dernière, les Chinois ont suspendu toute approbation de projets de nouvelles centrales nucléaires — une mesure très importante de la part de l’un des programmes nucléaires parmi les plus dynamiques au monde.

Mais cet accident nucléaire n’est pas dans notre rayon, n’est-ce pas ? Contrairement à ce que sont l’économie et la finance pour nous.

L’investisseur intelligent devra se tourner vers les nouvelles opportunités qui en résulteront. « Du problème que traverse l’industrie nucléaire naît, par exemple, une opportunité pour le gaz naturel », observe Chris.

« Les infrastructures fonctionnant au gaz naturel sembleront faciles et bon marché comparées au nucléaire. Le Japon importera plus de gaz naturel liquéfié (GNL) pour répondre aux insuffisances créées par son industrie nucléaire ».

Après le séisme, le tsunami et la crise nucléaire, « les investisseurs institutionnels réviseront leurs attentes de croissance du PIB en 2011 », remarque Dan Amoss, de la lettre Strategic Short Report. « Une fois qu’ils l’auront fait, beaucoup vont alléger leurs positions en actions ».

Par conséquent, le Dow et le S&P se sont ajoutés aux épreuves d’hier. Le Nasdaq a dévissé de près de 4% au cours des 45 premières minutes après l’ouverture de la Bourse ce matin.

« L’ensemble des acteurs de la Bourse semble aussi effrayé que lors du flash krach de mai dernier », continue Dan. Pour preuve, il cite la lettre quotidienne du vétéran de Vancouver, Dennis Gartman :

« La panique est à l’ordre du jour », raconte Gartman, « et à certains moments, la panique est en réalité le meilleur parti dans l’investissement courageux. Il vaut mieux paniquer et rester liquide que de garder son sang-froid et entrer dans la mêlée »…

« La situation va s’aggraver, et on va vivre bien pire avant de connaître une légère amélioration ».

Prudence.

▪ En tous les cas, la chute des cours apporte une certitude : encore plus d’argent facile de la part de la Réserve Fédérale.

« Je pense que M. Bernanke ne connaît pas grand-chose à l’économie mondiale », a déclaré notre ami Marc Faber à CNBC, « mais probablement observe-t-il le S&P tous les jours ».

« Nous pourrions connaître une chute de 10-15% », continue Faber. « Alors viendra le QE3, [puis le] QE4, le QE5, le QE6, le QE7 — et ainsi de suite. La Fed continuera à imprimer de la monnaie, ça j’en suis sûr ». Plus tard, il ajoutera : « en fait, je me suis trompé. Je voulais dire QE18 ».

Ceci étant dit, son point de vue sur les actions nipponnes est tout à fait en accord avec notre Transaction de la Décennie : « cet énorme mouvement de vente est une opportunité d’investissement dans les actions japonaises ». Même s’il met en garde : « si un effondrement a lieu, alors toutes les conjectures tomberont à l’eau ».

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11 septembre 2001, 11 mars 2011 : vers un second basculement planétaire majeur ?

Philippe Béchade

 

▪ Les marchés ont corrigé, sans se disloquer façon 6 mai 2010 à Wall Street. Les dégagements ont été particulièrement fournis. Les volumes ont fait un bond de 50% cette semaine à Paris, passant de 20 à 30 milliards d’euros échangés. Les acheteurs n’ont pas déserté ni capitulé face à l’avalanche de catastrophes tectoniques et nucléaires majeures. Le tout sur fond de nouvelles convulsions géopolitiques dans les pays arabes.

Les places boursières occidentales ont reculé de façon ordonnée, sans véritable vent de panique. Le calme semblait même revenir en fin de semaine avec des variations indicielles limitées en Europe et à Wall Street.

Après les pics de nervosité du début de la semaine — l’indice VIX a bondi de 50% en une semaine pour culminer vers 31 mercredi soir –, les marchés avaient apparemment retrouvé une certaine sérénité à la veille du week-end.

Cependant, ce calme apparemment peut être trompeur. La journée de vendredi constituait pour beaucoup d’opérateurs la conclusion du premier trimestre 2011 et il n’était pas question de laisser le chaos s’installer.

Des objectifs précis devaient être défendus afin que le bilan de la période demeure positif, même de façon symbolique. Le CAC 40 clôture in extremis au-dessus de ses planchers du 31 décembre 2010, à 3 810 points. Le trimestre écoulé (pour les gérants détenant des positions sur les marchés à terme) s’achève sur un léger repli de 1,5%, par rapport aux 3 821 points du vendredi 17 décembre 2010.

Malgré une actualité qui semblait porteuse vendredi après-midi, le CAC 40 n’est pas parvenu à refermer le gap des 3 871 points du 14 mars. Cela pourrait constituer un signe de faiblesse. En dépit du sursaut des dernières 48 heures, le marché parisien abandonne 3% sur l’ensemble de la semaine.

▪ Parmi les valeurs qui ont le plus souffert du contexte hors norme des dix derniers jours, Areva se détachait avec une perte de 13,4%. Il est clair que si le nucléaire n’est pas abandonné, la filière va voir ses projets retardés de plusieurs mois. EDF — le premier exploitant de parc nucléaire au monde — a également dévissé de 10%. En revanche, sa filiale EDF Energies Nouvelles a bondi de 12,5%.

La désorganisation de l’outil industriel nippon a particulièrement affecté STMicro (-8,2%), Bourbon (-5,4%), Renault (-6,4%) ou encore Valéo (-5,6%). Les valeurs du luxe et spiritueux ne sont pas en reste avec PPR (-6,4%), LVMH et Pernod Ricard (-4,1%).

Les émeutes qui continuent d’éclater à travers tout le Proche-Orient affectaient les valeurs liées au tourisme avec Club Med (-7,25%) et Air France-KLM (-4,85%).

▪ La tension semblait retomber un peu après l’annonce d’un cessez-le-feu en Libye. Ce dernier devait entrer en vigueur ce week-end, quelques heures après une résolution de l’ONU votée in extremis grâce à l’abstention de la Chine, de l’Allemagne et de la Russie notamment.

Cette trêve décidée par le dictateur libyen ne convainc pas ses adversaires. Barack Obama a prononcé une courte allocution pour affirmer qu’après avoir beaucoup hésité, les Etats-Unis se tenaient prêts à agir. Nul ne sait quel sera le prochain coup tordu du colonel Kadhafi (privé de l’atout majeur que constitue l’aviation pour vaincre définitivement les insurgés) après une semaine de victoires s’enchaînant les unes derrières les autres.

Les cours du pétrole ne cessaient de remonter depuis le milieu de la semaine ; ils culminaient vendredi matin à plus de 103$ sur le NYMEX (à New York). La nouvelle envolée du baril s’accompagnait d’une rechute simultanée du dollar. Il ne faut pas oublier le climat d’urgence absolue qui régnait mercredi sur le marché des changes avec l’effondrement du dollar face au yen. Même si le billet a refait surface au-delà des 81 yens, aucune des difficultés de financement que va devoir affronter le Japon ne sont réglées sur le fond.

Pour calmer le marché des changes, il aura fallu l’injection de 250 milliards de dollars par la banque du Japon en 48 heures. Il faut également compter l’intervention concertée du G7 — la première en une décennie — pour stopper l’envolée du yen (qui avait atteint 8% en trois jours).

Mais tandis que l’on colmate les brèches d’un côté, cela se fissure de l’autre. Le billet vert s’est s’enfoncé symétriquement en direction des 1,42 face à l’euro et semble se diriger vers le plancher des 1,43/euro du 4 novembre 2010.

Cela pourrait constituer le coup de grâce pour la croissance européenne. En effet, la récession menace l’Espagne et le Portugal en 2011, la Grèce et l’Irlande étant déjà en route pour une année noire, comparable à 2008.

La Zone euro souffre manifestement de la décrue du dollar. En témoigne le déficit du commerce extérieur de 14,8 milliards d’euros avec le reste du monde en janvier (comparé à 9,7 milliards de dollars en janvier 2010, selon Eurostat).

Les stress tests qui vont être appliqués aux banques d’ici la fin du mois sont déjà considérés comme une mascarade. La pire hypothèse consisterait dans une récession de 0,5% en Zone euro. Aucun défaut de paiement de dettes souveraines n’est pris en compte. On omet aussi le risque associé aux émissions obligataires des établissements de crédit des pays périphériques (PIGS) dont le système financier exsangue reste en survie artificielle depuis l’automne 2008.

▪ Vendredi, c’était l’occasion de faire le point sur le premier trimestre 2011. Les performances des indices apparaissent assez paradoxales. Pour le Dow (+0,7% en clôture), le bilan de la semaine s’établit à -1,5%. Celui du mois de mars ressort négatif de 3% (contre -7,3% pour le CAC 40). Le score depuis le 1er janvier reste positif de 2,45% (+0,14% pour le CAC 40). Le gain depuis le 17 décembre (la précédente « journée des Quatre sorcières ») s’établit à +3% (contre -1,5% pour le CAC 40).

En ce qui concerne le Nasdaq, le bilan de la semaine est négatif de 2,65%, de 6% sur le mois de mars, et de 0,35% depuis le 1er janvier.

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(©) Les Publications Agora France, 2002-2011

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