La Chronique Agora

Pourquoi la livre (et le reste) grimpe par rapport au dollar

** Nous sommes de retour en Angleterre, après de nombreuses pérégrinations. Qu’y a-t-il de neuf ? 

* La livre britannique a atteint un sommet de 26 ans par rapport au dollar, en notre absence. Il faut désormais 2,07 $ pour acheter une livre sterling. Ce qui signifie que notre petit-déjeuner (un café et deux tartines avec du beurre et de la confiture) nous a coûté plus de 10 $.

* Sortez un billet de 10 $ en Europe aujourd’hui, les commerçants vous riront au nez. Les bureaux de change regardent régulièrement le journal, pour s’assurer de rendre correctement la monnaie.

* Pourquoi la livre sterling est-elle si vigoureuse ? Les Anglais sont aussi dépensiers que les Américains. Ils sont surendettés — comme leurs cousins yankees — et ont à présent le revenu disponible (après paiement des dettes) le plus bas de ces dix dernières années. La Grande-Bretagne a même un déficit courant de 3% — ce n’est pas autant que les Etats-Unis, mais ce n’est tout de même pas très sain.

* Alors pourquoi la livre est-elle si robuste ? 

* Notre réponse : parce que ce n’est pas le dollar.

* La livre ne grimpe pas par rapport à l’euro… à l’or… ou au pétrole. Elle grimpe par rapport au dollar, ce qui signifie que le dollar baisse ; en comparaison, tout semble grimper. Quasiment toutes les devises étrangères, à l’exception du dollar zimbabwéen, grimpent par rapport à la monnaie américaine. Et il en va de même pour les choses qui ne poussent pas sur les arbres — comme le charbon, le blé, l’acier, les tarifs portuaires, les assurances santé, les frais de scolarité et l’or.

** Au cours des huit dernières années, nous avons fait un certain nombre de suggestions… et développé un certain nombre d’idées. Certains de nos lecteurs se rappellent peut-être que nous pensions que le Canada était une bonne opportunité… ainsi que l’Argentine… et même le Japon. Nous avons également généralement apprécié les matières premières dans leur ensemble, et le pétrole. Mais nous n’avons fait qu’une seule recommandation : achetez de l’or.

* C’est parce que nous ne sommes pas assez intelligent pour mieux faire. Vous auriez peut-être pu gagner plus d’argent en investissant dans un marché émergent comme la Chine ou le Brésil. Mais que savons-nous des actions chinoises ? Vous auriez également pu gagner plus en achetant Google lors de son introduction en Bourse. Mais que savons-nous de la technologie ? La recherche sur les actions individuelles est difficile. On ne peut pas acheter Starbucks simplement parce qu’on vient de boire une bonne tasse de café. Et on n’achète pas un titre pharmaceutique uniquement parce qu’on réalise que beaucoup de gens se font vieux.

* Non, il faut faire bien plus de recherches. Il faut étudier l’entreprise, éplucher ses finances, connaître le secteur et les gens qui en font partie. C’est ce que fait Warren Buffett, bien entendu. C’est pourquoi il est peut-être le plus grand investisseur de tous les temps. Mais c’est précisément ce que ne font pas la plupart des gens… et c’est pourquoi ils ne sont pas du tout des investisseurs — mais simplement des spéculateurs fêlés, qui se contentent d’espérer que les prix vont grimper.

* Voilà pourquoi nous nous en tenons à l’ensemble du tableau. Et l’ensemble du tableau, circa 1999, 2000, 2001, etc., nous disait d’acheter de l’or.

* Nous avons conseillé à nos lecteurs d’acheter du métal jaune lorsqu’il était à 300 $… lorsqu’il était à 400 $… lorsqu’il était à 500 $… et lorsqu’il était à 600 $. Cette semaine, le prix a dépassé les 800 $. Et devinez quoi, cher lecteur ? Ce n’est probablement pas terminé.

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