Actionnaire fidèle, vous avez résisté contre vents et marées. Vous méritez bien d’être remercié. Cette année pourrait marquer le retour des dividendes, qui n’avaient pas résisté au marasme de 2009.
2009, annus horribilis
Avec la crise financière et économique, l’an dernier, les sociétés ont coupé les robinets. Alcatel-Lucent, Dexia et Renault n’ont rien versé. Un sérieux manque à gagner pour l’actionnaire. "Sur du long terme, 60% du rendement d’un portefeuille viennent du dividende, même si c’est moins vrai depuis deux décennies", explique Nicolas Simar, responsable de la gestion High Dividend chez ING Investment Management.
Cette année chiche couronne deux décennies de baisse du dividende, rappelle Nicolas Simar. Mais ce pourrait être la dernière. D’où l’idée de se placer aujourd’hui pour profiter du retour de la générosité des entreprises.
Devancez la prochaine distribution
Le marché s’attend à une hausse des dividendes de 15% à 20% en 2010, chiffre ING IM. Pour deux raisons. Tout d’abord, 2010 s’annonce différente de 2009. Les sociétés ont comprimé tous leurs coûts, y compris leur dividende. Aujourd’hui, le marché espère, et cela explique le rally boursier, que ces mesures drastiques porteront leurs fruits, que toute hausse du chiffre d’affaires se traduira par des bénéfices.
Et si profits il y a, les actionnaires fidèles, qui ont gardé leurs titres au plus fort de la tempête, ont droit à leur part de gâteau. "Compte tenu du net redressement des bénéfices, de la normalisation des marchés des capitaux et de la forte amélioration de la structure financière de nombreuses entreprises, les dividendes pourraient augmenter d’au moins 10% en 2010", parie ING IM.
En ces temps économiques encore incertains, annoncer le versement d’un dividende, c’est aussi se faire un joli coup de publicité. C’est la seconde raison. C’est rendre son titre plus attrayant pour les investisseurs, qui, en se positionnant dessus, alimentent la montée du cours.
Actionnaire particulier, vous voilà gagnant sur les deux plans. "Une entreprise qui augmente son dividende donne un signal positif au marché. Il s’agit d’un signe de bonne santé et de confiance dans l’évolution future du bénéfice", poursuit la société de gestion.
Le dividende paiera-t-il ?
Il ne faut pas s’attendre à des dividendes faramineux. Le rendement moyen pourrait atteindre près de 4%, calcule ING IM. C’est bon à prendre. D’abord parce que les actions restent à des niveaux de valorisation intéressants, même si certaines sont décotées. "Les investisseurs ont largement ignoré les actions défensives à fort dividende […]. Il reste donc des opportunités d’achat", invitent nos homologues de MoneyWeek outre-Manche.
En revanche, "si le marché boursier rechute, les investisseurs, qui sont allés sur des titres plus risqués et ont alimenté le rally, pourraient prendre peur et entasser des payeurs de bons dividendes pour protéger leurs portefeuilles". Il serait alors trop tard pour acheter.
En revanche, cette hausse des cours doperait vos plus-values potentielles. Ensuite, parce que le rendement du dividende est d’autant plus intéressant que le cours est bas. "Dans un contexte de faible rendement, les dividendes représenteront une part plus importante du rendement total des actions", conclut ING IM.
Enfin parce que ce rendement moyen n’a rien à envier à celui de certains autres actifs. Il est plus élevé que celui des obligations d’Etat. Il est proche du rendement moyen des obligations d’entreprises de bonne qualité, qui, après une année record en 2009, ont vu leurs coupons baisser. Or, pour un même rendement, l’action est plus facile d’accès que l’obligation.
Dénichez les bons payeurs
Une sélection avisée des titres reste la clé. Traditionnellement, les sociétés des secteurs énergétiques, pharmaceutiques et des télécommunications se montrent assez généreuses. Plutôt défensives, elles conservent une valorisation encore suffisamment attrayante pour en mettre en portefeuille.
Dans les fonds dédiés à cette stratégie d’ING IM, le portefeuille a bien évolué en fin d’année dernière, intégrant des noms comme Saint-Gobain, Pernod Ricard, Unilever, Danone… Notre confrère britannique MoneyWeek apprécie également les assureurs non vie, citant RSA, Aviva et Catlin Group, les grands groupes de services et les cigarettiers.
Recherchez des sociétés qui offrent une bonne visibilité grâce à des rentrées d’argent récurrentes et dont l’endettement est faible. Faites votre stock-picking ou confiez-le à un ou des fonds qui recherchent ces bons payeurs.
[NDLR : Suivez tous les secteurs porteurs de 2010 — grâce à des conseils simples, des informations sans langue de bois et des analyses concrètes de la situation économique actuelle. N’attendez plus !]