La Chronique Agora

Pour savoir où investir, il faut comprendre celui qui fait les marchés (1)

Par Raphaël Garaud (*)

Vous voulez savoir où investir quand les marchés ne donnent pas de direction claire ?

"Je ne comprends plus rien aux marchés", me disait récemment un ami. "Je ne m’y retrouve plus dans leurs mouvements désordonnés. Je ne sais pas comment les interpréter. Toi, comment fais-tu pour savoir quoi faire ?" me dit-il, en plein désarroi.

Il touchait là un sujet sensible et d’actualité… mais qui n’est pas nouveau. J’imagine que nombre d’entre vous doivent partager la même appréhension. Ne vous inquiétez pas : nous allons tirer tout cela au clair, et je vais vous dire comment je fais mes choix d’investissement.

Les marchés sont à l’image de ceux qui les créent
Je ne disconviens pas que les problèmes économiques américains, du type subprime notamment, le prix du pétrole, des matières premières, le manque de croissance en zone euro (et en France), l’inflation qui refait surface et une année 2008 annoncée plutôt morose, ne sont pas de nature à rendre les marchés sereins.

Même si cette liste n’est pas complète, elle suffit néanmoins à comprendre les réactions actuelles des marchés. Pourquoi ?

Parce qu’il faut toujours garder en tête qu’un marché, quel qu’il soit, n’existe que par les humains et pour les humains. Voilà une belle lapalissade, pensez-vous… Peut-être, mais il est bon de la rappeler, car les petits porteurs ont souvent tendance à l’oublier et à penser que le marché est régi par d’obscures forces supérieures, un Deus ex machina qui tirerait les ficelles des hausses et des baisses.

La réalité est plus simple : un marché traduit le comportement des hommes, isolés ou en groupes. Il synthétise la diversité de leurs réactions — qui sont de nature humaine. Puisque les marchés sont le point de rencontre entre acheteurs et vendeurs, la volatilité naît donc de leurs comportements respectifs. Mais alors, pourquoi les rendent-ils aussi nerveux et circonspects ?

Comprendre l’Homme pour comprendre les marchés
Si les bourses réagissent lors des déclarations des banques centrales par exemple, ou à l’annonce des résultats d’une société, c’est parce que les opérateurs, à l’affût de nouvelles, réagissent selon leurs propres analyses, leurs espoirs, leurs craintes… et leur désir de se placer avant les autres pour gagner plus — ou de quitter le marché avant les autres pour limiter des pertes.

Lorsque les SICAV, FCP, institutionnels, fonds spéculatifs, etc. interviennent, ils investissent massivement et peuvent alors provoquer des décalages de cours importants à la hausse aussi bien qu’à la baisse, mais le principe reste le même : leurs analyses sont aussi faites par des humains et pour d’autres humains, leurs clients.

Evidemment, les machines interviennent aussi dans les prises de décisions. Mais la décision finale ne leur appartient pas. Et les programmes d’exécution d’ordres automatiques (vendre ou acheter à tels seuils) sont concoctés par des humains !

Acheteurs contre vendeurs : un équilibre sans cesse remis en cause
Les montagnes russes des cours de bourse ne résultent donc que de l’affrontement entre les motivations des acheteurs et des vendeurs. Et c’est la majorité qui l’emporte. Quand les forces sont équilibrées, la volatilité est faible et les cours grimpent, ou baissent, sans excès.

Mais en ce moment, nous sommes en présence de doutes, de craintes, de peurs, d’enthousiasme, de frénésie, de cupidité dont les effets se démultiplient. Ah ! Quand on dit que les marchés sont régis soit par la peur, soit par l’envie… nous sommes là au coeur de la psychologie humaine !

Alors quand les craintes s’accumulent, les intervenants sont nerveux, fébriles… et l’équilibre entre acheteurs et vendeurs est maintenu jusqu’à ce qu’un groupe fasse pencher la balance d’un côté, et l’on voit alors des variations fortes et brutales… Jusqu’à ce que le niveau des cours, qui sera alors atteint, permette de retrouver un nouvel équilibre.

Quand vous entendez parler de "forte volatilité sur les marchés", il faut en fait comprendre "la versatilité est importante" car ce sont des changements d’opinions qui provoquent de tels mouvements, qualifiés "d’irrationnels".

La peur, l’espoir, l’appât du gain peuvent être irrationnels… mais sont parfaitement explicables.

La suite dès demain…

Meilleures salutations,

Raphaël Garaud
Pour la Chronique Agora

(*) Raphaël Garaud est rédacteur en chef de Vos Finances – La Lettre du Patrimoine. Ce service d’information financière offre à ses membres des moyens exclusifs et fiables de protéger et d’accroître leur patrimoine. Actions, fiscalité, immobilier, investissements alternatifs… Vos Finances – La Lettre du Patrimoine ne laisse rien au hasard lorsqu’il s’agit de faire fructifier votre capital ! Pour en savoir plus.

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