La Chronique Agora

Les politiciens nous prennent-ils vraiment au sérieux ? (3/6)

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Connaissez-vous la « courbe de l’oubli » ? Ce principe explique pourquoi le sport national des politiciens consiste à retourner sa veste. Wikipédia explique :

« Un graphique typique de la courbe de l’oubli vise à montrer que les humains ont tendance à réduire de moitié leur mémoire de toutes nouvelles connaissances dans les jours ou semaines à venir, à moins qu’ils se ré-mémorisent consciemment cette nouvelle connaissance apprise.« 

Quelques rappels sur de récentes déclarations pourraient donc ne pas être inutiles… Commençons par François Bayrou dont il est intéressant de retracer l’évolution sur six mois (6 septembre 2016, 4 février 2017, 22 février 2017) :

L’évolution de François Bayrou depuis six mois

 

Le retournement de veste suivant ferait presque figure d’anecdote en comparaison, mais nous le signalons tout de même car il touche à un sujet qui tient particulièrement à cœur à notre agrégé de Lettres classiques.

Juste après qu’il a scellé son alliance avec Emmanuel Macron, le béarnais assurait encore que pour lui, « il y a une culture française ». Puis, le 2 avril, il déclarait sur RTL : « non, il n’y a pas de culture française, il n’y pas de littérature française ou de rock français ». On espère que l’éphémère ministre de la Justice (un mois et deux jours), de retour à la mairie de Pau, aura tout le temps nécessaire pour faire nettoyer ses vestes à double sens.

On notera au passage qu’Emmanuel Macron ne s’est pas non plus gêné pour parler de « culture française » tout juste deux mois après avoir déclaré qu’une telle chose n’existait pas.

60 jours, cela semble donc être la durée de vie maximum des opinions et des convictions chez certains politiques.

 

Opportunisme climatique et touristique

 

Vous n’avez pas pu rater les descriptions du désastre engendré par l’ouragan Irma. Ce que vous avez peut-être en revanche raté, c’est ce tweet de Ségolène Royal, qui a profité de l’occasion pour vendre son Manifeste pour la justice climatique.

Plus cocasse est le cas de Pascale Fontenel-Personne, député LREM de la Sarthe, qui est « en même temps » présidente d’une société de voyages touristiques. Le 7 septembre, Marianne révélait qu’Access Tour Le Mans, le site web de la députée, proposait des excursions à l’Assemblée nationale pour 119 €, naturellement en compagnie de Madame la député.

Avec les députés LREM, la culture d’entreprise faisait vraiment son entrée à l’Assemblé nationale ! Devant la polémique, Mme Fontenel-Personne a finalement renoncé à l’organisation de ces visites.

Vous trouvez ça lamentable ? Vous n’avez encore rien vu…

 

Cours d’introduction à la Philosophie politique

 

L’indéboulonnable patronne du Front National n’hésite pas à se poser en grande défenderesse de la liberté, alors même que le programme présidentiel qu’elle a porté était sans doute l’un de ceux dont l’application aurait le plus contraint les libertés des Français.

Ceux qui voient des envahisseurs, ou plutôt des libéraux, partout

 

Franck de Lapersonne, artiste et co-fondateur de l’association Les Patriotes, présidée par Florian Philippot (après avoir soutenu Jean-Luc Mélenchon), analysait finement la grande panne SNCF du mois de juillet. Le caractère pour le moins aléatoire du service de la SNCF en matière de transport intérieur de voyageurs est à mettre sur le compte… du libéralisme !

D’ailleurs, son ancien camarade de combat embraye immédiatement :

Rappelons à ces amuseurs publics que les lignes TGV ne seront ouvertes à la concurrence qu’en 2020, et les lignes TER pas avant 2023.

 

Les adeptes du « deux poids, deux mesures »

 

François Bayrou, encore ministre de la Justice et porteur du projet de Loi de moralisation de la vie publique, s’est permis d’appeler Radio France pour se plaindre d’une enquête sur le Modem, en tant que… « simple citoyen » ! Que voilà une attitude impeccable, pour celui qui soutenait en 2007 que « personne ne devrait pouvoir intervenir sur les médias ».

Les médias ne dédaignent pas non plus le « deux poids, deux mesures ».

Ainsi, Médiapart est souvent en première ligne pour critiquer la classe politique. En particulier sur des sujets politiquement corrects où le site ne fait guère « mieux » que ce qu’il dénonce, la preuve en images :

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