La Chronique Agora

Des positions assumées mais bien coûteuses

positions assumées mais bien couteuses

Parfois nos chers politiciens et bureaucrates campent sur des positions tellement idiotes que l’on arrive à en regretter qu’ils ne retournent pas leur veste.

L’un des écueils – dans lesquels il est facile de tomber lorsque son métier consiste à contrôler des individus – c’est de débrancher son cerveau pour bêtement appliquer les règles.

Des touristes autrichiens ont été victimes alors qu’ils étaient perdus dans les couloirs du réseau métropolitain parisien. Résultat de la promenade : 25 € d’amende infligée par un agent de la RATP pour « circulation à sens interdit« . Gageons que cela devrait motiver les touristes à revenir passer leurs vacances en France…

Ceci dit, il nous est tous arrivé de commettre des erreurs d’appréciation, l’essentiel étant de les reconnaître. Mais lorsque c’est l’administration qui rectifie le tir, cela ne joue malheureusement pas toujours en faveur du citoyen.

Assumer d’avoir changé d’avis et du coup vouloir tout casser

Comme le résume Le Revenu :

« Ce n’est pas parce qu’un aménagement ou des travaux ont été autorisés par l’administration qu’ils ne peuvent pas faire l’objet d’une condamnation à démolir. La justice peut en effet considérer, même si l’autorité locale l’a autorisé, que cet aménagement n’est pas conforme au règlement administratif […]. »

Et toc !

La distinction s’opère en fait selon que les travaux ont été réalisés en vertu d’un permis de construire ou non. Avec un permis, rien ne peut vous arriver.

Si tel n’est pas le cas et que vous avez seulement déposé une déclaration de travaux et obtenu un certificat de conformité (aux règles d’urbanisme en vigueur) de la part de la mairie, un voisin mécontent peut obtenir en justice la démolition sous astreinte de votre ouvrage. Même si elle a fait l’objet d’un avis conforme de l’architecte des Bâtiments de France (requise dans le cas d’un secteur protégé), l’autorisation préalable de la commune peut être remise en cause.

Mais quittons un instant la sphère des joyeusetés administratives pour nous tourner vers le cirque politique.

Simplifier les usines à gaz qu’on a créées

Il arrive parfois que nos dirigeants se rendent compte des conséquences nocives des politiques qu’ils mènent. Malheureusement, plutôt que de faire machine arrière, ils préfèrent généralement étendre la superficie de l’usine à gaz qu’ils ont dessinés.

On en a récemment eu un nouvel exemple avec le ministre de l’Action et des Comptes publics Gérald Darmanin qui a annoncé que « les entreprises de moins de 20 salariés pourront déléguer à l’Urssaf la collecte et le reversement à l’Etat de l’impôt sur le revenu retenu à la source« , comme le rapporte Le Figaro.

A chaque fois que je lis que l’Etat va « aider«  les entreprises, la réponse que le chef des armateurs de Saint-Malo aurait faite à Louis XIV me revient à l’esprit : « Sire, surtout ne faites rien ! Vous nous avez assez aidés.« 

Je vous ai déjà parlé du passage de 49 à 50 salariés au sein des entreprises, lequel entraîne moult nuisances administratives, fiscales et sociales absolument rédhibitoires pour nombre de PME. Il existe également des différences de traitement entre les entreprises de plus de 20 salariés et celles qui en ont moins.

Avec une mesure telle que celle annoncée par Gérald Darmanin, l’économie française va peut-être bientôt accentuer le contraste entre les deux côtés de la barrière, décourageant encore plus le passage de 19 à 20 salariés.

Le libre langage des retraités

J’ai déjà eu l’occasion de vous le faire remarquer au sujet des analyses que nous livrent les anciens patrons de banque centrale : nos dirigeants sont en général plus loquaces une fois qu’ils ont quitté leurs fonctions. Merci à Florence Parisot d’avoir illustré cette triste règle au cours de l’été.

Naturellement, Patrick Bernasconi, président en fonction du Conseil économique, social et environnemental, n’a que très moyennement apprécié.

Voici ce qu’en dit Hélène K. :

Pas mieux.

L’indignation à géométrie variable

Je vous en parlais encore la semaine passée, la rémunération de nos chers parlementaires est un sujet qui a le don de les faire sortir de leurs gonds. Grâce à Danièle Obono, les députés classés « à droite et au centre«  ont perdu cet été le monopole des revendications salariales.

On n’a cependant pas observé à ma connaissance de réaction de la part de ses camarade de LFI, en dépit de la suggestion qui leur a été adressée par Raphaël Enthoven.

Changeons de bord politique pour évoquer le cas de Robert Ménard. Début mai, le maire de Béziers a été très vivement bousculé par des manifestants de gauche alors qu’il se rendait dans nord de la Gironde pour un débat sur le rapprochement local entre son propre bord politique et la droite.

Cependant, force est de constater que cette agression n’a pas trouvé dans les médias le même relais qu’avait obtenu celle de NKM au mois de juin passé.

Cela est assez déplorable, comme le fait remarquer Daniel Tourre.

Heureusement, pour faire face à ceux dont elle rejette les idées, la gauche n’est jamais en reste de solutions liberticides.

Daniel Tourre vous fait les sous-titres :

En effet, ne pensez-vous pas que des élus aux opinions divergentes est une situation préférable à des élus qui pensent tous la même chose ?

Tous d’accord entre eux

C’est la question que je me suis posée lorsque j’ai constaté que pour la Fête du travail, Xavier Bertrand (président de la région Hauts-de-France[1]) n’avait rien trouvé de mieux que de citer Louis Aragon.

Le poète, qui s’était engagé aux côtés du Parti communiste français depuis 1927 jusqu’à sa mort en 1982, en a tout de même sorti de mémorables, notamment au sujet des bagnes de la grande époque stalinienne (qui est selon lui « la période du passage du singe à l’homme« ), voyez donc : « Le prolétariat, vient d’entreprendre cette tâche historique d’une grandeur sans précédent : la rééducation de l’homme par l’homme« . Rien que ça !

La droite contemporaine a de bien curieuses références culturelles…

Comme le déplore Daniel Tourre, nous vivons décidément une époque dans laquelle il est bien difficile de distinguer sa droite de sa gauche.

Espérons que les bouleversements économiques et financiers à venir feront émerger des personnalités politiques aux opinions plus détonantes…

[1] Hauts-de-France = le nord, mais ne cherchez pas la région Bas-de-France, elle n’existe pas !

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