Le capitalisme financier règne en maître – et détruit au passage les vraies sources de prospérité ainsi que les structures sociales et politiques. Et les investisseurs grand public lui donnent la corde pour se faire pendre…
Plus c’est gros, mieux ça passe. L’enrichissement sans cause des détenteurs de portefeuilles est colossal, ils bénéficient d’un droit de prélèvement sur la richesse mondiale qui bouleverse tout : nos arrangements politiques, nos arrangements sociaux, nos organisations économiques. Ils détruisent nos tissus et nos structures.
Avec ce pouvoir d’achat tombé du ciel, les ultra-riches et les firmes qu’ils contrôlent rachètent les start-ups qui innovent, les parts de marché des sociétés traditionnelles, ils coulent les formations pré-capitalistes. Et tout le monde s’en fiche.
Avec les centaines de milliards tombés du ciel de la politique monétaire, ils s’arrogent le pouvoir de décider de ce qui est adapté et de ce qui ne l’est pas.
Est-ce que les plateformes qu’ils créent, comme Uber et autres, représentent un véritable pouvoir économique… ou bien est-ce du simple pillage ? C’est un exemple parmi d’autres, et il mérite d’être analysé – ce qu’aucun gouvernement ne fait.
Les chouchous des banques
La monnaie gratuite, la monnaie tombée du ciel, les rachats de titres longs, tout cela bénéficie aux chouchous des banques, c’est-à-dire aux déjà très riches.
Goldman Sachs, Citi ou JPMorgan financent des prédateurs – et ils peuvent le faire parce que le système est organisé pour cela : il prend à sa charge tous les risques, il solvabilise tout le monde. L’alchimie des marchés financiers avec, en particulier, le scandale du dysfonctionnement des IPO, vient ratifier le tout.
Le public imbécile vient servir de relais aux prédations du capital, ce qui est un comble. Ce pauvre public voit ses structures économiques détruites par ces gens et il leur tend le capital pour pouvoir être détruit encore plus sûrement. Lénine avait raison : le capital, c’est-à-dire le petit capital, celui du public, est tellement bête qu’il tend lui-même la corde pour être pendu.
Nous sommes dans une phase du capitalisme totalement perverse.
Le capitalisme financier n’est possible que parce qu’il pille la monnaie, pille le bien public, pille les épargnes ; en même temps, il pille, il détruit les formations économiques historiques, souvent pré-capitalistes, mais très adaptées à leur environnement, qui ont sécrété l’épargne.
Ils pillent le passé pour le détruire à leur profit.
[NDLR : Retrouvez toutes les analyses de Bruno Bertez sur son blog en cliquant ici.]