La Chronique Agora

L'Alaska, la "dernière frontière" pour le gaz et le pétrole

▪ Dans les années 1850, d’intrépides explorateurs et trappeurs russes qui parcouraient les chaînes de montagnes et les passages maritimes remarquèrent des suintements de pétrole dans ce que nous appelons aujourd’hui le golfe de Cook. Ce sont là les premières références historiques au pétrole en Alaska.

Au cours du siècle qui suivit, plusieurs chercheurs de fortune — chercheurs solitaires, prospecteurs de pétrole privés et grandes compagnies pétrolières — se sont mis à y rechercher du pétrole à commercialiser. S’il y avait certains succès, il y avait surtout des échecs et pas mal de puits furent abandonnés.

Ce n’est qu’en 1961 (deux ans après que l’Alaska est devenu un Etat américain) que la Swanson River — une joint-venture entre Richfield et Standard Oil — est devenue un champ pétrolier commercialement prospère.

La suite, tout le monde la connaît.

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L’Etat-Providence a signé son propre arrêt de mort ! A présent, c’est chacun pour soi.

Mais dans cette nouvelle donne, une poignée de Français pourrait être jusqu’à quatre fois plus riche d’ici deuxans.

Comment en faire partie ? Il suffit de suivre le guide…

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Plus d’un milliard de barils de pétrole, ainsi que 140 milliards de mètres cubes de gaz naturel, ont été extraits de la région du golfe de Cook. Le développement du pétrole et du gaz en Alaska a été gigantesque. Environ 1/5ème du pétrole produit aux Etats-Unis provient de cet Etat.

▪ Mais ces actifs dépérissent lentement. La production de pétrole brut a chuté de plus de 70% par rapport à son apogée dans les années 1980. Le golfe de Cook est aujourd’hui une vieille vache dont les compagnies pétrolières essaieraient de tirer les dernières gouttes de lait. C’est là que les choses deviennent intéressantes.

Chevron, l’un des principaux producteurs dans le golfe de Cook, a dernièrement décidé de vendre tous ses actifs dans la région. Cela inclut les champs de pétrole et de gaz offshore et terrestres, 10 plates-formes offshore et deux exploitations de cuves de gaz. Chevron se séparera également de ses intérêts dans deux pipelines régionaux.

« Cette décision fait suite à la baisse de la production des champs de pétrole et de gaz du golfe de Cook », rapporte l’Anchorage Daily News, « typiquement, une période où les grandes compagnies énergétiques ne sont plus intéressées par leurs investissements et où les plus petits opérateurs sautent sur l’occasion ».

C’est là qu’est l’opportunité. Il reste encore beaucoup de pétrole et de gaz dans le golfe de Cook. Mais pas assez pour que de gros poissons comme Chevron y consacrent du temps et de l’argent. Mais pour une plus petite entreprise, cela représente une fortune.

L’Etat d’Alaska se met en quatre pour que les investissements dans le pétrole et le gaz continuent d’entrer. Il compte beaucoup sur cette industrie. Près de 80% des revenus de l’Etat dépendent de l’extraction de pétrole et de gaz. Cette industrie emploie des milliers de personnes. Et ces personnes à leur tour soutiennent des magasins, des restaurants et tout l’ensemble du cycle qui forme une communauté.

Le gouvernement a donc créé des arrangements avantageux pour les compagnies pétrolières et de gaz afin qu’elles dépensent leur argent dans la région. Parmi ces petits cadeaux, on trouve un remboursement par l’Etat de 40% de l’argent dépensé en coûts de forage et d’exploration — payés en cash à l’opérateur. D’autres lois ont été mises en oeuvre qui pourraient rembourser jusqu’à 20% des autres coûts et 25% des pertes nettes subies.

A nouveau, pour un petit opérateur cherchant à obtenir un joli rendement à partir d’un investissement modéré, l’Alaska fait figure d’eldorado du pétrole et du gaz.

▪ En fait, il y a une pénurie de gaz naturel dans la région. Les réserves prouvées actuelles pourraient bien chuter en dessous de la demande d’ici 2012. Pourtant, on estime que le golfe possède 13 000 à 15 000 milliards de pieds cubes de gaz et plus de 200 millions de barils de pétrole — en général dédaignés par les grandes compagnies.

Résultat de cette pénurie : les prix du gaz naturel dans la région coûtent environ 100 $ de plus par million de mètres cubes qu’ils ne le coûtent dans les 48 autres Etats américains. Tandis que le gaz stagne autour de 140 $, le gaz naturel d’Alaska est à 230 $ et jusqu’à 350 $ par millions de mètres cubes en hiver.

C’est ce qui est fascinant à propos du gaz naturel et que beaucoup d’investisseurs ne comprennent pas. Le lieu est très important. Tout comme dans l’immobilier, l’emplacement fait toute la différence.

Je vois une sorte de second souffle pour le gaz et le pétrole d’Alaska. Cette région va devenir très rentable pour les plus petites entreprises. Le golfe de Cook pourrait bien connaître une renaissance.

En fait, les graines sont déjà en train de germer. Un groupe fait venir une nouvelle installation de forage auto-élévatrice, une première en Alaska depuis 16 ans. Un autre groupe remet en service des puits provisoirement fermés. Il y a en fait une assez longue liste d’entreprises qui font renaître d’anciens actifs et/ou qui explorent de nouveaux prospects, stimulés par de généreuses incitations d’Etat.

C’est le début d’un bon vieux boom pétrolier et de gaz à l’ancienne mode de l’Alaska. Dans un monde où les sources étrangères de pétrole sont mal acceptées et plus incertaines que jamais, je prévois que les investisseurs accueilleront avec bienveillance les efforts des habitants de « la dernière frontière ».

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