La Chronique Agora

Pétrole, un état des lieux

▪ C’est peut-être réconfortant de croire que la production de pétrole mondiale peut augmenter. De fait, de nombreux dirigeants aux Etats-Unis et en Europe rêvent tous les soirs de la façon dont le volume de pétrole actuel, d’environ 85 millions de barils par jour, pourrait atteindre les 95 millions de barils par jour — "si seulement l’industrie pétrolière mondiale était plus efficace".

Oui, bien sûr. Sauf que l’industrie pétrolière mondiale n’est pas ce modèle d’efficacité rêvée. Elle a bien évidemment des avantages. Les grandes entreprises pétrolières internationales comme Exxon Mobil, Chevron, BP, Shell, etc. sont compétentes. Il existe de bonnes entreprises pétrolières d’Etat, comme Petrobras au Brésil et StatoilHydro en Norvège. Aramco en Arabie Saoudite est remarquable. Ces gars-là font tous un bon boulot pour maintenir les tankers et les pipelines en fonction.

▪ Mais le reste de l’industrie pétrolière mondial n’a pas cette discipline financière et cette vivacité dans l’exécution des projets. L’industrie pétrolière du Venezuela est une grande invalide, avec les nationalisations et les licenciements en masse menés par Chavez ces dernières années. La production baisse au Venezuela, et c’est pourtant l’un des pays qui possède les plus grandes réserves d’hydrocarbures au monde.

L’entreprise nationale mexicaine Pemex n’est qu’une tirelire pour les politiciens, qui pompent tout le capital d’investissement du secteur pétrolier pour le réinjecter dans leurs propres activités bidons. Pemex est donc en train de chuter du haut d’une falaise de sous-investissement, d’épuisement et de déclin. Selon Matt Simmons, Pemex pourrait ne plus exporter de pétrole vers les Etats-Unis d’ici 18 à 24 mois.

L’industrie pétrolière iranienne est entrée dans une lente spirale fatale, malgré la rumeur occasionnelle d’une aide de la Chine dans le développement des gisements… Juste à côté, en Irak, le chaos règne. La législation irakienne sur le pétrole est si lourde que presque tous les acteurs de l’industrie internationale de l’énergie rejettent l’Irak, y compris les Chinois. Et quand les Chinois refusent d’investir dans vos gisements de pétrole, c’est qu’il y a vraiment un gros problème.

Voilà ce qu’il en est. La conclusion, c’est que nous devrions assister à un choc pétrolier mondial d’ici 2012, ou plus tôt si l’activité économique mondiale s’accélère. Très bien. Cela signifie seulement que ceux qui font des forages en eaux profondes vont bien s’en sortir.
[NDLR : Cet état des lieux fait naître des opportunités au potentiel spectaculaire dans le domaine du pétrole et des para-pétrolières. Pour savoir comment en profiter, suivez le guide…]

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