La Chronique Agora

Pétrole : mort du marché et guerre des prix, 2ème partie

▪ La mort du marché
Comment résoudre le problème des prix bas du pétrole, nous demandions-nous vendredi ? Avec le temps, les acteurs financièrement faibles abandonneront la partie. Ils mettront la clé sous la porte, s’ils ne sont pas mis en faillite ou rachetés. Toutefois, les acteurs faibles ne sont généralement pas de grands producteurs mais plutôt du menu fretin. Par conséquent, leur sortie du marché ne fait pas grande différence sur l’offre.

Pour exemple, 70% du "nouveau" pétrole exploité à Eagle Ford au Texas, provient de 30% des puits. En d’autres termes, nous pourrions voir 70% des puits s’arrêter — ce qui réduirait la production de 30%. Rien que sur un seul gisement. Et on trouve partout des gisements semblables, du Brésil à l’Alaska en passant par l’Extrême-Orient.

D’une façon ou d’une autre, le processus de sélection devra continuer — au niveau mondial — jusqu’à ce que de plus en plus d’acteurs réduisent leur production et/ou se cassent la figure, que ce soit en Amérique du Nord, dans la Mer du Nord, en Afrique de l’ouest, au Brésil, ou même au Moyen-Orient.

Lorsque "trop" d’acteurs mettent un produit sur le marché — dans le contexte d’une guerre des prix — certaines entités doivent simplement disparaître

C’est ce qu’on appelle la "mort du marché" et cela signifie bien ce que cela veut dire. Lorsque "trop" d’acteurs mettent un produit sur le marché — dans le contexte d’une guerre des prix — certaines entités doivent simplement disparaître. Elles peuvent être mises en liquidation, changer d’activité, arrêter de produire. Cela se rajoute au fait que, dans un environnement où les liquidités manquent, l’innovation marque le pas et beaucoup de nouvelles idées ne voient pas le jour.

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Dans une époque d’offre excédentaire, la mort du marché est le seul moyen de réduire l’offre et de consolider les prix. C’est le seul moyen d’effacer l’offre excédentaire et de permettre aux prix de remonter.

▪ Première règle de survie
Comment s’en sortir ? Certainement pas en restant les bras ballants à gémir et à se plaindre que les prix sont trop bas.

Non, les compagnies pétrolières doivent réagir et réduire impitoyablement les coûts. Les équipes de direction doivent faire ce qui est nécessaire pour bien gérer le cash, éviter les dépenses, devenir efficient, sauver l’entreprise jusqu’à ce que la reprise ait lieu puis revenir dans le jeu. Ce genre d’efforts agressifs est le signe d’une entreprise où il serait intéressant d’investir, à ce stade.

▪ Calendrier
Combien de temps durera encore la situation actuelle ? Difficile à dire… Ces derniers jours, nous avons vu les prix du pétrole rebondir après avoir atteint un plus bas, à en croire le titre du Houston Chronicle évoqué vendredi. Ce développement pourrait se traduire en une reprise des prix "en forme de V" ; ou cela pourrait n’être qu’une impression trompeuse, avant une autre chute des prix. Le V pourrait alors être en fait un W. Personne ne le sait. Qui vivra verra.

Il ne faut pas oublier que de nombreux pays à travers la planète ont besoin de prix du pétrole relativement stables pour maintenir leur budget national — c’est-à-dire la paix sociale.

Par exemple, pour le Venezuela, un pétrole à environ 130 $ le baril est absolument nécessaire pour équilibrer les comptes du pays. Déjà aujourd’hui, des émeutes bouleversent le pays, dues au manque de produits de base. De l’autre côté de l’Atlantique, le Nigeria a besoin d’un pétrole d’au moins 120 $ pour maintenir un minimum d’Etat ; c’est même l’unité nationale qui est en jeu.

Nous pourrions assister à l’effondrement de gouvernements et d’industries entières — en particulier l’industrie pétrolière — du jour au lendemain

Je pourrais citer d’autres pays dont la situation financière est désastreuse. La décomposition de la société peut arriver très vite. Nous pourrions assister à l’effondrement de gouvernements et d’industries entières — en particulier l’industrie pétrolière — du jour au lendemain.

C’est ce qui rend si difficile de prévoir à long terme. Certes, le marasme que connaissent les prix du pétrole pourrait durer encore des mois, voire des années, jusqu’à ce que survienne la mort du marché. Alors, un beau matin on pourrait apprendre qu’un pays entier s’est effondré, quasiment du jour au lendemain.

Pour l’instant, mon conseil d’investissement est de construire une liste des meilleurs prospects pétroliers et de services pétroliers (des entreprises qui ont pignon sur rue comme Schlumberger, Baker Hughes ou Oceaneering International) et se tenir prêt à acheter dans les jours de baisse, les creux de marché, etc.

Ne "forcez pas trop la dose" en achetant massivement des actions. Contentez-vous de "grignoter" un peu et accumulez une position. Gardez des liquidités sous la main. Si nous assistons à un autre creux du prix du pétrole, vous serez ainsi capable d’acheter plus, à un prix encore plus intéressant.

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