La Chronique Agora

Du peso au baht, turbulences sur le marché des devises

▪ Après l’optimisme du début d’année, l’opinion des marchés financiers sur les perspectives de l’économie mondiale est devenue plus méfiante — cela malgré les prévisions extrêmement bonnes de nombreux experts. Aux Etats-Unis, la croissance de l’emploi est largement surestimée. En Chine, les problèmes de surendettement de nombreuses régions et/ou entreprises deviennent de plus en plus clairs. Dans la Zone euro, le danger de la déflation menace toujours. Au Japon, l’indice Nikkei a déjà perdu 14% depuis le début de l’année. Et dans les pays émergents qui, ces dernières années, ont été parmi les moteurs de l’économie mondiale, la crise actuelle de la monnaie est accentuée par les problèmes intérieurs.

Voyons cela plus en profondeur…

▪ Argentine
La présidente Cristina Fernández de Kirchner et ses ministres blâment les « vautours étrangers » qui seraient à l’origine de troubles économiques comme ces coupures d’électricité à Buenos Aires et de la disparition des marchandises sur les étagères des supermarchés (source : The Guardian).

Au Rio de la Plata, le dollar US est passé, en six mois, de cinq pesos à huit actuellement, et sur le marché noir on a même atteint 13 pesos pour un dollar.

▪ Brésil
Depuis le début de l’année, les investisseurs étrangers ont retiré d’énormes capitaux de la bourse de São Paulo. Les manifestations contre la Coupe du monde de football et les gigantesques dépenses qu’elle entraîne ne se calment pas. Les taux d’intérêt ont été augmentés à sept reprises pour atteindre actuellement 10,5%.

▪ Afrique du Sud
Elle connaît les mêmes problèmes. Le rand est déjà sous pression depuis un an, mais plus particulièrement depuis début 2014. Les grèves paralysent l’économie, comme actuellement celle dans les mines de platine où les ouvriers demandent le triplement de leur salaire. Les pannes de courant continuelles freinent la croissance.

 
 

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▪ Turquie
La banque centrale a relevé ses taux d’intérêt de 4,5% à 10% et tente d’arrêter la dévaluation de la livre turque. De grandes manifestations se répètent à un rythme pratiquement journalier. Le drame syrien pèse lourdement sur l’économie du pays.

▪ Inde
Le pays prévoit des élections en mai qui amèneront probablement un changement de gouvernement. Il faut 62 roupies pour acheter un dollar — contre 54 il y a un an. Les prix à la consommation ont augmenté de 10% par rapport à l’année précédente.

Pour réduire le déficit du compte courant, le gouvernement avait décidé une augmentation importante des taxes à l’importation sur l’or, mais cette mesure n’a réussi qu’à générer une augmentation spectaculaire de la contrebande.

▪ Thaïlande
Le dollar US est devenu plus cher, passant de 29 à 33 bahts. La crise politique dure depuis trois mois avec des manifestations continuelles des opposants au gouvernement. Depuis le début des manifestations fin octobre 2013, les investisseurs étrangers ont retiré plus de trois milliards de dollars (source : Farang), ce qui a mis à mal les marchés financiers de Bangkok.

La conséquence de ces importantes manifestations sera un ralentissement de la croissance de l’économie thaïlandaise. Le ministère des Finances prévoit une augmentation de seulement 3,1% en 2014, contre 5,4% pour l’Indonésie, 5% pour la Malaisie et 6,4% pour les Philippines.

▪ Conclusion
Les pays émergents semblent se « normaliser » : taux d’inflation élevés, comptes courants déficitaires, faiblesse de la monnaie, troubles sociaux, etc.

Bien que l’origine de ce retour à la normale a pu être la réduction des achats d’obligations par la Fed, il n’en reste pas moins que c’est l’absence de réformes nécessaires qui est, essentiellement, responsable des problèmes économiques internes.

Recommandation : aucun investissement sur les marchés financiers des émergents.

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