Mercredi, les actions ont chuté.
Et la volatilité s’est envolée.
Selon Bloomberg :
« L’indice Dow Jones Industrial Average a perdu plus de 370 points, les bons du Trésor US ont enregistré le plus fort rally depuis juillet, et la volatilité a bondi plus haut alors que la tourmente secouant le gouvernement Trump agitait les marchés financiers tout autour du globe.
Les principaux indices américains ont enregistré leur plus forte baisse sur huit mois, tandis que l’indice de volatilité du CBOE [il mesure les fluctuations des cours du S&P 500 anticipées par les investisseurs] connaissait sa plus forte hausse depuis le vote britannique en faveur d’une sortie de l’Union européenne, en juin dernier, et brisait la période de calme qui s’était emparée des marchés le mois dernier, la crise menaçant de faire capoter l’agenda de mesures qui, pas plus tard que lundi dernier, propulsait encore les actions à des plus-hauts record ».
Les quelques spéculateurs ayant suivi notre suggestion de lundi dernier d’acheter du VIX – qui misait sur une hausse de la volatilité – ont dû se frotter les mains…
Sur le sentier de la guerre
Cette semaine, on a appris que Rod Rosenstein, procureur général adjoint, avait chargé Robert Mueller, ex-responsable du FBI, de mener une enquête sur les liens potentiels entre la campagne de Trump et la Russie.
Là, le risque de guerre fratricide au sein du Deep State est monté d’un cran.
Certaines factions – celles qui portent des costumes Armani venant de Manhattan ou des galons dorés venant du Nord de la Virginie – soutiennent le président.
D’autres initiés – notamment les médias, les universités et l’establishment de Washington –sont partis sur le sentier de la guerre contre le président des Etats-Unis.
Comment cela va-t-il finir ?
Quel dommage que M. Trump ne s’intéresse pas à l’histoire. Il pourrait en retirer de bonnes idées. Ou de mauvaises. Sur ce que l’on peut attendre à ce stade du déclin de l’empire, par exemple. Au moins, il pourrait agrémenter ses conversations de références historiques ‘oe’ en clignant de l’oeil pour signifier qu’il nous a bien compris.
Le président est accusé d’avoir bavardé avec l’ex-directeur du FBI à propos d’enquêtes en cours. Il aurait peut-être même suggéré, sotto voce, qu’il serait bon pour la carrière de M. Comey qu’il lève le pied sur l’enquête concernant Mike Flynn, l’ex-conseiller de Trump à la sécurité nationale.
Ces choses n’ont pas vraiment l’air de mériter l’intérêt médiatique, à plus forte raison une destitution. La plupart des gens baillent puis zappent, préférant regarder le catch.
C’est plus divertissant et plus authentique.
De la folie… et du glamour
A ce stade avancé de dégénérescence de l’empire, il nous faut plus de glamour… de folie… et de sexe.
Le président ferait tout aussi bien de transformer le Capitole en lupanar, par exemple. Il pourrait décréter que son cheval est consul. Ou encore, ce que nous préférons : il pourrait afficher son fameux sourire malicieux, et nous dire que l’on doit l’adorer… et non s’acharner à lui tirer dans les pattes.
Il devrait se rebaptiser « Neos Helio » (le nouveau soleil) ; au moins les latinistes et les mordus de l’époque romaine rigoleraient un bon coup.
L’empereur romain Caligula a été accusé de toutes ces choses.
Et comme le montre son histoire, à mesure qu’un empire acquiert de la maturité et dégénère, il faut que les crimes et les écarts de conduite soient plus pittoresques… et plus grotesques… pour être à sa mesure.
Oubliées, les règles et vertus ancestrales qui ont fait sa réussite.
On joue des coudes… et puis on dégaine les couteaux. Le pouvoir se concentre de plus en plus entre les mains du chef d’Etat… lequel finit souvent avec un couteau planté dans le dos.
Pauvre Caligula
Rome était une république dont les traditions démocratiques remontaient à des centaines d’années. Mais après Jules César et une guerre civile qui dura 20 ans, l’ancien système disparut.
Caligula accéda au pouvoir à la mort de son grand-oncle, Tiberius… et après que la plupart des membres de sa famille furent assassinés.
Au départ, il avait tout l’air d’être homme de la situation. Jeune, séduisant… à l’aise avec l’armée. Mais ensuite, le jeune empereur tomba malade. Il guérit mais commença à se comporter d’une drôle de façon, inconstante, étrange, peu fiable.
Voire dangereuse.
Il se mit à envoyer en exil ou à faire exécuter des membres de sa propre famille. Il dépensa sans compter, dilapidant en quelques années à peine la fortune que Tiberius lui avait laissée. Ensuite il poussa la vanité jusqu’à apparaître en public déguisé en Hercule ou en Apollon.
Suétone, historien romain, nous apprend que Caligula s’est querellé avec le sénat, a déclenché des guerres absurdes et couché avec ses soeurs.
Finalement, les initiés en eurent assez. Après qu’il eût annoncé son intention de s’installer en Egypte et d’être vénéré comme un dieu vivant, les membres de la garde prétorienne – une unité d’élite de l’armée impériale romaine – poignardèrent Caligula à mort.
Ils assassinèrent la première dame et sa fille, également, tant qu’à faire.
Ensuite, ils dénichèrent leur Mike Pence à eux – Claudius, l’oncle de Caligula – planqué derrière un rideau.
Et ils le proclamèrent empereur.