La Chronique Agora

Pays émergents : le Mexique devient un investissement intéressant

▪ Dans la Quotidienne d’Agora, je m’intéresse aux pays émergents, essayant de faire une distinction entre les plus fragiles et ceux disposant encore d’une véritable capacité de croissance. Je me concentre en ce moment sur l’Amérique latine. Aujourd’hui, je vous propose un point complet sur un des pays émergents à mon sens les plus attractifs : le Mexique.

Loin de moi l’idée de vous brosser un tableau idyllique de la situation sociale de ce pays ; un de mes frères y a vécu pendant plus d’un an et m’a décrit une société qui vit souvent au quotidien avec la violence. Mais ces problèmes, bien réels, ne doivent pas non plus faire oublier les efforts entrepris par le nouveau président Enrique Peña Nieto (élu en décembre 2012). Des efforts aussi bien politiques, sociaux, qu’économiques.

Le principal atout du Mexique, ce sont ses liens privilégiés avec les Etats-Unis.

▪ Le couple Etats-Unis/Mexique
Le principal atout du Mexique, ce sont ses liens privilégiés avec les Etats-Unis. Alors oui, la croissance américaine (3,2% au dernier trimestre 2013) n’est pas autonome et est toujours fragile mais elle reste bien supérieure à celle qu’offre l’Europe, la Zone euro ou la France…

78% des exportations mexicaines finissent en territoire américain. Cela vous donne une idée des liens étroits entre les deux pays. Cette relation privilégiée avec le voisin du nord est donc quasiment exclusive, rendant le Mexique vulnérable aux difficultés économiques des Etats-Unis mais imperméable à celles de la Chine. En effet, seuls 4% de ses exportations sont destinées à l’Empire du Milieu.

Le recul des matières premières qui a frappé de plein fouet des pays comme l’Argentine ou le Brésil a relativement épargné le Mexique. La moitié de ses exportations sont en effet composées de produits manufacturés — ce qui fait de lui l’oiseau rare de l’Amérique latine.
L’affaiblissement (modéré) du peso mexicain a jusqu’ici favorisé cette économie très tournée vers l’exportation.

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Le Mexique apparaît aujourd’hui comme une nouvelle terre de délocalisation et de production.

Le Mexique finit même par faire (un peu) peur à la Chine. Alors que les salaires augmentent d’environ 20% par an dans certains secteurs en Chine, le Mexique apparaît aujourd’hui comme une nouvelle terre de délocalisation et de production.

Nombre de grands groupes internationaux ont décidé d’y installer leurs usines. C’est le cas par exemple de Pirelli, Danone, Nivea, Colgate mais aussi Eurocopter, Volkswagen, General Motors, Ford, Chrysler-Fiat, Nissan, Honda, Toyota, etc.

Le pays est ainsi devenu le quatrième producteur mondial de voitures. Pour tous ces groupes, le choix du Mexique est stratégique pour à la fois approvisionner le marché américain et latino-américain…

▪ Le poids des réformes
Les atouts du Mexique ne s’arrêtent pas là. Le président Enrique Peña Nieto s’est lancé dans une série de réformes destinées à améliorer les infrastructures, la fiscalité, les services sociaux (régime de santé universel et assurance chômage ou encore l’éducation). De fait, si ces mesures sont adoptées, elles pourraient encourager encore la consommation et le marché intérieur. Des réformes indispensables alors que 40% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.

Cependant, ce sont surtout les réformes économiques qui ont fait la Une de la presse internationale. Des secteurs comme les télécommunications, la production d’énergie et l’exploitation des hydrocarbures sont maintenant ouverts aux investissements étrangers. La libéralisation est en marche.

Ainsi, l’exploration et l’exploitation des importantes réserves pétrolières et gazières mexicaines ont connu en décembre dernier une réforme historique. Celle-ci met fin au monopole de la société nationale, Pemex, et encourage les sociétés étrangères à venir dans le pays. Une décision due à des raisons économiques et pragmatiques puisque la production du pays était en chute libre depuis quelques années, faute d’investissement et d’épuisement des ressources traditionnelles.

Le sous-sol mexicain — tout particulièrement offshore — recélerait d’importantes réserves en hydrocarbures.

Or le sous-sol mexicain — tout particulièrement offshore — recélerait d’importantes réserves en hydrocarbures. Selon l’Agence américaine de l’énergie, celles-ci représenteraient le sixième des réserves mondiales de gaz de schiste et le septième de pétrole de schiste.

Parmi les autres réformes votées, une réforme bancaire et financière qui devrait ouvrir l’accès au crédit aux petites et moyennes entreprises

▪ Misons sur le potentiel mexicain
Le potentiel de croissance n’est donc pas à négliger. Actuellement classé au 14e rang des économies mondiales, le Mexique devrait s’emparer de la cinquième place d’ici 2050 selon Goldman Sachs. Ce qui certes nous laisse le temps de voir venir.

Toutefois, les réformes entreprises vont, de l’avis de tous, dans le bon sens et soutiendront la croissance mexicaine dans les années à venir. En 2014, le PIB devrait, selon la Banque mondiale, atteindre 3,4% contre 1,4% l’année dernière et même 3,8% en 2015 et 4,2% en 2016.

Nous aurons certainement l’occasion de nous intéresser au pays dans les prochains numéros de Défis & Profits.

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