La Chronique Agora

Rendez-vous à la St. Glin-Glin

richesse

▪ Le gouvernement français doit avoir pris des leçons à la Réserve fédérale. Il s’agit de dire n’importe quoi puis de faire le contraire de ce qui avait été annoncé — tandis que tout le monde fait semblant d’y croire, puis semblant d’être surpris.

Ben Bernanke avait annoncé (enfin… laissé entendre) que la Fed pourrait réduire son QE3 petit à petit — le fameux tapering — à partir de l’automne, si l’état de l’économie s’améliorait. Eh bien, après pas mal d’annonces plutôt positives sur l’emploi, la croissance, le miracle énergétique et ainsi de suite… il s’avère que l’économie US, en fait, ne va pas si bien que ça.

Et donc… pas de tapering.

« Ce n’est pas étonnant », disait Bill jeudi. « Le simple fait de mentionner une réduction du QE peut faire s’effondrer les marchés dans le monde entier. Pourquoi prendre le risque ? Mieux vaut retarder, tergiverser… gagner du temps… et faire en sorte que la situation deviennent le problème d’un(e) autre ».

Simone Wapler ne disait pas autre chose : « l’arrêt de la planche à billets est impossible », disait-elle aux lecteurs de La Stratégie de Simone Wapler hier. « […] Le génie ne revient pas dans la lampe d’Aladin. Le dentifrice ne rentre pas dans le tube. La planche à billets ne peut pas s’arrêter. La création monétaire se termine TOUJOURS en drame ».

▪ En France, c’est un peu pareil avec les impôts.

Il fallait « faire un effort » en 2012, ensuite ça irait mieux. Puis finalement l’effort a dû se poursuivre en 2013, mais une pause fiscale, promis-juré, nous attendait en 2014.

Et maintenant — comme la réduction du QE3 –, ladite pause fiscale est repoussée. En 2015, dit-on — ou à la St. Glin-Glin. Un jour, quoi.

Et là, cher lecteur, votre correspondante se trouve confrontée à un mystère qu’elle n’a jamais réussi à élucider.

Comment se fait-il que les hommes politiques — quels qu’ils soient — ne se rendent pas compte des dommages que causent leurs engagements qui durent à peu près autant de temps qu’il en faut pour les prononcer ?

Au lieu de promettre des choses qu’ils ne peuvent pas faire (et ce n’est — généralement — pas lié à leurs compétences, à leur profil ou à leur intelligence), dépendant de facteurs impossibles à maîtriser… pourquoi ne pas simplement avouer leur ignorance ?

Dire « nous avons des problèmes, je ne sais pas si nous pourrons influer sur le chômage/la croissance/le montant des retraites, mais nous allons nous retrousser les manches et tenter de faire tout ce que nous pourrons ? »

Personne n’a jamais été élu sur un tel programme, me direz-vous. Peut-être. Mais en ce qui me concerne, je serais prête à voter pour quelqu’un qui aurait l’honnêteté d’admettre à la fois ses forces… et ses faiblesses.

Et vous ?

Meilleures salutations,

Françoise Garteiser
La Chronique Agora

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