▪ Eh bien, la semaine a été… intéressante.
L’or sous les 1 500 $ ! L’or sous les 1 400 $ ! L’or à 1 300 $ et des poussières !
Un krach de l’or, donc. Ca nous change des krachs des actions, me direz-vous. Et nous donne éventuellement l’occasion d’en acheter plus… mais peut-être pas tout de suite. « On ne ramasse pas un couteau qui tombe », dit le proverbe boursier. Attendons donc que notre lame dorée soit bel et bien par terre — peut-être même sous les 1 000 $ ?
Bill Bonner prédisait déjà une telle baisse en début d’année dernière :
« Lorsqu’une Grande Correction s’installe, le dollar est le remède de choix — pas l’or. Lorsque les investisseurs craignent des pertes, ils se tournent vers le dollar pour se protéger. Enfin, lorsqu’ils commenceront à craindre l’inflation, le jour de gloire des fanatiques de l’or arrivera ».
« D’ici là, nous verrons probablement une nouvelle correction du prix de l’or… peut-être jusqu’à 1 200 $. A moins qu’il ne s’arrête à 1 400 $. Nous n’en savons rien, et ça n’a pas d’importance : achetez de l’or durant ses creux, vendez les actions lors de leurs rebonds ».
Visiblement, même en ce début 2013… personne ne craint l’inflation.
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La Fed imprime quatre milliards de dollars par jour… Le Japon double sa masse monétaire… et, je répète, personne ne craint l’inflation.
Et donc, l’or chute.
▪ Mais franchement, cher lecteur : depuis le temps que nous vous parlons d’or dans La Chronique Agora, vous savez (enfin j’espère !) que l’or n’est pas un « investissement » au sens propre du terme.
Bill Bonner l’a maintes et maintes fois expliqué : l’or n’est le passif de personne, il n’est pas réplicable à l’infini, il ne rouille pas, il ne disparaît pas, on ne peut pas en imprimer à volonté.
Son principal défaut est aussi sa principale qualité : l’or est passif. Il ne bouge pas. Enterrez-le quelque part et revenez 10 ans plus tard — il sera toujours là.
Comme le disait Dan Denning hier, « si vous aviez acheté de l’or au cours des 10 dernières années parce qu’il s’agit d’un actif réel et qu’il est utilisé depuis 5 000 ans comme moyen d’échange et réserve de valeur, peu de choses ont changé depuis la semaine dernière, excepté le prix d’une once d’or. En tant qu’actif monétaire, l’or sera encore là bien après que le yen, l’euro et le dollar seront utilisés comme papier toilette ».
C’est bien beau, me direz-vous, mais concrètement… qu’est-ce que ça veut dire aujourd’hui ?
▪ Je vais laisser la parole à Simone Wapler, qui garde le cap (et à qui vous pourrez poser vos questions en direct le 24 mai prochain ): « ne vous laissez pas impressionner par l’actuelle baisse de l’or. En revanche, soyez échaudés par le marché papier de l’or ».
« Pour ceux qui lisent l’anglais voici une histoire rapportée par CNBC qui commence par : ‘Quand il se réveilla avec la nouvelle que les prix de l’or s’étaient effondrés, Yujiro Yamashita, 63 ans, se dirigea vers Ginza, le quartier chic de Tokyo, pour y acheter le métal précieux pour la première fois depuis 20 ans’… When he woke up to news of a collapse in gold prices, Yujiro Yamashita, 63, made his way to Tokyo’s posh Ginza district to buy the precious metal for the first time in 20 years….«
« Vous avez acheté de l’or et vous êtes en plus-value ? Gardez-le ».
« Vous avez acheté de l’or et vous êtes en moins-value ? Ne vous affolez pas, même si vous avez acheté au sommet d’octobre 2012 à 1 379 euros l’once et que nous en sommes à 1 046 euros l’once. Il n’est pas du tout certain que l’euro survive longtemps après les élections allemandes »…
« Si vous avez de l’or-papier, changez-le pour de l’or physique. Je vous rappelle que de l’or physique doit être détenu en dehors du circuit bancaire. Un coffre dans une banque = circuit bancaire ! Des prestataires tels qu’AuCoffre.com ou BullionVault ne sont pas dans le circuit bancaire, ni un trou dans votre jardin si vous préférez et si votre GPS est précis ».
Voilà ce que nous pouvons vous dire pour l’instant : ne paniquez pas. Regardez autour de vous… et demandez-vous si, vraiment, le dollar, l’euro et autres sont plus solides aujourd’hui que la semaine dernière.
Demandez-vous si les Etats sont en train de consolider leur bilan, de réduire leur dette. Demandez-vous si le PIB mondial est en hausse, si la croissance frémit au coin de chaque rue, si le chômage prend la direction de la baisse.
Et ensuite… voyez si vous n’avez pas envie de le garder encore un peu, votre or.
Meilleures salutations,
Françoise Garteiser
La Chronique Agora