De tous côtés on n’entend plus que ça
Un air nouveau qui nous vient de là-bas
Un air nouveau qui nous fait du dégât
Et comme moi il vous prendra
Twist and twist
Vous y viendrez tous
Twist and twist
Et vous verrez tous
Twist and twist
Le monde entier twister
— Richard Anthony, La leçon de twist
▪ Eh bien, la Société Générale se trompait. Pas d’assouplissement quantitatif. On a plutôt droit à la stratégie monétaire de la piste de danse.
Reuters nous en dit plus :
« Mercredi, la Réserve fédérale américaine a livré une nouvelle vague de stimulants monétaire et déclaré qu’elle était prête à faire encore plus pour soutenir une reprise économique américaine de plus en plus fragile ».
« La banque centrale a augmenté son ‘Opération Twist’ de 267 milliards de dollars, ce qui signifie qu’elle vendra cette quantité de titres à court terme pour acheter des titres à plus long terme afin de calmer les coûts de l’emprunt long terme. Le programme, qui devait prendre fin ce mois-ci, se prolongera désormais jusqu’à la fin de l’année ».
« Le président de la Fed, Ben Bernanke, s’exprimant lors d’une conférence de presse après une réunion de deux jours, a déclaré que la banque centrale s’inquiétait de la crise de la dette en Europe et du fait qu’elle pesait sur l’activité économique et l’emploi américains ».
« ‘Si nous ne voyons pas d’améliorations durables sur le marché de l’emploi, ce qui exigerait une action supplémentaire’, a-t-il dit, ‘nous avons encore une marge de manoeuvre considérable et nous sommes prêts à en faire plus’. »
« La Fed a réduit ses estimations de croissance économique pour les Etats-Unis cette année à une fourchette de 1,9% à 2,4%, en baisse par rapport aux projections d’avril, entre 2,4% et 2,9%. Elle a également réduit ses prévisions pour 2013 et 2014 ».
« Les embauches des employeurs américains ont sévèrement ralenti, la production industrielle a décliné et la confiance des consommateurs s’est effritée, avec la crise qui s’envenime en Europe. Par ailleurs, la perspective d’augmentations d’impôts et de réduction des dépenses gouvernementales aux Etats-Unis font planer une ombre sur la reprise ».
« L’économie a crû au taux annuel de 1,9% seulement au premier trimestre — un rythme trop lent pour faire baisser le chômage –, et les économistes s’attendent à ce qu’elle ne fasse guère mieux au deuxième trimestre ».
Allez, tout le monde… tapez dans vos mains ! La Fed est prête à faire plus de… dégâts !
▪ Certains refusent de se joindre à la fête…
Mais que voyons-nous là ? Il y a des gens qui ne sont jamais contents. Le New York Times nous parle des râleurs…
« Tout au long de la Grande récession et de la reprise limitée, on a beaucoup parlé de la mesure classique des difficultés : le chômage. Mais au sein de la classe moyenne et des travailleurs, ceux qui ont la chance d’avoir un emploi luttent aussi »…
Nous n’allons pas maintenir le suspense. Ils luttent parce ce que les salaires horaires réels baissent. Retour au Times :
« Les travailleurs américains vivent une période d’anxiété. Nombre d’entre eux […] sont sans emploi. D’autres s’aperçoivent que le salaire ne suit tout simplement pas les dépenses : si l’on tient compte de l’inflation, le salaire horaire médian était plus bas en 2011 qu’il y a une décennie, selon les données d’un livre à paraître, de l’Economic Policy Institute. Les rémunérations avantageuses sont difficiles à trouver, et les gens restent plus longtemps dans des emplois qu’ils veulent quitter, parce qu’ils ont peur de ne pas trouver mieux ailleurs. Seuls 2,1 millions de personnes ont démissionné en mars, en baisse par rapport aux 2,9 millions de démissions présentées en décembre 2007, le premier mois de la récession ».
« ‘Malheureusement, les problèmes provoqués par la récession viennent s’ajouter à la stagnation des rémunérations depuis trois décennies pour les salaires moyens à bas’, déclare Lawrence Mishel, président de l’Economic Policy Institute, un groupe de recherche à Washington qui étudie le marché de l’emploi. ‘Parmi les suites de la crise financière, on trouve un chômage qui reste élevé alors que les ménages réduisent leurs dettes et leurs achats. La conséquence pour les salaires a été une croissance considérablement plus faible, y compris pour les cols blancs et les hautes études’. »
« Le malaise des électeurs est frappant : dans un sondage New York Times/CBS en avril, la moitié des personnes interrogées a déclaré penser que la prochaine génération d’Américains vivrait moins bien, alors que seulement un quart pensaient qu’elle aurait un meilleur avenir ».
Qu’est-ce qui ne va pas chez ces gens ? N’entendent-ils pas la musique ? Ne veulent-ils pas se joindre à la fête ?