La Chronique Agora

L’or, poussé à des records par les banques centrales

Si la presse ne fait pas la promotion de l’or, c’est qu’il faut en acheter !

Les récents cours de l’or étonnent la plupart des commentateurs.

Les banques centrales, avant tout dans des pays en marge des pays les plus riches, achètent de plus en plus d’or.

Ainsi, la hausse vient des banquiers centraux eux-mêmes, ce qui est plutôt paradoxal, ces derniers étant les grands prêtres des monnaies fiduciaires. Les investisseurs particuliers, par contre, vendent et achètent de l’or dans les mêmes proportions depuis environ deux ans. La quantité d’or dans les fonds d’investissement fait du surplace.

Le vendredi 1er décembre, les prix de l’or ont atteint des records : 2 072 $ et 1 903 € l’once. Ensuite, l’or a dépassé de nouveau le record en dollar, lundi 5 décembre. L’once a alors atteint 2 135 $.

Peu de particuliers détiennent de l’or. La récente flambée des cours de l’or provient non des particuliers, mais des banquiers centraux.

Vous trouverez ci-dessous un graphique émanant d’un spécialiste, le fonds Sprott. Vous pouvez y voir les achats d’or par les fonds d’investissement (en bleu) et les banques centrales (en orange), en tonnes. Le graphique montre un rattrapage des achats d’or par les fonds sur la seconde moitié de 2023, après des ventes en 2022.

Le graphe est assorti de ce commentaire :

« Sur 12 mois glissants, les banques centrales ont acheté à un rythme de 1 225 tonnes tandis que les fonds et les intervenants sur les marchés à terme ont vendu à un rythme de 288 tonnes, c’est l’écart le plus important depuis que ces données sont disponibles. Nous notons aussi qu’historiquement les comportements des investisseurs et des banques centrales sont très différents. »

Mais évidemment, ce ne sont pas Jerome Powell ou Christine Lagarde qui achètent de l’or… Les achats proviennent de pays en marge des grandes puissances.

Dans son édition du mardi 5 décembre, Le Figaro publie une page consacrée à l’or titrée : « Tensions géopolitiques et espoirs de baisses des taux font flamber l’or ». Le journaliste cite les principales banques centrales acheteuses d’or – Chine, Inde, Russie, Turquie, Égypte, Qatar, Ouzbékistan –, mais oublient de citer quelques pays moins exotiques, comme la Pologne.

L’or, protection contre les déboires de la devise

Les intervenants cités sont plutôt haussiers sur l’or, mais Le Figaro conseille à ses lecteurs d’avoir seulement 1% à 2% de son patrimoine consacré à l’or comme « protection contre les crises ».

La presse évite de faire la promotion de l’or et met en avant des positions de sécurité comme les assurances-vie, l’immobilier ou des livrets à taux garanti.

Le pouvoir souhaite contrôler la monnaie. L’or a le terrible défaut d’être une monnaie indépendante du pouvoir. Par conséquent, tout est bon pour en éloigner le simple citoyen.

Nous vous conseillons d’avoir bien plus d’or que 1% ou 2% dans votre patrimoine financier.

C’est votre assurance contre l’érosion inévitable des grandes devises fiduciaires sous l’effet des « politiques monétaires ».

Nous pensons que cette érosion va connaître un emballement. « Jerome Powell, Christine Lagarde et cie » vont rapidement revenir à leurs penchants naturels à la facilité : baisse des taux et reprise de la création monétaire.

Ne faut-il pas lutter contre la pauvreté, l’exclusion, le terrorisme, le climat, défendre l’Ukraine, Israël et aider les politiciens bien-pensants à instaurer le paradis sur Terre ? Le front Russie-Ukraine est toujours ouvert, un nouveau front a surgi avec Israël contre le Hamas et le poids des intérêts sur la dette publique commence à peser sur les épaules de tous les contribuables.

Cela va bientôt donner un alibi aux banquiers centraux pour reprendre leurs politiques monétaires habituelles : plus de monnaie en contrepartie de rien.

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