▪ Bon… Nous avons laissé 2011 derrière nous. Nous en sommes débarrassés pour toujours. Elle ne reviendra pas. Jamais. Même si l’univers durait un million d’années, nous ne la reverrons pas.
Ou peut-être que si ? L’une des découvertes les plus intéressantes de 2011 est venue de l’accélérateur de particules géant en Suisse. Les scientifiques ont organisé une course partant de Genève, avec une ligne d’arrivée en Italie, à 730 kilomètres de là. C’était une course des neutrinos contre la lumière. Qui en a été le vainqueur selon vous ?
L’argent intelligent pariait sur la lumière. Einstein déclarait qu’il s’agissait de l’élément le plus rapide du cosmos. Rien ne pouvait aller plus vite, pensait-il. C’est pour ça que les planètes sont à des « années-lumière » de la Terre. D’autres scientifiques, par exemple, ont découvert quelques planètes distantes — à de nombreuses années-lumière — qui sont à peu près de la bonne taille et à la bonne distance de leur étoile. Elles pourraient avoir de l’eau liquide… et de la vie. Mais ce que nous « voyons » de ces planètes a déjà 950 ans. C’est le temps qu’il a fallu à la lumière pour nous atteindre.
Donc si vous voulez revoir 2011, vous pourriez en théorie dépasser la lumière et revoir tout ça. Enfin, s’il était théoriquement possible d’aller plus vite que la lumière, ce qui n’était pas le cas… jusqu’à il y a quelques mois.
Lorsque les scientifiques ont relâché leurs neutrinos à Genève, les petites bestioles ont vite pris la tête, et ont battu la lumière au finish. Tout juste. On les a départagés à la photo… et certains chercheurs pensent que la photo était ratée.
Mais à moins de pouvoir faire un petit tour sur des neutrinos ultra-dopés, 2011 est terminée pour de bon.
2012 sera-t-elle meilleure… ou pire ? Nous n’en savons rien.
▪ 6 300 milliards de dollars en moins sur les marchés
De notre point de vue, il n’y avait rien d’épouvantable à 2011. Elle a fait à peu près ce qu’elle était censée faire. Nous sommes dans une Grande Correction. L’année qui vient de s’écouler ressemblait à ce qu’une Grande Correction est censée être. Un chômage élevé. Une baisse des prix. Des crises financières. Des actions perdant du terrain. Que demande le peuple ?
Sur le dernier élément, le Financial Times donne quelques détails : « 6 300 milliards de dollars évaporés des marchés en 2011 ».
Le FT cite un calcul de Bloomberg qui nous dit que les marchés boursiers mondiaux ont perdu un peu plus de 12%, chutant jusqu’à atteindre une capitalisation totale de 45 000 milliards de dollars.
Tandis que les actions reculaient de 12%, l’or grimpait de 10% environ. Pour la onzième année consécutive (nous avons perdu le fil), notre formule « vendez les actions, achetez de l’or » s’est révélée payante. Entre la chute des actions et la hausse de l’or, il y a un écart de 22%. Pas mal.
▪ Vous méritez une transparence totale !
Nous vous devons la vérité, cher lecteur. Il faut admettre que nous n’avons pas toujours gagné de l’argent sur les deux côtés de la transaction. L’or a grimpé tous les ans, mais les actions n’ont pas baissé tous les ans. Les actions n’ont pas eu d’année perdante depuis 2008. Ce qui signifie qu’elles ont grimpé… en même temps que l’or… en 2009 et 2010. Vendre les actions n’était donc pas une idée si brillante toutes ces années. Vous auriez pu gagner plus en achetant des actions et de l’or.
Tout de même, si vous aviez suivi notre approche, vous auriez fait de beaux gains tous les ans — même quand d’autres investisseurs se faisaient massacrer. Espérons que notre chance dure !
Aujourd’hui, toutefois, nous n’écrivons pas au sujet du passé… mais de l’avenir. Nous ne savons pas où les prix vont aller en 2012 — et nous en sommes bien conscient !
▪ Soros pense que l’or est fini
Enfin, nous allons quand même faire une supposition. Commençons par notre investissement favori — l’or. Apparemment, l’argent intelligent pense que la hausse de l’or est terminée.
« George Soros, le milliardaire qui il y a deux ans appelait [l’or] ‘la bulle d’actif ultime’ a réduit de 99% ses détentions au premier trimestre, selon des données de la SEC. Les gestionnaires de fonds John Paulson, Paul Touradji et Eric Mindich ont également vendu de l’or physique cette année. Alors que les spéculateurs sur les futures de New York n’ont jamais été moins haussiers en 31 mois, l’estimation médiane d’un sondage Bloomberg auprès de 44 traders et analystes est en faveur d’un rebond des prix qui pourrait aller jusqu’à +39%, à 2 140 $ l’once en 2012″.
« ‘Il a fait son travail de protection des investisseurs’, a déclaré Michael Cuggino, 48 ans, qui aide à gérer environ 15 milliards de dollars d’actifs, dont trois milliards en or, au fonds Permanent Portfolio Funds de San Francisco, et qui avait correctement prédit en février que les prix continueraient de grimper. ‘L’or est partout. Si vous avez acheté de l’or à 1 800 $, vous n’êtes sans doute pas ravi. Certains vont sortir de l’or, mais les investisseurs de plus long terme resteront’. »
« Dennis Gartman, économiste et auteur de la Gartman Letter, a déclaré le 13 décembre que les investisseurs assistaient à ‘la mort d’un marché haussier’. Il avait vendu ce qui restait de son or la veille, et déclarait le 23 décembre que ses perspectives étaient neutres. La ‘méga-tendance’ de l’or physique approche ‘selon toutes probabilités de la fin’, déclarait Markus Mezger, co-fondateur de Tiberius Asset Management AG, basé à Zug, en Suisse, qui gère environ 2,5 milliards de dollars, dans son rapport sur les perspectives de 2012, le 23 décembre ».
Qu’en penser ? L’argent intelligent pense que l’or est fini. Il pense que le marché haussier de l’or est terminé. L’argent intelligent vend. Il passe à autre chose.
Mais qu’en est-il du reste d’entre nous ? Ceux qui préfèrent la beauté à l’intelligence… la vertu à l’argent… et un petit verre à une bonne action ? Qu’en pensons-nous ?
▪ Préparez-vous au désastre
En ce qui nous concerne, nous ne nous souvenons pas de nos mauvaises suppositions. Mais nous nous rappelons les bonnes. Et vous vous souviendrez peut-être aussi que lorsque l’or a atteint les 1 900 $, nous étions d’avis qu’il allait trop vite. Après tout, nous sommes toujours dans une Grande Correction. Pour autant que nous puissions en juger, la correction s’intensifie. Les prix ne grimpent pas, durant une correction ; ils baissent. Les investisseurs ne craignent pas l’inflation ; c’est son absence qui leur donne des sueurs froides.
En plus, il nous semblait que l’or était surévalué.
Dans les années 40 aux Etats-Unis, l’or se vendait 35 $ l’once. Une nouvelle Buick coûtait environ 750 $. En gros, vous pouviez acquérir votre nouvelle voiture pour environ 20 onces d’or.
Aujourd’hui, une nouvelle Buick coûte environ 26 000 $. Divisez ça par 1 550 $. Qu’obtient-on ? Environ 16. Cela nous dit qu’une once d’or vaut plus aujourd’hui qu’à l’époque.
Et qu’en est-il du pétrole ? En 1940, on pouvait acheter un gallon de carburant pour environ 10 cents. La semaine dernière, il était à 3,50 $. Une once d’or vous aurait acheté 350 gallons en 1940 et 414 aujourd’hui.
Conclusion : l’or n’est pas trop bon marché à 1 500 $. A 1 900 $, il était trop cher.
Nous avons donc averti que l’or baisserait aussi. Depuis, il a perdu près de 20% de sa valeur.
Mais nous regardons devant nous. Et ce que nous voyons, c’est que plus ça change, plus c’est la même chose… ou à peu près. L’or finira par choquer tout le monde en grimpant bien au-dessus des 1 900 $. Lorsque la vraie crise arrivera… la crise qui menace sur le marché obligataire américain… l’or sera la devise que personne ne reniera.
Ce que nous avons appris en 2011, toutefois, c’est que lorsqu’une Grande Correction s’installe, le dollar est le remède de choix — pas l’or. Lorsque les investisseurs craignent des pertes, ils se tournent vers le dollar pour se protéger.
Enfin, lorsqu’ils commenceront à craindre l’inflation, le jour de gloire des fanatiques de l’or arrivera.
D’ici là, nous verrons probablement une nouvelle correction du prix de l’or… peut-être jusqu’à 1 200 $. A moins qu’il ne s’arrête à 1 400 $. Nous n’en savons rien, et ça n’a pas d’importance : achetez de l’or durant ses creux, vendez les actions lors de leurs rebonds.
Cette stratégie pourrait se révéler payante en 2012… ou pas. Mais l’or est une assurance contre un désastre financier. Et il s’en prépare un.