La Chronique Agora

Or : la claque de la relique barbare

▪ Je me suis trompée.

J’avais prévu en juillet dans le repli estival de l’or sous le niveau de 1 200 $ l’once un très bel automne. Au milieu du mois d’octobre, alors que l’or avait progressé de 18,70% entre le 28 juillet (1 157 $ l’once) et le 14 octobre (1 373,25 $ l’once), il semblait logique que les cours marquent une pause.

Tout marché haussier sain connaît des replis de parcours. Si ce n’est pas le cas, il faut bien admettre que le marché en question est en état de bulle et que la fin de la grande tendance haussière est proche. Ce que je ne crois pas.

Je reste convaincue de la tendance haussière de long terme de l’or et je ne fais pas partie de ceux qui dénoncent une bulle. Dans cette optique, un repli de parcours peut se mettre à profit pour :

– Charger la mule
– Basculer de l’or papier vers l’or physique
– Prendre partiellement ses plus-values sur les minières
Il m’avait donc semblé logique de penser, qu’après 12 semaines de hausse ininterrompue, il allait se passer quelque chose sur le marché de l’or.

Les raisons possibles d’un recul de parcours
Le seul événement prévisible était le désaveu politique du président Obama lors des élections de mi-mandat. J’ai donc supposé, à tort, qu’après une défaite électorale, le discours des Etats-Unis allait changer.

Non pas, évidemment, un plan de rigueur, nous n’en sommes pas là. Mais au moins quelques paroles pour laisser entendre qu’il faudrait peut-être, un jour, plus tard, reconsidérer la folle politique de croissance par la dette et de destruction monétaire.

Un tel discours aurait entraîné un recul du cours de l’or. Ce n’aurait été qu’un recul provisoire puisque le retour à la raison pure entraînerait la faillite (les gouvernements sont allés trop loin dans leur endettement) et que le désendettement passera par la dévalorisation monétaire plutôt qu’un impossible remboursement. L’épargne étant punie, les actifs sûrs étant inexistants, l’or servira de refuge.

L’or chiffre la création monétaire sans reprise économique
Je me suis donc trompée. Le quantitative easing II (création monétaire dans le seul but de racheter des bons du Trésor afin de maintenir les taux longs bas) a mis le feu aux poudres. La consolidation qui s’amorçait mi-octobre a été à nouveau avortée. Il semble qu’un support vers les 1 250 $ l’once se dessine maintenant.

L’or dépassera-t-il la barre des 1 400 $ l’once avant la fin de l’année ? Le directeur de la Banque mondiale, Robert Zoellick, demande la tenue d’un Bretton Woods II avec mise à l’ordre du jour d’un débat sur l’étalon-or… Tout peut donc arriver.

L’or en euro propulsé par l’Irlande, la Grèce, l’Espagne et le Portugal
Pour terminer un petit tour sur l’or en euro. L’euro n’est PAS une monnaie FORTE. Les incertitudes sur les Etats périphériques augmentent. Même aujourd’hui sous 1 000 euros l’once, l’or en euro n’est pas cher.

Enfin, ultime paradoxe qui montre que la situation est sérieuse : l’or monte en dollar ET en euro tandis que le dollar s’est pris une claque et que la parité euro/dollar était en hausse. L’euro n’est donc pas une monnaie refuge.

Vous voulez faire quelque chose ?
– Achetez des pièces, la prime est correcte
– Prenez des certificats adossés à l’or physique (GBS, GLD) et même à l’argent (SLV)

A court terme, c’est peut-être un peu cher. Mais à long terme, vous ne devriez pas avoir à vous plaindre.

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