Le dollar est en mauvaise posture : déflation d’abord, inflation ensuite – et pendant ce temps, l’or devrait grimper.
Depuis un demi-siècle, le dollar est la meilleure exportation américaine. C’est à tel point qu’il y a désormais plus de dollars physiques hors des Etats-Unis que sur le sol américain.
Dans le reste du monde, les gens utilisent le dollar comme alternative à leur propre monnaie. Les étrangers sont plus familiers avec le billet vert que les Américains eux-mêmes. Dans de nombreux endroits, les gens s’accrochent au dollar comme un homme en train de se noyer à un morceau de bois flotté.
Ici en Argentine, par exemple, l’inflation atteint déjà environ 50% par an. Les gens pensent que cela ira en empirant. Ils se préparent donc en échangeant leurs pesos contre des dollars – au taux, désormais, de 150 pour un.
Le naufrage du dollar
Que se passera-t-il, cependant, quand le dollar coulera ?
Cette question est prématurée – presque naïve.
Pour l’instant, le dollar flotte comme une bouteille en plastique vide. La vélocité de la monnaie – une composante clé de l’inflation des prix à la consommation – est même en baisse.
Les Américains sont ravis de recevoir des dollars de la part de leur gouvernement. Le reste du monde est ravi d’avoir des dollars, quel que soit le moyen employé.
Bientôt, cependant, tout le monde verra que les autorités US agissent comme ceux qui gèrent des « trous m***iques ». Ils étouffent l’économie sous des lois et des réglementations – confinements, moratoires, distribution générale de chèques de 1 200 $ – et tentent de financer tout cela à coups de planche à billets.
Nous n’avons pas de superpouvoirs, à la Chronique. Nous ne pouvons pas grimper aux murs, voler dans les airs ou voir à travers des murs de béton. Nous ne pouvons donc pas vous dire quand ou comment le dollar coulera.
Nous allons cependant explorer la question de ce que vous devriez faire à ce sujet.
La « bonne » monnaie
Une monnaie n’est « bonne » que si elle peut être utilisée pour obtenir des biens et des services auprès d’autres personnes. Ainsi, quand le taux d’inflation grimpe, généralement, les gens se dépêchent d’acheter tous les biens et les services possibles avant que leur devise ne perde encore plus de valeur.
Les pauvres achètent de la nourriture… des outils… des fournitures ménagères… et des télévisions.
Les classes moyennes achètent des maisons et des voitures.
Les riches achètent des terres, de l’immobilier commercial, des œuvres d’art, des objets de collection et des bijoux.
Riche ou pauvre, le but est le même : ne pas être celui qui termine avec le mistigri.
En Argentine, par exemple, il est presque impossible d’obtenir un crédit immobilier. L’économie se réduit. La monnaie est sapée par l’inflation. L’économie est à l’arrêt.
Pourtant, les gens achètent des appartements et des maisons – qu’ils paient cash – comme moyen de se protéger contre l’argent du gouvernement (certains appartements, à Buenos Aires, sont affichés à 37 000 $ seulement).
La meilleure défense
Traditionnellement, l’or est la meilleure défense. C’est une monnaie « de dernier recours » depuis au moins 3 000 ans.
Par exemple, un trésor de pièces et d’objets en or, enterré en Angleterre au VIIIème siècle, a été découverte il y a quelques temps. Entre le moment où il a été dissimulé et celui où il a été découvert, l’Angleterre a subi des guerres civiles, des guerres de religion, des raids vikings, la conquête normande, des pestes (durant lesquelles un tiers de la population a passé l’arme à gauche), la faillite, des bombardements, des guerres à l’étranger et le déclin de l’empire.
Or non seulement les pièces avaient encore de la valeur… elles en avaient bien plus lorsqu’elles sont sorties de la terre que lorsqu’on les y a placées.
Nous sommes d’avis que l’or continuera à faire son travail – surtout durant la première phase de la crise qui s’annonce. Les gens s’inquièteront de plus en plus du dollar, de l’économie et de la stabilité du pays. Ils achèteront l’or en tant que protection, alors même qu’ils ne savent pas vraiment contre quoi ils se protègent.
Si les résultats de l’élection présidentielle américaine sont contestés, par exemple, le prix de l’or s’envolera probablement d’ici six semaines.
L’inflation classique des prix à la consommation n’arrivera peut-être pas rapidement. Nous allons peut-être d’abord subir une période de dépression assez longue. Même ainsi, l’or – tel un refuge contre la chaleur aussi bien que contre le froid – grimpera sans doute.
Une dépression, cependant, ne ferait qu’encourager les autorités à accélérer l’impression monétaire. Ainsi, d’une manière ou d’une autre, tôt ou tard, les prix à la consommation devraient augmenter aux Etats-Unis – peut-être de 5% par an… peut-être de 50%.
Ensuite, les choses deviendront bien plus difficiles.